Texte grec :
[2,41] 'Ξυνελών τε λέγω τήν τε πᾶσαν πόλιν τῆς ῾Ελλάδος παίδευσιν
εἶναι καὶ καθ' ἕκαστον δοκεῖν ἄν μοι τὸν αὐτὸν ἄνδρα παρ' ἡμῶν ἐπὶ πλεῖστ'
ἂν εἴδη καὶ μετὰ χαρίτων μάλιστ' ἂν εὐτραπέλως τὸ σῶμα αὔταρκες
παρέχεσθαι. καὶ ὡς οὐ λόγων ἐν τῷ παρόντι κόμπος τάδε μᾶλλον ἢ ἔργων
ἐστὶν ἀλήθεια, αὐτὴ ἡ δύναμις τῆς πόλεως, ἣν ἀπὸ τῶνδε τῶν τρόπων
ἐκτησάμεθα, σημαίνει. μόνη γὰρ τῶν νῦν ἀκοῆς κρείσσων ἐς πεῖραν ἔρχεται,
καὶ μόνη οὔτε τῷ πολεμίῳ ἐπελθόντι ἀγανάκτησιν ἔχει ὑφ' οἵων κακοπαθεῖ
οὔτε τῷ ὑπηκόῳ κατάμεμψιν ὡς οὐχ ὑπ' ἀξίων ἄρχεται. μετὰ μεγάλων δὲ
σημείων καὶ οὐ δή τοι ἀμάρτυρόν γε τὴν δύναμιν παρασχόμενοι τοῖς τε νῦν
καὶ τοῖς ἔπειτα θαυμασθησόμεθα, καὶ οὐδὲν προσδεόμενοι οὔτε ῾Ομήρου
ἐπαινέτου οὔτε ὅστις ἔπεσι μὲν τὸ αὐτίκα τέρψει, τῶν δ' ἔργων τὴν ὑπόνοιαν
ἡ ἀλήθεια βλάψει, ἀλλὰ πᾶσαν μὲν θάλασσαν καὶ γῆν ἐσβατὸν τῇ ἡμετέρᾳ
τόλμῃ καταναγκάσαντες γενέσθαι, πανταχοῦ δὲ μνημεῖα κακῶν τε κἀγαθῶν
ἀίδια ξυγκατοικίσαντες. περὶ τοιαύτης οὖν πόλεως οἵδε τε γενναίως
δικαιοῦντες μὴ ἀφαιρεθῆναι αὐτὴν μαχόμενοι ἐτελεύτησαν, καὶ τῶν
λειπομένων πάντα τινὰ εἰκὸς ἐθέλειν ὑπὲρ αὐτῆς κάμνειν.
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Traduction française :
[2,41] XLI. - "En un mot, je l'affirme, notre cité dans son
ensemble est l'école de la Grèce et, à considérer les
individus, le même homme sait plier son corps à toutes
les circonstances avec une grâce et une souplesse
extraordinaires. Et ce n'est pas là un vain étalage de
paroles, commandées par les circonstances, mais la
vérité même ; la puissance que ces qualités nous ont
permis d'acquérir vous l'indique. Athènes est la seule
cité qui, à l'expérience, se montre supérieure à sa
réputation ; elle est la seule qui ne laisse pas de
rancune à ses ennemis, pour les défaites qu'elle leur
inflige, ni de mépris à ses sujets pour l'indignité de leurs
maîtres. Cette puissance est affirmée par d'importants
témoignages et d'une façon éclatante à nos yeux et à
ceux de nos descendants ; ils nous vaudront
l'admiration, sans que nous ayons besoin des éloges
d'un Homère ou d'un autre poète épique capable de
séduire momentanément, mais dont les fictions seront
contredites par la réalité des faits. Nous avons forcé la
terre et la mer entières à devenir accessibles à notre
audace, partout nous avons laissé des monuments
éternels des défaites infligées à nos ennemis et de nos
victoires. Telle est la cité dont, avec raison, ces hommes
n'ont pas voulu se laisser dépouiller et pour laquelle ils
ont péri courageusement dans le combat ; pour sa
défense nos descendants consentiront à tout souffrir.
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