Texte grec :
[2,68] Κατὰ δὲ τοὺς αὐτοὺς χρόνους, τοῦ θέρους τελευτῶντος, καὶ
Ἀμπρακιῶται αὐτοί τε καὶ τῶν βαρβάρων πολλοὺς ἀναστήσαντες
ἐστράτευσαν ἐπ' Ἄργος τὸ Ἀμφιλοχικὸν καὶ τὴν ἄλλην Ἀμφιλοχίαν. ἔχθρα
δὲ πρὸς τοὺς Ἀργείους ἀπὸ τοῦδε αὐτοῖς ἤρξατο πρῶτον γενέσθαι. Ἄργος τὸ
Ἀμφιλοχικὸν καὶ Ἀμφιλοχίαν τὴν ἄλλην ἔκτισε μὲν μετὰ τὰ Τρωικὰ οἴκαδε
ἀναχωρήσας καὶ οὐκ ἀρεσκόμενος τῇ ἐν Ἄργει καταστάσει Ἀμφίλοχος ὁ
Ἀμφιάρεω ἐν τῷ Ἀμπρακικῷ κόλπῳ, ὁμώνυμον τῇ ἑαυτοῦ πατρίδι Ἄργος
ὀνομάσας (καὶ ἦν ἡ πόλις αὕτη μεγίστη τῆς Ἀμφιλοχίας καὶ τοὺς
δυνατωτάτους εἶχεν οἰκήτορασ), ὑπὸ ξυμφορῶν δὲ πολλαῖς γενεαῖς ὕστερον
πιεζόμενοι Ἀμπρακιώτας ὁμόρους ὄντας τῇ Ἀμφιλοχικῇ ξυνοίκους
ἐπηγάγοντο, καὶ ἡλληνίσθησαν τὴν νῦν γλῶσσαν τότε πρῶτον ἀπὸ τῶν
Ἀμπρακιωτῶν ξυνοικησάντων· οἱ δὲ ἄλλοι Ἀμφίλοχοι βάρβαροί εἰσιν.
ἐκβάλλουσιν οὖν τοὺς Ἀργείους οἱ Ἀμπρακιῶται χρόνῳ καὶ αὐτοὶ ἴσχουσι
τὴν πόλιν. οἱ δ' Ἀμφίλοχοι γενομένου τούτου διδόασιν ἑαυτοὺς Ἀκαρνᾶσι,
καὶ προσπαρακαλέσαντες ἀμφότεροι Ἀθηναίους, ο῏ αὐτοῖς Φορμίωνά τε
στρατηγὸν ἔπεμψαν καὶ ναῦς τριάκοντα, ἀφικομένου {δὲ} τοῦ Φορμίωνος
αἱροῦσι κατὰ κράτος Ἄργος καὶ τοὺς Ἀμπρακιώτας ἠνδραπόδισαν, κοινῇ τε
ᾤκισαν αὐτὸ Ἀμφίλοχοι καὶ Ἀκαρνᾶνες. μετὰ δὲ τοῦτο ἡ ξυμμαχία πρῶτον
ἐγένετο Ἀθηναίοις καὶ Ἀκαρνᾶσιν. οἱ δὲ Ἀμπρακιῶται τὴν μὲν ἔχθραν ἐς
τοὺς Ἀργείους ἀπὸ τοῦ ἀνδραποδισμοῦ σφῶν αὐτῶν πρῶτον ἐποιήσαντο,
ὕστερον δὲ ἐν τῷ πολέμῳ τήνδε τὴν στρατείαν ποιοῦνται αὑτῶν τε καὶ
Ξαόνων καὶ ἄλλων τινῶν τῶν πλησιοχώρων βαρβάρων· ἐλθόντες τε πρὸς τὸ
Ἄργος τῆς μὲν χώρας ἐκράτουν, τὴν δὲ πόλιν ὡς οὐκ ἐδύναντο ἑλεῖν
προσβαλόντες, ἀπεχώρησαν ἐπ' οἴκου καὶ διελύθησαν κατὰ ἔθνη. τοσαῦτα
μὲν ἐν τῷ θέρει ἐγένετο.
|
|
Traduction française :
[2,68] LXVIII. - Vers le même temps, à la fin de l'été, les
Ambrakiôtes avec un grand nombre de Barbares, qu'ils
avaient soulevés, firent une expédition contre Argos
d'Amphilochie et tout le reste de l'Amphilochie. L'origine
de leur hostilité contre les Argiens était la suivante.
Argos d'Amphilochie et toute l'Amphilochie avaient été
colonisées après la guerre de Troie par Amphilochos qui,
de retour dans sa patrie et mécontent de ce qui se
passait à Argos, s'était établi dans le golfe d'Ambrakie et
y avait fondé une ville nommée Argos, du nom de sa
patrie. Cette ville devint la plus puissante de
l'Amphilochie et sa population était très riche. Plusieurs
générations après, les Argiens, accablés par le malheur,
invitèrent leurs voisins, les Ambrakiôtes, à venir s'établir
avec eux dans leur ville. Vivant avec les Ambrakiôtes, ils
commencèrent à faire usage de la langue grecque ; car
les autres Amphilochiens sont barbares. Avec le temps,
les Ambrakiôtes chassèrent les Argiens et se rendirent
maîtres de la ville. Ainsi traités, les Argiens se mirent
entre les mains des Akarnaniens, puis les deux peuples
appelèrent à leur secours les Athéniens. Ceux-ci
envoyèrent Phormiôn comme stratège avec trente
vaisseaux. Avec l'aide de Phormiôn, ils reprirent Argos,
réduisirent les Ambrakiôtes en esclavage et
Amphilochiens et Akarnaniens habitèrent en commun
la ville. Pour la première fois, à la suite de ces
événements, une alliance se noua entre Athéniens et
Akarnaniens. C'est ainsi que débuta la haine des
Ambrakiôtes contre les Argiens, auxquels ils ne
pardonnaient pas leur esclavage ; elle leur fit
entreprendre, au cours de la guerre, cette expédition à
laquelle s'associèrent les Khaones et quelques autres
Barbares du voisinage. Ils arrivèrent aux environs
d'Argos, se rendirent maîtres du pays, mais, n'ayant pu
prendre la ville d'assaut, ils se retirèrent. Chaque
peuplade rentra chez elle. Tels furent les événements de l'été.
|
|