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[7,63] ’Ὧν χρὴ μεμνημένους διαμάχεσθαι ὅσον ἂν δύνησθε καὶ
μὴ ἐξωθεῖσθαι ἐς αὐτήν, ἀλλὰ ξυμπεσούσης νηὶ νεὼς μὴ
πρότερον ἀξιοῦν ἀπολύεσθαι ἢ τοὺς ἀπὸ τοῦ πολεμίου καταστρώματος
(7.63.2) ὁπλίτας ἀπαράξητε. καὶ ταῦτα τοῖς ὁπλίταις
οὐχ ἧσσον τῶν ναυτῶν παρακελεύομαι, ὅσῳ τῶν ἄνωθεν
μᾶλλον τὸ ἔργον τοῦτο· ὑπάρχει δ' ἡμῖν ἔτι νῦν γε τὰ
(7.63.3) πλείω τῷ πεζῷ ἐπικρατεῖν. τοῖς δὲ ναύταις παραινῶ καὶ
ἐν τῷ αὐτῷ τῷδε καὶ δέομαι μὴ ἐκπεπλῆχθαί τι ταῖς
ξυμφοραῖς ἄγαν, τήν τε παρασκευὴν ἀπὸ τῶν καταστρωμάτων
βελτίω νῦν ἔχοντας καὶ τὰς ναῦς πλείους, ἐκείνην
τε τὴν ἡδονὴν ἐνθυμεῖσθαι ὡς ἀξία ἐστὶ διασώσασθαι, οἳ
τέως Ἀθηναῖοι νομιζόμενοι καὶ μὴ ὄντες ἡμῶν τῆς τε φωνῆς
τῇ ἐπιστήμῃ καὶ τῶν τρόπων τῇ μιμήσει ἐθαυμάζεσθε κατὰ
τὴν Ἑλλάδα, καὶ τῆς ἀρχῆς τῆς ἡμετέρας οὐκ ἔλασσον
κατὰ τὸ ὠφελεῖσθαι ἔς τε τὸ φοβερὸν τοῖς ὑπηκόοις καὶ τὸ
(7.63.4) μὴ ἀδικεῖσθαι πολὺ πλέον μετείχετε. ὥστε κοινωνοὶ μόνοι
ἐλευθέρως ἡμῖν τῆς ἀρχῆς ὄντες δικαίως (ἂν) αὐτὴν νῦν
μὴ καταπροδίδοτε, καταφρονήσαντες δὲ Κορινθίων τε, οὓς
πολλάκις νενικήκατε, καὶ Σικελιωτῶν, ὧν οὐδ' ἀντιστῆναι
οὐδεὶς ἕως ἤκμαζε τὸ ναυτικὸν ἡμῖν ἠξίωσεν, ἀμύνασθε
αὐτούς, καὶ δείξατε ὅτι καὶ μετ' ἀσθενείας καὶ ξυμφορῶν
ἡ ὑμετέρα ἐπιστήμη κρείσσων ἐστὶν ἑτέρας εὐτυχούσης ῥώμης.
| [7,63] LXIII. – « Souvenez-vous-en bien. Tenez jusqu'aux limites du possible ; ne vous
laissez pas pousser au rivage ; mettez votre honneur, quand vous aurez abordé un
vaisseau, à ne pas lâcher prise que vous n'ayez jeté à la mer les hoplites
placés sur le pont. Cette recommandation s'adresse moins encore aux matelots
qu'aux hoplites, car c'est là surtout le rôle des hommes placés sur le pont.
C’est particulièrement sur notre infanterie qu'aujourd'hui nous comptons pour
vaincre. Quant aux matelots, je les exhorte vivement à ne pas se laisser abattre
par leurs revers : les appareils meilleurs placés sur les ponts et le nombre
plus grand des vaisseaux nous assurent la supériorité ; enfin réfléchissez à
l'importance qu'il y a pour vous à conserver vos avantages. C'est à vous que je
m'adresse, vous qui, sans être Athéniens de naissance, ne vous distinguez pas de
nous, vous qui employez notre langue, vous qui suivez nos coutumes et vous
faites respecter par toute la Grèce, vous qui enfin tirez autant de profit que
nous de notre domination, soit par la crainte que vous inspirez à nos sujets,
soit par la protection que vous trouvez en nous contre toute injure. Vous donc
qui, seuls êtes associés à notre domination, sans rien perdre de votre liberté,
ne la trahissez pas aujourd'hui qu'elle réclame votre assistance comme un droit.
