Texte grec :
[2,76] οἱ δὲ Πελοποννήσιοι αἰσθόμενοι ἐν ταρσοῖς καλάμου πηλὸν ἐνίλλοντες
ἐσέβαλλον ἐς τὸ διῃρημένον,
ὅπως μὴ διαχεόμενον ὥσπερ ἡ γῆ φοροῖτο. οἱ δὲ ταύτῃ ἀποκλῃόμενοι τοῦτο μὲν
ἐπέσχον, ὑπόνομον δὲ ἐκ τῆς πόλεως ὀρύξαντες καὶ ξυντεκμηράμενοι ὑπὸ τὸ
χῶμα ὑφεῖλκον αὖθις παρὰ σφᾶς τὸν χοῦν· καὶ ἐλάνθανον ἐπὶ πολὺ τοὺς
ἔξω, ὥστε ἐπιβάλλοντας ἧσσον ἁνύτειν ὑπαγομένου αὐτοῖς κάτωθεν τοῦ
χώματος καὶ ἱζάνοντος αἰεὶ ἐπὶ τὸ κενούμενον. δεδιότες δὲ μὴ οὐδ' οὕτω
δύνωνται ὀλίγοι πρὸς πολλοὺς ἀντέχειν, προσεπεξηῦρον τόδε· τὸ μὲν μέγα
οἰκοδόμημα ἐπαύσαντο ἐργαζόμενοι τὸ κατὰ τὸ χῶμα, ἔνθεν δὲ καὶ ἔνθεν
αὐτοῦ ἀρξάμενοι ἀπὸ τοῦ βραχέος τείχους ἐκ τοῦ ἐντὸς μηνοειδὲς ἐς τὴν
πόλιν ἐσῳκοδόμουν, ὅπως, εἰ τὸ μέγα τεῖχος ἁλίσκοιτο, τοῦτ' ἀντέχοι, καὶ
δέοι τοὺς ἐναντίους αὖθις πρὸς αὐτὸ χοῦν καὶ προχωροῦντας ἔσω διπλάσιόν
τε πόνον ἔχειν καὶ ἐν ἀμφιβόλῳ μᾶλλον γίγνεσθαι. ἅμα δὲ τῇ χώσει καὶ
μηχανὰς προσῆγον οἱ Πελοποννήσιοι τῇ πόλει, μίαν μὲν ἣ τοῦ μεγάλου
οἰκοδομήματος κατὰ τὸ χῶμα προσαχθεῖσα ἐπὶ μέγα τε κατέσεισε καὶ τοὺς
Πλαταιᾶς ἐφόβησεν, ἄλλας δὲ ἄλλῃ τοῦ τείχους, ἃς βρόχους τε
περιβάλλοντες ἀνέκλων οἱ Πλαταιῆς, καὶ δοκοὺς μεγάλας ἀρτήσαντες
ἁλύσεσι μακραῖς σιδηραῖς ἀπὸ τῆς τομῆς ἑκατέρωθεν ἀπὸ κεραιῶν δύο
ἐπικεκλιμένων καὶ ὑπερτεινουσῶν ὑπὲρ τοῦ τείχους ἀνελκύσαντες
ἐγκαρσίας, ὁπότε προσπεσεῖσθαί πῃ μέλλοι ἡ μηχανή, ἀφίεσαν τὴν δοκὸν
χαλαραῖς ταῖς ἁλύσεσι καὶ οὐ διὰ χειρὸς ἔχοντες, ἡ δὲ ῥύμῃ ἐμπίπτουσα
ἀπεκαύλιζε τὸ προῦχον τῆς ἐμβολῆς.
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Traduction française :
[2,76] LXXVI. - Les Péloponnésiens s'en aperçurent et
remplirent d'argile des gabions de roseaux avec lesquels
ils comblèrent les vides pour que la terrasse ne s'éboulât
pas, à mesure que la terre était enlevée. Devant cet
échec, les assiégés renoncèrent à leur tentative ; mais à
partir de la ville ils creusèrent une sape et au juger la
prolongèrent jusqu'à la terrasse, en recommençant à
tirer la terre. Les assiégeants ne s'aperçurent que
longtemps après de cette manoeuvre ; plus ils
entassaient de matériaux, moins la terrasse s'élevait ; la
terrasse minée s'effondrait, les vides déterminant des
affaissements. Les Platéens craignaient néanmoins, en
raison de leur petit nombre, de ne pouvoir résister à des
adversaires si nombreux ; ils recoururent à un autre
moyen. Ils renoncèrent à travailler à la haute
construction qu'ils opposaient à la terrasse. Entre les
deux extrémités où la grande muraille était surélevée
par rapport à l'ancienne enceinte, ils se mirent à
construire, à l'intérieur de la ville, un mur en forme de
croissant ; au cas où la grande muraille serait prise, on
pourrait résister sur celui-là ; les assaillants devraient
élever une seconde terrasse, se donner en s'avançant
double peine et se mettre dans une situation bien plus
défavorable. Cependant, les Péloponnésiens, tout en
poursuivant leurs travaux, firent avancer des machines
de guerre. L'une d'elles amenée sur la terrasse provoqua
une brèche énorme dans la grande muraille, au grand
effroi des Platéens ; d'autres s'attaquèrent à d'autres
points de la muraille ; mais les Platéens les saisissaient
avec des noeuds coulants et les brisaient en les attirant
à eux. Ils attachaient aussi par les deux extrémités de
gros madriers à de longues chaînes en fer qu'ils faisaient
glisser transversalement sur deux mâteraux en saillie
sur le mur. Quand la machine allait frapper quelque
partie de la muraille, ils lâchaient les chaînes, et les
madriers, ainsi lancés, brisaient la tête du bélier.
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