Texte grec :
[1,132] καὶ φανερὸν μὲν εἶχον οὐδὲν οἱ Σπαρτιᾶται σημεῖον, οὔτε οἱ ἐχθροὶ οὔτε ἡ
πᾶσα πόλις, ὅτῳ ἂν πιστεύσαντες βεβαίως ἐτιμωροῦντο ἄνδρα γένους τε τοῦ
βασιλείου ὄντα καὶ ἐν τῷ παρόντι τιμὴν ἔχοντα (Πλείσταρχον γὰρ τὸν Λεωνίδου
ὄντα βασιλέα καὶ νέον ἔτι ἀνεψιὸς ὢν ἐπετρόπευεν), ὑποψίας δὲ πολλὰς παρεῖχε τῇ
τε παρανομίᾳ καὶ ζηλώσει τῶν βαρβάρων μὴ ἴσος βούλεσθαι εἶναι τοῖς παροῦσι,
τά τε ἄλλα αὐτοῦ ἀνεσκόπουν, εἴ τί που ἐξεδεδιῄτητο τῶν καθεστώτων
νομίμων, καὶ ὅτι ἐπὶ τὸν τρίποδά ποτε τὸν ἐν Δελφοῖς, ὃν ἀνέθεσαν οἱ
Ἕλληνες ἀπὸ τῶν Μήδων ἀκροθίνιον, ἠξίωσεν ἐπιγράψασθαι αὐτὸς ἰδίᾳ τὸ
ἐλεγεῖον τόδε·
Ἑλλήνων ἀρχηγὸς ἐπεὶ στρατὸν ὤλεσε Μήδων,
Παυσανίας Φοίβῳ μνῆμ' ἀνέθηκε τόδε.
τὸ μὲν οὖν ἐλεγεῖον οἱ Λακεδαιμόνιοι ἐξεκόλαψαν εὐθὺς τότε ἀπὸ τοῦ
τρίποδος τοῦτο καὶ ἐπέγραψαν ὀνομαστὶ τὰς πόλεις ὅσαι ξυγκαθελοῦσαι τὸν
βάρβαρον ἔστησαν τὸ ἀνάθημα· τοῦ μέντοι Παυσανίου ἀδίκημα καὶ τότ'
ἐδόκει εἶναι, καὶ ἐπεί γε δὴ ἐν τούτῳ καθειστήκει, πολλῷ μᾶλλον παρόμοιον
πραχθῆναι ἐφαίνετο τῇ παρούσῃ διανοίᾳ. ἐπυνθάνοντο δὲ καὶ ἐς τοὺς
Εἵλωτας πράσσειν τι αὐτόν, καὶ ἦν δὲ οὕτως· ἐλευθέρωσίν τε γὰρ ὑπισχνεῖτο
αὐτοῖς καὶ πολιτείαν, ἢν ξυνεπαναστῶσι καὶ τὸ πᾶν ξυγκατεργάσωνται. ἀλλ'
οὐδ' ὣς οὐδὲ τῶν Εἱλώτων μηνυταῖς τισὶ πιστεύσαντες ἠξίωσαν νεώτερόν τι
ποιεῖν ἐς αὐτόν, χρώμενοι τῷ τρόπῳ ᾧπερ εἰώθασιν ἐς σφᾶς αὐτούς, μὴ
ταχεῖς εἶναι περὶ ἀνδρὸς Σπαρτιάτου ἄνευ ἀναμφισβητήτων τεκμηρίων
βουλεῦσαί τι ἀνήκεστον, πρίν γε δὴ αὐτοῖς, ὡς λέγεται, ὁ μέλλων τὰς
τελευταίας βασιλεῖ ἐπιστολὰς πρὸς Ἀρτάβαζον κομιεῖν, ἀνὴρ Ἀργίλιος,
παιδικά ποτε ὢν αὐτοῦ καὶ πιστότατος ἐκείνῳ, μηνυτὴς γίγνεται, δείσας
κατὰ ἐνθύμησίν τινα ὅτι οὐδείς πω τῶν πρὸ ἑαυτοῦ ἀγγέλων πάλιν ἀφίκετο,
καὶ παρασημηνάμενος σφραγῖδα, ἵνα, ἢν ψευσθῇ τῆς δόξης ἢ καὶ ἐκεῖνός τι
μεταγράψαι αἰτήσῃ, μὴ ἐπιγνῷ, λύει τὰς ἐπιστολάς, ἐν αἷς ὑπονοήσας τι
τοιοῦτον προσεπεστάλθαι καὶ αὑτὸν ηὗρεν ἐγγεγραμμένον κτείνειν.
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Traduction française :
[1,132] CXXXII. - En fait, les Spartiates, aussi bien ses ennemis que tous ses autres concitoyens, ne
possédaient aucune preuve irréfutable pour asseoir leur accusation et punir un homme de race royale
et qui, pour l'instant, était revêtu d'une haute dignité en effet, cousin de Pleistarchos, fils de Léonidas
roi de Sparte, mais trop jeune encore pour gouverner, il était son tuteur. Cependant il autorisait bien
des soupçons : par son mépris des lois, par son imitation des Barbares il était suspect de vouloir le
renversement de l'ordre actuel. Entre autres choses, on examinait sa conduite pour voir s'il s'était
écarté des coutumes établies. On lui reprochait d'avoir fait graver, de sa propre initiative, sur le trépied
issu du butin conquis sur les Mèdes et jadis consacré à Delphes le distique ci-dessous : "Chef
des Hellènes, après avoir détruit l'armée des Mèdes, Pausanias a consacré à Phoebos ce
monument." Ce distique, les Lacédémoniens l'avaient effacé immédiatement du trépied et à la place
avaient inscrit nommément toutes les villes qui avaient contribué à la défaite du Barbare et à l'érection
du monument. Néanmoins on continuait à incriminer Pausanias de cette action et, maintenant que les
soupçons étaient établis, on y voyait une analogie plus frappante avec ses desseins actuels. On
apprenait également qu'il intriguait avec les Hilotes de la manière suivante : il leur promettait la liberté
et le droit de cité, s'ils se soulevaient avec lui et l'avaient dans toutes ses entreprises. En dépit de ces
présomptions, en dépit des dénonciations faites par quelques Hilotes, les Lacédémoniens ne
voulurent rien innover contre Pausanias. Ils se conformaient à leur attitude traditionnelle, en se
refusant à prononcer contre un Spartiate sans preuves incontestables une peine irréparable. Mais
enfin, à ce qu'on dit, le messager qui devait porter à Artabazos la dernière lettre pour le Roi, un
homme d'Argilos, qui avait été jadis le mignon de Pausanias et qui lui inspirait toute confiance, se fit
son dénonciateur. Il constata qu'aucun des messagers qui l'avaient précédé n'était revenu ; ce qui
l'effraya. II contrefit le sceau, pour qu'au cas où ses soupçons ne serment pas fondés et où Pausanias
lui redemanderait la lettre pour y ajouter quelque chose, on ne s'aperçût pas de son subterfuge ; puis
il ouvrit la lettre. Ses pressentiments étaient fondés et il vit qu'on recommandait de mettre à mort le
messager.
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