Texte grec :
[2,98] Σιτάλκης μὲν οὖν χώρας τοσαύτης βασιλεύων παρεσκευάζετο τὸν
στρατόν. καὶ ἐπειδὴ αὐτῷ ἑτοῖμα ἦν, ἄρας ἐπορεύετο ἐπὶ τὴν Μακεδονίαν
πρῶτον μὲν διὰ τῆς αὑτοῦ ἀρχῆς, ἔπειτα διὰ Κερκίνης ἐρήμου ὄρους, ὅ ἐστι
μεθόριον Σιντῶν καὶ Παιόνων· ἐπορεύετο δὲ δι' αὐτοῦ τῇ ὁδῷ ἣν πρότερον
αὐτὸς ἐποιήσατο τεμὼν τὴν ὕλην, ὅτε ἐπὶ Παίονας ἐστράτευσεν. τὸ δὲ ὄρος
ἐξ ᾿Οδρυσῶν διιόντες ἐν δεξιᾷ μὲν εἶχον Παίονας, ἐν ἀριστερᾷ δὲ Σιντοὺς καὶ
Μαιδούς. διελθόντες δὲ αὐτὸ ἀφίκοντο ἐς Δόβηρον τὴν Παιονικήν.
πορευομένῳ δὲ αὐτῷ ἀπεγίγνετο μὲν οὐδὲν τοῦ στρατοῦ εἰ μή τι νόσῳ,
προσεγίγνετο δέ· πολλοὶ γὰρ τῶν αὐτονόμων Θρᾳκῶν ἀπαράκλητοι ἐφ'
ἁρπαγὴν ἠκολούθουν, ὥστε τὸ πᾶν πλῆθος λέγεται οὐκ ἔλασσον πέντε καὶ
δέκα μυριάδων γενέσθαι· καὶ τούτου τὸ μὲν πλέον πεζὸν ἦν, τριτημόριον δὲ
μάλιστα ἱππικόν. τοῦ δ' ἱππικοῦ τὸ πλεῖστον αὐτοὶ ᾿Οδρύσαι παρείχοντο καὶ
μετ' αὐτοὺς Γέται. τοῦ δὲ πεζοῦ οἱ μαχαιροφόροι μαχιμώτατοι μὲν ἦσαν οἱ ἐκ
τῆς ῾Ροδόπης αὐτόνομοι καταβάντες, ὁ δὲ ἄλλος ὅμιλος ξύμμεικτος πλήθει
φοβερώτατος ἠκολούθει.
|
|
Traduction française :
[2,98] XCVIII. - Tel était l'immense empire que gouvernait
Sitalkès quand il prépara son expédition. Quand ses
troupes furent prêtes, il se mit en marche en direction
de la Macédoine. Il traversa d'abord son territoire, puis
franchit la Kerkinè, montagne déserte qui sert de
frontière aux Sintes et aux Paeoniens. Pour la passer, il
emprunta la route qu'il avait fait construire lui-même en
abattant la forêt, lors de son expédition contre les
Paeoniens. Venant du pays des Odryses, il avait, en
franchissant la montagne, à sa droite les Paeoniens, à
sa gauche les Sintes et les Maedes. Ses troupes
arrivèrent ensuite à Dobéros de Paeonie. Dans sa
marche il ne perdit que quelques hommes par suite de
maladie. Bien plus ses forces s'accrurent : les Thraces
indépendants le suivirent spontanément en grand
nombre, attirés par l'espoir du pillage. Aussi évalue-t-on
l'ensemble de son armée à cent cinquante mille hommes
au moins. Les fantassins en constituaient la plus grande
partie ; le tiers au plus était formé de cavaliers. Cette
cavalerie était fournie en majorité par les Odryses et
après eux par les Gètes. Parmi les fantassins, les plus
belliqueux étaient les montagnards indépendants armés
du coutelas qui étaient descendus du Rhodope. Suivait
une foule composite redoutable surtout par le nombre.
|
|