| Texte grec :
 
 
  
  
   | [1,44]  Τοιαῦτα δὲ καὶ οἱ Κορίνθιοι εἶπον. Ἀθηναῖοι δὲ ἀκούσαντες 
 ἀμφοτέρων, γενομένης καὶ δὶς ἐκκλησίας, τῇ μὲν προτέρᾳ οὐχ ἧσσον τῶν 
 Κορινθίων ἀπεδέξαντο τοὺς λόγους, ἐν δὲ τῇ ὑστεραίᾳ μετέγνωσαν 
 Κερκυραίοις ξυμμαχίαν μὲν μὴ ποιήσασθαι ὥστε τοὺς αὐτοὺς ἐχθροὺς καὶ 
 φίλους νομίζειν (εἰ γὰρ ἐπὶ Κόρινθον ἐκέλευον σφίσιν οἱ Κερκυραῖοι 
 ξυμπλεῖν, ἐλύοντ' ἂν αὐτοῖς αἱ πρὸς Πελοποννησίους σπονδαί), ἐπιμαχίαν δ' 
 ἐποιήσαντο τῇ ἀλλήλων βοηθεῖν, ἐάν τις ἐπὶ Κέρκυραν ἴῃ ἢ Ἀθήνας ἢ τοὺς 
 τούτων ξυμμάχους. ἐδόκει γὰρ ὁ πρὸς Πελοποννησίους πόλεμος καὶ ὣς 
 ἔσεσθαι αὐτοῖς, καὶ τὴν Κέρκυραν ἐβούλοντο μὴ προέσθαι τοῖς Κορινθίοις 
 ναυτικὸν ἔχουσαν τοσοῦτον, ξυγκρούειν δὲ ὅτι μάλιστα αὐτοὺς ἀλλήλοις, ἵνα 
 ἀσθενεστέροις οὖσιν, ἤν τι δέῃ, Κορινθίοις τε καὶ τοῖς ἄλλοις ναυτικὸν 
 ἔχουσιν ἐς πόλεμον καθιστῶνται. ἅμα δὲ τῆς τε Ἰταλίας καὶ Σικελίας καλῶς 
 ἐφαίνετο αὐτοῖς ἡ νῆσος ἐν παράπλῳ κεῖσθαι. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [1,44] XLIV. - Telles furent les paroles des Corinthiens . Les Athéniens, après avoir écouté les 
deux discours, tinrent deux assemblées. Dans la première ils approuvèrent néanmoins les 
raisons des Corinthiens, dans la seconde ils revinrent sur leur décision, mais ne voulurent 
pas conclure avec les Corcyréens une alliance par laquelle ils déclareraient avoir mêmes 
amis et mêmes ennemis ; car si les Corcyréens leur demandaient de s'unir à une 
expédition contre Corinthe, la trêve conclue avec les Lacédémoniens se serait trouvée 
rompue ; mais par une alliance seulement défensive, ils décidèrent de se porter secours 
les uns aux autres, au cas où une expédition aurait lieu contre Corcyre, contre Athènes, 
ou contre les alliés de l'une ou l'autre cité. Car la guerre contre les Péloponnésiens 
paraissait inévitable et les Athéniens ne voulaient pas abandonner aux Corinthiens une 
cité possédant une aussi forte marine. On préférait voir les peuples aux prises les uns 
avec les autres, afin que les Corinthiens et les autres cités ayant une marine fussent 
affaiblis, quand les Athéniens entreraient en guerre. D'ailleurs l'île de Corcyre leur 
paraissait bien située sur la route de l'Italie et de la Sicile. |  |