Méprisez ces Corinthiens que vous avez souvent vaincus, ces Siciliens, dont nul
n'a osé, tant que notre marine a été florissante, nous résister. Repoussez-les
et faites voir que, tout faibles et malheureux que nous sommes, votre habileté
l'emporte sur la confiance que d'autres ont puisée dans le bonheur.
| [7,64] τούς τε Ἀθηναίους ὑμῶν πάλιν αὖ καὶ τάδε
ὑπομιμνῄσκω, ὅτι οὔτε ναῦς ἐν τοῖς νεωσοίκοις ἄλλας ὁμοίας
ταῖσδε οὔτε ὁπλιτῶν ἡλικίαν ὑπελίπετε, εἴ τε ξυμβήσεταί
τι ἄλλο ἢ τὸ κρατεῖν ὑμῖν, τούς τε ἐνθάδε πολεμίους εὐθὺς
ἐπ' ἐκεῖνα πλευσομένους καὶ τοὺς ἐκεῖ ὑπολοίπους ἡμῶν
ἀδυνάτους ἐσομένους τούς τε αὐτοῦ καὶ τοὺς ἐπελθόντας
ἀμύνασθαι. καὶ οἱ μὲν ἂν ὑπὸ Συρακοσίοις εὐθὺς γίγνοισθε,
οἷς αὐτοὶ ἴστε οἵᾳ γνώμῃ ἐπήλθετε, οἱ δὲ ἐκεῖ ὑπὸ Λακεδαιμονίοις.
ὥστε ἐν ἑνὶ τῷδε ὑπὲρ ἀμφοτέρων ἀγῶνι καθεστῶτες καρτερήσατε,
εἴπερ ποτέ, καὶ ἐνθυμεῖσθε καθ'ἑκάστους τε καὶ ξύμπαντες
ὅτι οἱ ἐν ταῖς ναυσὶν ὑμῶν νῦν ἐσόμενοι καὶ πεζοὶ τοῖς Ἀθηναίοις εἰσὶ
καὶ νῆες καὶ ἡ ὑπόλοιπος πόλις καὶ τὸ μέγα ὄνομα τῶν Ἀθηνῶν, περὶ
ὧν, εἴ τίς τι ἕτερος ἑτέρου προφέρει ἢ ἐπιστήμῃ ἢ εὐψυχίᾳ,
οὐκ ἂν ἐν ἄλλῳ μᾶλλον καιρῷ ἀποδειξάμενος αὐτός τε
αὑτῷ ὠφέλιμος γένοιτο καὶ τοῖς ξύμπασι σωτήριος.‘
| [7,64] LXIV. – « Quant à vous, Athéniens, je vous rappelle que vous n'avez derrière
vous, ni flotte semblable à celle-ci dans vos arsenaux, ni jeunesse en état
de porter les armes. Si donc il vous arrive autre chose que d'être vainqueurs,
vos ennemis d'ici mettront immédiatement le cap sur l'Attique et les troupes que
vous avez là-bas seront impuissantes à résister à l'adversaire ainsi renforcé.
Vous, vous tomberez immédiatement aux mains des Syracusains - et vous n'ignorez
pas quelles étaient vos dispositions en venant les attaquer - ceux d'Attique
tomberont au pouvoir des Lacédémoniens. Aussi montrez-vous fermes plus que
jamais dans ce combat, qui doit vous préserver d'un double malheur. Tous
ensemble et chacun en particulier dites-vous qu'avec vous sur ces vaisseaux, il
y a les troupes de terre athéniennes, ce qui reste de la ville et le grand nom
d'Athènes.
« Aussi tous ceux qui l'emportent par l'expérience et par la valeur doivent se
convaincre qu'ils n'auront jamais meilleure occasion d'assurer, avec leur propre
intérêt, le salut de tous. »
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