Texte grec :
[1,81] τάχ' ἄν τις θαρσοίη ὅτι τοῖς ὅπλοις αὐτῶν καὶ τῷ πλήθει ὑπερφέρομεν,
ὥστε τὴν γῆν δῃοῦν ἐπιφοιτῶντες. τοῖς δὲ ἄλλη γῆ ἐστὶ πολλὴ ἧς ἄρχουσι, καὶ ἐκ
θαλάσσης ὧν δέονται ἐπάξονται. εἰ δ' αὖ τοὺς ξυμμάχους ἀφιστάναι πειρασόμεθα,
δεήσει καὶ τούτοις ναυσὶ βοηθεῖν τὸ πλέον οὖσι νησιώταις. τίς οὖν ἔσται ἡμῶν ὁ
πόλεμος; εἰ μὴ γὰρ ἢ ναυσὶ κρατήσομεν ἢ τὰς προσόδους ἀφαιρήσομεν ἀφ'
ὧν τὸ ναυτικὸν τρέφουσι, βλαψόμεθα τὰ πλείω. κἀν τούτῳ οὐδὲ
καταλύεσθαι ἔτι καλόν, ἄλλως τε καὶ εἰ δόξομεν ἄρξαι μᾶλλον τῆς διαφορᾶς.
μὴ γὰρ δὴ ἐκείνῃ γε τῇ ἐλπίδι ἐπαιρώμεθα ὡς ταχὺ παυσθήσεται ὁ πόλεμος,
ἢν τὴν γῆν αὐτῶν τέμωμεν. δέδοικα δὲ μᾶλλον μὴ καὶ τοῖς παισὶν αὐτὸν
ὑπολίπωμεν· οὕτως εἰκὸς Ἀθηναίους φρονήματι μήτε τῇ γῇ δουλεῦσαι μήτε
ὥσπερ ἀπείρους καταπλαγῆναι τῷ πολέμῳ.
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Traduction française :
[1,81] LXXXI. - "Peut-être se fie-t-on sur le fait que nous l'emportons sur eux par l'armement et par le
nombre des combattants ; ainsi pourrons-nous ravager leur pays par des incursions répétées ? Mais
ils ont bien d'autres territoires sous leur domination et ils font venir par mer ce dont ils ont besoin. Si
nous cherchons à provoquer la défection de leurs alliés, il nous faudra aussi leur envoyer du secours
par mer, puisque ce sont, pour la plupart, des insulaires. Quel genre de guerre aurons-nous donc
alors à mener ? A moins d'avoir la supériorité maritime, à moins de leur enlever les revenus dont ils
disposent, les dommages que nous subirons seront plus élevés que les leurs. Et dans ces
circonstances ne nous flattons pas de mettre fin honorablement à la guerre, surtout si nous nous
donnons l'air d'avoir commencé les hostilités. Ne nous leurrons pas non plus de l'espoir de mettre
rapidement fin au conflit, en dévastant leur territoire. Je crains plutôt que nous ne laissions cette
guerre à nos enfants. Car il est bien peu vraisemblable que les Athéniens, étant donné leur orgueil,
soient comme des esclaves liés à leur territoire et, par manque d'expérience, soient frappés de
stupeur par cette guerre.
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