Texte grec :
[7,60] τοῖς δὲ Ἀθηναίοις τήν τε ἀπόκλῃσιν ὁρῶσι καὶ τὴν ἄλλην διάνοιαν
(7.60.2) αὐτῶν αἰσθομένοις βουλευτέα ἐδόκει. καὶ ξυνελθόντες οἵ
τε στρατηγοὶ καὶ οἱ ταξίαρχοι πρὸς τὴν παροῦσαν ἀπορίαν
τῶν τε ἄλλων καὶ ὅτι τὰ ἐπιτήδεια οὔτε αὐτίκα ἔτι εἶχον
(προπέμψαντες γὰρ ἐς Κατάνην ὡς ἐκπλευσόμενοι ἀπεῖπον μὴ
ἐπάγειν) οὔτε τὸ λοιπὸν ἔμελλον ἕξειν, εἰ μὴ ναυκρατήσουσιν,
ἐβουλεύσαντο τὰ μὲν τείχη τὰ ἄνω ἐκλιπεῖν, πρὸς δ' αὐταῖς
ταῖς ναυσὶν ἀπολαβόντες διατειχίσματι ὅσον οἷόν τε ἐλάχιστον
τοῖς τε σκεύεσι καὶ τοῖς ἀσθενοῦσιν ἱκανὸν γενέσθαι,
τοῦτο μὲν φρουρεῖν, ἀπὸ δὲ τοῦ ἄλλου πεζοῦ τὰς ναῦς ἁπάσας,
ὅσαι ἦσαν καὶ δυναταὶ καὶ ἀπλοώτεραι, πάντα τινὰ ἐσβιβάζοντες
πληρῶσαι, καὶ διαναυμαχήσαντες, ἢν μὲν νικῶσιν, ἐς
Κατάνην κομίζεσθαι, ἢν δὲ μή, ἐμπρήσαντες τὰς ναῦς πεζῇ
ξυνταξάμενοι ἀποχωρεῖν ᾗ ἂν τάχιστα μέλλωσί τινος χωρίου
(7.60.3) ἢ βαρβαρικοῦ ἢ Ἑλληνικοῦ φιλίου ἀντιλήψεσθαι. καὶ οἱ
μέν, ὡς ἔδοξεν αὐτοῖς ταῦτα, καὶ ἐποίησαν· ἔκ τε γὰρ τῶν
ἄνω τειχῶν ὑποκατέβησαν καὶ τὰς ναῦς ἐπλήρωσαν πάσας,
ἀναγκάσαντες ἐσβαίνειν ὅστις καὶ ὁπωσοῦν ἐδόκει ἡλικίας
(7.60.4) μετέχων ἐπιτήδειος εἶναι. καὶ ξυνεπληρώθησαν νῆες αἱ
πᾶσαι δέκα μάλιστα καὶ ἑκατόν· τοξότας τε ἐπ' αὐτὰς
πολλοὺς καὶ ἀκοντιστὰς τῶν τε Ἀκαρνάνων καὶ τῶν ἄλλων
ξένων ἐσεβίβαζον, καὶ τἆλλα ὡς οἷόν τ' ἦν ἐξ ἀναγκαίου τε
(7.60.5) καὶ τοιαύτης διανοίας ἐπορίσαντο. ὁ δὲ Νικίας, ἐπειδὴ τὰ
πολλὰ ἑτοῖμα ἦν, ὁρῶν τοὺς στρατιώτας τῷ τε παρὰ τὸ εἰωθὸς
πολὺ ταῖς ναυσὶ κρατηθῆναι ἀθυμοῦντας καὶ διὰ τὴν τῶν
ἐπιτηδείων σπάνιν ὡς τάχιστα βουλομένους διακινδυνεύειν,
ξυγκαλέσας ἅπαντας παρεκελεύσατό τε πρῶτον καὶ ἔλεξε τοιάδε.
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Traduction française :
[7,60] LX. - Les Athéniens, qui se voyaient enfermés dans le port et à qui toutes ces
mesures n'échappaient pas, crurent devoir délibérer. Les stratèges et les
taxiarques se rassemblèrent. La détresse était générale ; non seulement les
approvisionnements manquaient, mais ils ne pouvaient désormais en attendre, à
moins d'être victorieux sur mer ; car en annonçant leur prochaine arrivée à
Katanè, les Athéniens avaient fait dire de ne plus rien leur envoyer. On décida
donc d'abandonner la partie des retranchements située sur la hauteur ; à
proximité de la flotte on occuperait, à l'abri d'un mur, le terrain strictement
nécessaire pour les bagages et les malades. On y laisserait une garde ; l'on
équiperait tous les vaisseaux, tant ceux qui étaient en bon état que ceux qui
étaient moins capables de tenir la mer et on y embarquerait toutes les troupes
de terre. En cas de victoire, on gagnerait Katanè ; en cas de défaite, on
brûlerait les vaisseaux et on se retirerait par terre en bon ordre pour
atteindre le plus rapidement possible la première place amie, grecque ou
barbare. Aussitôt dit, aussitôt fait. On évacua les murs situés sur la hauteur,
on descendit sur le rivage ; on équipa tous les vaisseaux. On fit embarquer tous
les hommes qui paraissaient en âge et en état de servir. On parvint à équiper au
total cent dix bâtiments. On y embarqua un grand nombre d'archers et de gens de
trait, Akarnaniens et étrangers. Bref, on prit toutes les dispositions
compatibles avec la situation critique de l'armée et avec cette résolution
désespérée. Quand tout fut presque prêt, Nicias constata que les soldats étaient
découragés par la défaite complète, si extraordinaire pour eux qu'ils avaient
essuyée sur mer, mais qu'en même temps ils étaient décidés, vu le manque de
vivres, à risquer immédiatement le tout pour le tout. Il rassembla toute l'armée
et commença par l'encourager, en lui tenant le discours suivant :
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