Texte grec :
[2,8] ὀλίγον τε ἐπενόουν οὐδὲν ἀμφότεροι, ἀλλ' ἔρρωντο ἐς τὸν πόλεμον οὐκ
ἀπεικότως· ἀρχόμενοι γὰρ πάντες ὀξύτερον ἀντιλαμβάνονται, τότε δὲ καὶ
νεότης πολλὴ μὲν οὖσα ἐν τῇ Πελοποννήσῳ, πολλὴ δ' ἐν ταῖς Ἀθήναις οὐκ
ἀκουσίως ὑπὸ ἀπειρίας ἥπτετο τοῦ πολέμου, ἥ τε ἄλλη ῾Ελλὰς ἅπασα
μετέωρος ἦν ξυνιουσῶν τῶν πρώτων πόλεων. καὶ πολλὰ μὲν λόγια ἐλέγετο,
πολλὰ δὲ χρησμολόγοι ᾖδον ἔν τε τοῖς μέλλουσι πολεμήσειν καὶ ἐν ταῖς
ἄλλαις πόλεσιν. ἔτι δὲ Δῆλος ἐκινήθη ὀλίγον πρὸ τούτων, πρότερον οὔπω
σεισθεῖσα ἀφ' οὗ ῞Ελληνες μέμνηνται· ἐλέγετο δὲ καὶ ἐδόκει ἐπὶ τοῖς
μέλλουσι γενήσεσθαι σημῆναι. εἴ τέ τι ἄλλο τοιουτότροπον ξυνέβη γενέσθαι,
πάντα ἀνεζητεῖτο. ἡ δὲ εὔνοια παρὰ πολὺ ἐποίει τῶν ἀνθρώπων μᾶλλον ἐς
τοὺς Λακεδαιμονίους, ἄλλως τε καὶ προειπόντων ὅτι τὴν ῾Ελλάδα
ἐλευθεροῦσιν. ἔρρωτό τε πᾶς καὶ ἰδιώτης καὶ πόλις εἴ τι δύναιτο καὶ λόγῳ καὶ
ἔργῳ ξυνεπιλαμβάνειν αὐτοῖς· ἐν τούτῳ τε κεκωλῦσθαι ἐδόκει ἑκάστῳ τὰ
πράγματα ᾧ μή τις αὐτὸς παρέσται. οὕτως <ἐν> ὀργῇ εἶχον οἱ πλείους τοὺς
Ἀθηναίους, οἱ μὲν τῆς ἀρχῆς ἀπολυθῆναι βουλόμενοι, οἱ δὲ μὴ ἀρχθῶσι
φοβούμενοι.
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Traduction française :
[2,8] VIII. - Des deux côtés, on nourrissait de grands
desseins, on consacrait toutes ses forces à la
préparation de la guerre. Rien de plus naturel : dans les
débuts d'une affaire tout le monde montre plus
d'ardeur. Les hommes en état de porter les armes,
nombreux alors dans le Péloponnèse et à Athènes, se
lançaient, faute d'expérience, avec empressement dans
la lutte. Tout le reste de la Grèce était surexcité en
présence du conflit qui mettait aux prises les cités les
plus puissantes. On colportait maintes prédictions les
devins multipliaient les oracles dans les cités qui se
préparaient à la guerre, comme dans les autres. Peu de
temps avant ces événements, Délos subit un
tremblement de terre, ce qui de mémoire d'homme
n'était jamais arrivé. On dit et on crut qu'il y avait là un
présage pour les événements à venir. On recherchait
avec soin tous les faits de ce genre qui avaient pu se
produire. La sympathie générale inclinait du côté des
Lacédémoniens, d'autant plus qu'ils proclamaient leur
intention de délivrer la Grèce. Tous, les
particuliers comme les villes, déployaient leurs efforts,
tant en paroles qu'en action, pour leur venir en aide.
Chacun croyait entraver la marche des affaires en n'y
participant pas, si vive était l'irritation de la plupart des
Grecs contre les Athéniens, les uns voulant secouer leur
domination, les autres craignant d'être dominés.
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