Texte grec :
[2,5] οἱ δ' ἄλλοι Θηβαῖοι, οὓς ἔδει ἔτι τῆς νυκτὸς παραγενέσθαι πανστρατιᾷ, εἴ τι ἄρα
μὴ προχωροίη τοῖς ἐσεληλυθόσι, τῆς ἀγγελίας ἅμα καθ' ὁδὸν αὐτοῖς ῥηθείσης περὶ τῶν
γεγενημένων ἐπεβοήθουν. ἀπέχει δὲ ἡ Πλάταια τῶν Θηβῶν σταδίους
ἑβδομήκοντα, καὶ τὸ ὕδωρ τὸ γενόμενον τῆς νυκτὸς ἐποίησε βραδύτερον
αὐτοὺς ἐλθεῖν· ὁ γὰρ Ἀσωπὸς ποταμὸς ἐρρύη μέγας καὶ οὐ ῥᾳδίως διαβατὸς
ἦν. πορευόμενοί τε ἐν ὑετῷ καὶ τὸν ποταμὸν μόλις διαβάντες ὕστερον
παρεγένοντο, ἤδη τῶν ἀνδρῶν τῶν μὲν διεφθαρμένων, τῶν δὲ ζώντων
ἐχομένων. ὡς δ' ᾔσθοντο οἱ Θηβαῖοι τὸ γεγενημένον, ἐπεβούλευον τοῖς ἔξω
τῆς πόλεως τῶν Πλαταιῶν· ἦσαν γὰρ καὶ ἄνθρωποι κατὰ τοὺς ἀγροὺς καὶ
κατασκευή, οἷα ἀπροσδοκήτου κακοῦ ἐν εἰρήνῃ γενομένου· ἐβούλοντο γὰρ
σφίσιν, εἴ τινα λάβοιεν, ὑπάρχειν ἀντὶ τῶν ἔνδον, ἢν ἄρα τύχωσί τινες
ἐζωγρημένοι. καὶ οἱ μὲν ταῦτα διενοοῦντο, οἱ δὲ Πλαταιῆς ἔτι
διαβουλευομένων αὐτῶν ὑποτοπήσαντες τοιοῦτόν τι ἔσεσθαι καὶ δείσαντες
περὶ τοῖς ἔξω κήρυκα ἐξέπεμψαν παρὰ τοὺς Θηβαίους, λέγοντες ὅτι οὔτε τὰ
πεποιημένα ὅσια δράσειαν ἐν σπονδαῖς σφῶν πειράσαντες καταλαβεῖν τὴν
πόλιν, τά τε ἔξω ἔλεγον αὐτοῖς μὴ ἀδικεῖν· εἰ δὲ μή, καὶ αὐτοὶ ἔφασαν αὐτῶν
τοὺς ἄνδρας ἀποκτενεῖν οὓς ἔχουσι ζῶντας· ἀναχωρησάντων δὲ πάλιν ἐκ τῆς
γῆς ἀποδώσειν αὐτοῖς τοὺς ἄνδρας. Θηβαῖοι μὲν ταῦτα λέγουσι καὶ ἐπομόσαι
φασὶν αὐτούς· Πλαταιῆς δ' οὐχ ὁμολογοῦσι τοὺς ἄνδρας εὐθὺς ὑποσχέσθαι
ἀποδώσειν, ἀλλὰ λόγων πρῶτον γενομένων ἤν τι ξυμβαίνωσι, καὶ ἐπομόσαι
οὔ φασιν. ἐκ δ' οὖν τῆς γῆς ἀνεχώρησαν οἱ Θηβαῖοι οὐδὲν ἀδικήσαντες· οἱ δὲ
Πλαταιῆς ἐπειδὴ τὰ ἐκ τῆς χώρας κατὰ τάχος ἐσεκομίσαντο, ἀπέκτειναν
τοὺς ἄνδρας εὐθύς. ἦσαν δὲ ὀγδοήκοντα καὶ ἑκατὸν οἱ ληφθέντες, καὶ
Εὐρύμαχος εἷς αὐτῶν ἦν, πρὸς ὃν ἔπραξαν οἱ προδιδόντες.
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Traduction française :
[2,5] V. - D'autres Thébains, qui devaient avec toute l'armée
être rendus de nuit à Platée en prévision d'un échec
possible des assaillants, apprirent en cours de route ce
qui s'était passé et se portèrent au secours de leurs
compatriotes. Or Platée se trouve à soixante-dix stades
de Thèbes ; l'orage de la nuit retarda leur marche ;
l'Asôpos avait grossi et était difficilement guéable. La
pluie, les difficultés de la traversée du fleuve les
empêchèrent de suivre leur horaire et à leur arrivée
leurs camarades avaient péri ou avaient été pris vivants.
A la nouvelle de ce désastre ils se mirent à traquer les
Platéens qui étaient en dehors de la ville ; il y avait du
monde dans la campagne et tout l'attirail qui s'y trouve
quand un danger imprévu surgit en pleine paix. Les
Thébains voulaient en se saisissant de leurs personnes
avoir une monnaie d'échange pour ceux de l'intérieur,
au cas où quelques-uns seraient encore vivants. Telles
étaient leurs intentions. Ils étaient encore à délibérer,
quand les Platéens, soupçonnant leurs desseins et
craignant pour ceux du dehors, envoyèrent un héraut
aux Thébains : ils dénonçaient l'impiété que ceux-ci
avaient commise en essayant de s'emparer de la ville en
pleine paix ; pour les gens du dehors les Thébains ne
devaient leur faire aucun mal, s'ils ne voulaient pas voir
les prisonniers massacrés par les Platéens. Si les
Thébains évacuaient le territoire de Platée, leurs
hommes leur seraient rendus. Telle est la version des
Thébains, ces conditions, ils l'affirment, furent faites
sous la foi du serment. Les Platéens nient avoir promis
la reddition immédiate des prisonniers ; des
négociations préalables devaient avoir lieu en vue d'un
arrangement définitif ; ils déclarent n'avoir fait aucun
serment. Les Thébains évacuèrent le territoire, sans
avoir fait le moindre mal aux habitants. Mais les
Platéens en toute hâte firent rentrer dans la ville ce qui
se trouvait dans la campagne, puis, sans délai,
massacrèrent les prisonniers. Ils étaient cent quatre-
vingts : parmi eux se trouvait Eurymachos, avec qui les
traîtres avaient négocié.
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