Texte grec :
[2,90] Τοιαῦτα δὲ καὶ ὁ Φορμίων παρεκελεύσατο. οἱ δὲ Πελοποννήσιοι,
ἐπειδὴ αὐτοῖς οἱ Ἀθηναῖοι οὐκ ἐπέπλεον ἐς τὸν κόλπον καὶ τὰ στενά,
βουλόμενοι ἄκοντας ἔσω προαγαγεῖν αὐτούς, ἀναγαγόμενοι ἅμα ἕῳ ἔπλεον,
ἐπὶ τεσσάρων ταξάμενοι τὰς ναῦς ἐπὶ τὴν ἑαυτῶν γῆν, ἔσω ἐπὶ τοῦ κόλπου,
δεξιῷ κέρᾳ ἡγουμένῳ, ὥσπερ καὶ ὥρμουν· ἐπὶ δ' αὐτῷ εἴκοσιν ἔταξαν τὰς
ἄριστα πλεούσας, ὅπως, εἰ ἄρα νομίσας ἐπὶ τὴν Ναύπακτον αὐτοὺς πλεῖν ὁ
Φορμίων καὶ αὐτὸς ἐπιβοηθῶν ταύτῃ παραπλέοι, μὴ διαφύγοιεν πλέοντα τὸν
ἐπίπλουν σφῶν οἱ Ἀθηναῖοι ἔξω τοῦ ἑαυτῶν κέρως, ἀλλ' αὗται αἱ νῆες
περικλῄσειαν. ὁ δέ, ὅπερ ἐκεῖνοι προσεδέχοντο, φοβηθεὶς περὶ τῷ χωρίῳ
ἐρήμῳ ὄντι, ὡς ἑώρα ἀναγομένους αὐτούς, ἄκων καὶ κατὰ σπουδὴν
ἐμβιβάσας ἔπλει παρὰ τὴν γῆν· καὶ ὁ πεζὸς ἅμα τῶν Μεσσηνίων παρεβοήθει.
ἰδόντες δὲ οἱ Πελοποννήσιοι κατὰ μίαν ἐπὶ κέρως παραπλέοντας καὶ ἤδη
ὄντας ἐντὸς τοῦ κόλπου τε καὶ πρὸς τῇ γῇ, ὅπερ ἐβούλοντο μάλιστα, ἀπὸ
σημείου ἑνὸς ἄφνω ἐπιστρέψαντες τὰς ναῦς μετωπηδὸν ἔπλεον, ὡς εἶχε
τάχους ἕκαστος, ἐπὶ τοὺς Ἀθηναίους, καὶ ἤλπιζον πάσας τὰς ναῦς
ἀπολήψεσθαι. τῶν δὲ ἕνδεκα μέν τινες αἵπερ ἡγοῦντο ὑπεκφεύγουσι τὸ
κέρας τῶν Πελοποννησίων καὶ τὴν ἐπιστροφὴν ἐς τὴν εὐρυχωρίαν· τὰς δ'
ἄλλας ἐπικαταλαβόντες ἐξέωσάν τε πρὸς τὴν γῆν ὑποφευγούσας καὶ
διέφθειραν, ἄνδρας τε τῶν Ἀθηναίων ἀπέκτειναν ὅσοι μὴ ἐξένευσαν αὐτῶν.
καὶ τῶν νεῶν τινὰς ἀναδούμενοι εἷλκον κενάς (μίαν δὲ αὐτοῖς ἀνδράσιν
εἷλον ἤδη), τὰς δέ τινας οἱ Μεσσήνιοι παραβοηθήσαντες καὶ ἐπεσβαίνοντες
ξὺν τοῖς ὅπλοις ἐς τὴν θάλασσαν καὶ ἐπιβάντες ἀπὸ τῶν καταστρωμάτων
μαχόμενοι ἀφείλοντο ἑλκομένας ἤδη.
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Traduction française :
[2,90] XC. - Telles furent les exhortations de Phormiôn. Les
Péloponnésiens, voyant que les Athéniens refusaient de
s'engager à leur rencontre dans le golfe et le détroit,
voulurent les y attirer malgré eux. Ils appareillèrent à
l'aurore, formés en quatre colonnes, dans la direction de
leur littoral et vers l'intérieur du golfe. L'aile droite était
en tête, selon l'ordre du mouillage. A cette aile ils
avaient placé leurs vingt vaisseaux les plus rapides ;
leur plan consistait, au cas où Phormiôn croirait
Naupakte menacée et voudrait se porter au secours de
cette place, à empêcher les Athéniens d'éviter leur
attaque débordant leur agile et à les encercler avec ces
vingt navires. C'est ce qui arriva. Phormiôn fut effrayé à
la pensée que la place était déserte, et, dès qu'il les vit
appareiller, malgré lui et en toute hâte, il fit embarquer
ses troupes et se mit à longer le rivage. L'infanterie des
Messéniens suivait la côte, prêta à intervenir. A la vue
de la flotte athénienne qui s'avançait sur une seule
ligne, état déjà à l'intérieur du golfe et rasait la côte, les
conditions que les Péloponnésiens avaient tant
souhaitées se trouvèrent réalisées. Soudain, à un signal
unique, ils virèrent de bord et avancèrent de front à
toute vitesse sur les Athéniens. Ils espéraient s'emparer
de toute cette flotte. Mais les onze vaisseaux qui étaient
en tête, évitèrent cette conversion de l'aile droite des
Péloponnésiens et purent gagner le large. Les autres
vaisseaux se laissèrent surprendre, furent poussés à la
côte dans leur fuite et détruits. Les Athéniens qui ne
purent se sauver à la nage furent massacrés. Déjà les
Péloponnésiens remorquaient quelques navires vides et
ils en avaient même capturé un avec son équipage,
quand les Messéniens arrivèrent à la rescousse,
avancèrent dans l'eau tout armés, se hissèrent sur
quelques-uns de ces navires que l'ennemi remorquait
déjà et, combattant du haut des ponts, réussirent à les
reprendre.
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