Texte grec :
[7,14] ἐπισταμένοις δ' ὑμῖν γράφω ὅτι βραχεῖα ἀκμὴ
πληρώματος καὶ ὀλίγοι τῶν ναυτῶν οἱ ἐξορμῶντές τε ναῦν
(7.14.2) καὶ ξυνέχοντες τὴν εἰρεσίαν. τούτων δὲ πάντων ἀπορώτατον
τό τε μὴ οἷόν τε εἶναι ταῦτα ἐμοὶ κωλῦσαι τῷ στρατηγῷ
(χαλεπαὶ γὰρ αἱ ὑμέτεραι φύσεις ἄρξαι) καὶ ὅτι οὐδ' ὁπόθεν
ἐπιπληρωσόμεθα τὰς ναῦς ἔχομεν, ὃ τοῖς πολεμίοις πολλαχόθεν ὑπάρχει, ἀλλ'
ἀνάγκη ἀφ' ὧν ἔχοντες ἤλθομεν τά τε
ὄντα καὶ ἀπαναλισκόμενα γίγνεσθαι· αἱ γὰρ νῦν οὖσαι πόλεις
(7.14.3) ξύμμαχοι ἀδύνατοι Νάξος καὶ Κατάνη. εἰ δὲ προσγενήσεται
ἓν ἔτι τοῖς πολεμίοις, ὥστε τὰ τρέφοντα ἡμᾶς χωρία τῆς
Ἰταλίας, ὁρῶντα ἐν ᾧ τ' ἐσμὲν καὶ ὑμῶν μὴ ἐπιβοηθούντων,
πρὸς ἐκείνους χωρῆσαι, διαπεπολεμήσεται αὐτοῖς ἀμαχεὶ
ἐκπολιορκηθέντων ἡμῶν (ὁ πόλεμος).
(7.14.4) ’Τούτων ἐγὼ ἡδίω μὲν ἂν εἶχον ὑμῖν ἕτερα ἐπιστέλλειν,
οὐ μέντοι χρησιμώτερά γε, εἰ δεῖ σαφῶς εἰδότας τὰ ἐνθάδε
βουλεύσασθαι. καὶ ἅμα τὰς φύσεις ἐπιστάμενος ὑμῶν,
βουλομένων μὲν τὰ ἥδιστα ἀκούειν, αἰτιωμένων δὲ ὕστερον,
ἤν τι ὑμῖν ἀπ' αὐτῶν μὴ ὁμοῖον ἐκβῇ, ἀσφαλέστερον ἡγησάμην
τὸ ἀληθὲς δηλῶσαι.
|
|
Traduction française :
[7,14] XIV. « Ce que je vous demande vous le savez : c'est quelque chose de rare
que la cohésion parfaite d'un équipage : bien rares sont les matelots qui savent soutenir
longtemps l'allure de la vogue rapide. Le pis de tout c'est qu'il m'est
impossible, tout stratège que je suis, d'empêcher ces désordres ; car votre
caractère est bien difficile à gouverner ! Nous n'avons pas la possibilité de
compléter nos équipages, alors que l'ennemi le peut faire partout. Pour assurer
le service et pour combler les vides, nous sommes réduits aux éléments que nous
avons à notre arrivée. Car les villes qui sont nos alliées, Naxos et Katanè, ne
peuvent nous être utiles. Si l'ennemi obtient encore quelque avantage, si les
places d'Italie qui nous approvisionnent voient à quel point naus sommes tombés
et que vous ne nous secouriez pas, nous serons réduits aux dernières extrémités
et la guerre prendra fin sans combat. J'aurais pu vous mander des nouvelles plus
agréables, mais non de plus utiles, si vous voulez en toute connaissance de
cause délibérer sur les événements. D'ailleurs je connais votre caractère ; vous
voulez toujours entendre des nouvelles flatteuses, quittes à incriminer par la
suite ceux qui vous les donnent, si l'événement ne vous les confirme pas.
Néanmoins j'ai cru plus sûr de vous dire toute la vérité.
|
|