Texte grec :
[1,73] 'Ἡ μὲν πρέσβευσις ἡμῶν οὐκ ἐς ἀντιλογίαν τοῖς ὑμετέροις
ξυμμάχοις ἐγένετο, ἀλλὰ περὶ ὧν ἡ πόλις ἔπεμψεν· αἰσθανόμενοι δὲ
καταβοὴν οὐκ ὀλίγην οὖσαν ἡμῶν παρήλθομεν οὐ τοῖς ἐγκλήμασι τῶν
πόλεων ἀντεροῦντες (οὐ γὰρ παρὰ δικασταῖς ὑμῖν οὔτε ἡμῶν οὔτε τούτων οἱ
λόγοι ἂν γίγνοιντο), ἀλλ' ὅπως μὴ ῥᾳδίως περὶ μεγάλων πραγμάτων τοῖς
ξυμμάχοις πειθόμενοι χεῖρον βουλεύσησθε, καὶ ἅμα βουλόμενοι περὶ τοῦ
παντὸς λόγου τοῦ ἐς ἡμᾶς καθεστῶτος δηλῶσαι ὡς οὔτε ἀπεικότως ἔχομεν ἃ
κεκτήμεθα, ἥ τε πόλις ἡμῶν ἀξία λόγου ἐστίν.
'Καὶ τὰ μὲν πάνυ παλαιὰ τί δεῖ λέγειν, ὧν ἀκοαὶ μᾶλλον λόγων
μάρτυρες ἢ ὄψις τῶν ἀκουσομένων; τὰ δὲ Μηδικὰ καὶ ὅσα αὐτοὶ ξύνιστε, εἰ
καὶ δι' ὄχλου μᾶλλον ἔσται αἰεὶ προβαλλομένοις, ἀνάγκη λέγειν· καὶ γὰρ ὅτε
ἐδρῶμεν, ἐπ' ὠφελίᾳ ἐκινδυνεύετο, ἧς τοῦ μὲν ἔργου μέρος μετέσχετε, τοῦ δὲ
λόγου μὴ παντός, εἴ τι ὠφελεῖ, στερισκώμεθα. ῥηθήσεται δὲ οὐ παραιτήσεως
μᾶλλον ἕνεκα ἢ μαρτυρίου καὶ δηλώσεως πρὸς οἵαν ὑμῖν πόλιν μὴ εὖ
βουλευομένοις ὁ ἀγὼν καταστήσεται. φαμὲν γὰρ Μαραθῶνί τε μόνοι
προκινδυνεῦσαι τῷ βαρβάρῳ καὶ ὅτε τὸ ὕστερον ἦλθεν, οὐχ ἱκανοὶ ὄντες
κατὰ γῆν ἀμύνεσθαι, ἐσβάντες ἐς τὰς ναῦς πανδημεὶ ἐν Σαλαμῖνι
ξυνναυμαχῆσαι, ὅπερ ἔσχε μὴ κατὰ πόλεις αὐτὸν ἐπιπλέοντα τὴν
Πελοπόννησον πορθεῖν, ἀδυνάτων ἂν ὄντων πρὸς ναῦς πολλὰς ἀλλήλοις
ἐπιβοηθεῖν. τεκμήριον δὲ μέγιστον αὐτὸς ἐποίησεν· νικηθεὶς γὰρ ταῖς ναυσὶν
ὡς οὐκέτι αὐτῷ ὁμοίας οὔσης τῆς δυνάμεως κατὰ τάχος τῷ πλέονι τοῦ
στρατοῦ ἀνεχώρησεν.
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Traduction française :
[1,73] LXXIII. - "Notre ambassade n'avait pas pour but d'entrer en discussion avec vos alliés, mais de traiter
l'objet de notre mission. Cependant comme nous avons appris les clameurs qui s'élèvent contre
nous, nous nous sommes présentés devant vous ; nous n'entendons pas répondre aux griefs des
cités, car nous ne saurions, non plus qu'elles, vous prendre pour juges. Nous voulons éviter que vous
ne preniez à la légère et dans une affaire importante une décision regrettable, à l'instigation de vos
alliés. Au sujet de toute l'accusation portée contre nous, nous voulons vous prouver que ce n'est pas à
tort que nous détenons nos possessions et que notre ville est digne de considération. A quoi bon
rappeler les faits très anciens, sur lesquels nous n'avons que des témoignages oraux sans nuls
témoins oculaires ? Mais les guerres médiques et les faits que vous connaissez par vous-mêmes, au
risque d'être importuns par notre insistance à les évoquer, il faut que nous en parlions. Quand nous
combattions, c'était dans l'intérêt de tous, dont vous avez eu votre part ; qu'il nous soit donc permis
d'en parler, si cela peut nous être utile. Nous le ferons moins pour nous vanter que pour vous montrer
et vous prouver la puissance de la ville que vous aurez à combattre, si vous écoutez les mauvais
conseils. Oui, nous prétendons qu'à Marathon (68) nous avons été les seuls à nous mesurer avec le
Barbare ; quand il vint pour la seconde fois, comme nous n'étions pas en état de le repousser sur
terre, nous sommes montés en masse sur nos navires et nous lui avons livré la bataille de Salamine.
Elle l'a empêché d'atteindre par mer les villes une à une et de dévaster le Péloponnèse dont les
habitants étaient impuissants à se porter secours les uns aux autres contre un ennemi disposant
d'une flotte nombreuses. La preuve la plus éclatante en a été fournie par le Barbare lui-même vaincu
sur mer, ne disposant plus d'une force égale à la nôtre, il s'est retiré en toute hâte avec la plus grande
partie de son armée.
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