Texte grec :
[2,67] Καὶ τοῦ αὐτοῦ θέρους τελευτῶντος Ἀριστεὺς Κορίνθιος καὶ
Λακεδαιμονίων πρέσβεις Ἀνήριστος καὶ Νικόλαος καὶ Πρατόδαμος καὶ
Τεγεάτης Τιμαγόρας καὶ Ἀργεῖος ἰδίᾳ Πόλλις, πορευόμενοι ἐς τὴν Ἀσίαν ὡς
βασιλέα, εἴ πως πείσειαν αὐτὸν χρήματά τε παρασχεῖν καὶ ξυμπολεμεῖν,
ἀφικνοῦνται ὡς Σιτάλκην πρῶτον τὸν Τήρεω ἐς Θρᾴκην, βουλόμενοι πεῖσαί
τε αὐτόν, εἰ δύναιντο, μεταστάντα τῆς Ἀθηναίων ξυμμαχίας στρατεῦσαι ἐπὶ
τὴν Ποτείδαιαν, οὗ ἦν στράτευμα τῶν Ἀθηναίων πολιορκοῦν, καὶ ᾗπερ
ὥρμηντο, δι' ἐκείνου πορευθῆναι πέραν τοῦ ῾Ελλησπόντου ὡς Φαρνάκην τὸν
Φαρναβάζου, ὃς αὐτοὺς ἔμελλεν ὡς βασιλέα ἀναπέμψειν. παρατυχόντες δὲ
Ἀθηναίων πρέσβεις Λέαρχος Καλλιμάχου καὶ Ἀμεινιάδης Φιλήμονος παρὰ
τῷ Σιτάλκῃ πείθουσι τὸν Σάδοκον τὸν γεγενημένον Ἀθηναῖον, Σιτάλκου
υἱόν, τοὺς ἄνδρας ἐγχειρίσαι σφίσιν, ὅπως μὴ διαβάντες ὡς βασιλέα τὴν
ἐκείνου πόλιν τὸ μέρος βλάψωσιν. ὁ δὲ πεισθεὶς πορευομένους αὐτοὺς διὰ
τῆς Θρᾴκης ἐπὶ τὸ πλοῖον ᾧ ἔμελλον τὸν ῾Ελλήσποντον περαιώσειν, πρὶν
ἐσβαίνειν ξυλλαμβάνει, ἄλλους ξυμπέμψας μετὰ τοῦ Λεάρχου καὶ
Ἀμεινιάδου, καὶ ἐκέλευσεν ἐκείνοις παραδοῦναι· οἱ δὲ λαβόντες ἐκόμισαν ἐς
τὰς Ἀθήνας. ἀφικομένων δὲ αὐτῶν δείσαντες οἱ Ἀθηναῖοι τὸν Ἀριστέα μὴ
αὖθις σφᾶς ἔτι πλείω κακουργῇ διαφυγών, ὅτι καὶ πρὸ τούτων τὰ τῆς
Ποτειδαίας καὶ τῶν ἐπὶ Θρᾴκης πάντα ἐφαίνετο πράξας, ἀκρίτους καὶ
βουλομένους ἔστιν ἃ εἰπεῖν αὐθημερὸν ἀπέκτειναν πάντας καὶ ἐς φάραγγα
ἐσέβαλον, δικαιοῦντες τοῖς αὐτοῖς ἀμύνεσθαι οἷσπερ καὶ οἱ Λακεδαιμόνιοι
ὑπῆρξαν, τοὺς ἐμπόρους οὓς ἔλαβον Ἀθηναίων καὶ τῶν ξυμμάχων ἐν
ὁλκάσι περὶ Πελοπόννησον πλέοντας ἀποκτείναντες καὶ ἐς φάραγγας
ἐσβαλόντες. πάντας γὰρ δὴ κατ' ἀρχὰς τοῦ πολέμου Λακεδαιμόνιοι ὅσους
λάβοιεν ἐν τῇ θαλάσσῃ ὡς πολεμίους διέφθειρον, καὶ τοὺς μετὰ Ἀθηναίων
ξυμπολεμοῦντας καὶ τοὺς μηδὲ μεθ' ἑτέρων.
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Traduction française :
[2,67] LXVII. -A la fin du même été, le Corinthien Aristeus, des
ambassadeurs lacédémoniens Anéristos, Nikolaos,
Pratodémos, le Tégéate Timagoras, l'Argien Pollis, qui les
accompagnait à titre de simple particulier, se mirent en
route pour aller en Asie trouver le Roi. Ils voulaient
obtenir de l'argent et son alliance. Ils allèrent d'abord en
Thrace trouver Sitalkès, fils de Térès, pour qu'il
abandonnât l'alliance athénienne et envoyât des troupes
délivrer Potidée dont les Athéniens continuaient à faire
le siège. Ils voulaient aussi qu'il leur facilitât la traversée
de l'Hellespont pour se rendre auprès de Pharnakès, fils
de Pharnabazos ; celui-ci à son tour devait les
acheminer à travers le haut pays vers le Roi, Justement
il se trouvait auprès de Sitalkès des ambassadeurs
athéniens : Léarchos fils de Kallimachos et Ameiniadès
fils de Philémôn. Ceux-ci obtinrent du fils de Sitalkès,
Sadokos, devenu citoyen d'Athènes, qu'il leur livrât les
ambassadeurs ennemis ; en leur coupant la route pour
se rendre auprès du Roi, on les mettrait hors d'état de
nuire à Athènes, sa ville adoptive. Sadokos se laissa
persuader et, dans leur passage en Thrace pour se
rendre à bord du navire sur lequel ils devaient traverser
l'Hellespont, il les fit arrêter avant leur embarquement
par des gens envoyés à leur poursuite avec Léarchos et
Ameiniadès. Ces ambassadeurs furent donc remis par
son ordre aux députés athéniens qui les conduisirent à
Athènes. Dès leur arrivée, les Athéniens craignaient
qu'Aristeus ne leur fît plus de mal encore s'il parvenait à
s'échapper, car il était à leurs yeux l'auteur de tout ce
qui s'était passé auparavant à Potidée et en Thrace.
Aussi firent-ils mettre à mort, sans jugement, le jour
même, les ambassadeurs sans leur permettre de se
défendre. Ils jetèrent leurs corps dans des précipices,
estimant de bonne guerre d'user ainsi de représailles
envers les Lacédémoniens qui, les premiers, avaient mis
à mort et jeté dans des précipices les marchands
athéniens et alliés qu'ils avaient pris sur des bâtiments
de commerce autour du Péloponnèse. Dès le début de la
guerre, les Lacédémoniens massacrèrent comme
ennemis tous ceux qu'ils arrêtaient en mer, qu'ils
fussent alliés des Athéniens ou neutres.
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