HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre VI

Κεραμεικόν



Texte grec :

[6,61] περὶ δὲ τοῦ Ἀλκιβιάδου ἐναγόντων τῶν ἐχθρῶν, οἵπερ καὶ πρὶν ἐκπλεῖν αὐτὸν ἐπέθεντο, χαλεπῶς οἱ Ἀθηναῖοι ἐλάμβανον· καὶ ἐπειδὴ τὸ τῶν Ἑρμῶν ᾤοντο σαφὲς ἔχειν, πολὺ δὴ μᾶλλον καὶ τὰ μυστικά, ὧν ἐπαίτιος ἦν, μετὰ τοῦ αὐτοῦ λόγου καὶ τῆς ξυνωμοσίας ἐπὶ τῷ δήμῳ ἀπ' ἐκείνου ἐδόκει (6.61.2) πραχθῆναι. καὶ γάρ τις καὶ στρατιὰ Λακεδαιμονίων οὐ πολλὴ ἔτυχε κατὰ τὸν καιρὸν τοῦτον ἐν ᾧ περὶ ταῦτα ἐθορυβοῦντο μέχρι Ἰσθμοῦ παρελθοῦσα, πρὸς Βοιωτούς τι πράσσοντες. ἐδόκει οὖν ἐκείνου πράξαντος καὶ οὐ Βοιωτῶν ἕνεκα ἀπὸ ξυνθήματος ἥκειν, καὶ εἰ μὴ ἔφθασαν δὴ αὐτοὶ κατὰ τὸ μήνυμα ξυλλαβόντες τοὺς ἄνδρας, προδοθῆναι ἂν ἡ πόλις. καί τινα μίαν νύκτα καὶ κατέδαρθον ἐν Θησείῳ τῷ ἐν πόλει (6.61.3) ἐν ὅπλοις. οἵ τε ξένοι τοῦ Ἀλκιβιάδου οἱ ἐν Ἄργει κατὰ τὸν αὐτὸν χρόνον ὑπωπτεύθησαν τῷ δήμῳ ἐπιτίθεσθαι, καὶ τοὺς ὁμήρους τῶν Ἀργείων τοὺς ἐν ταῖς νήσοις κειμένους οἱ Ἀθηναῖοι τότε παρέδοσαν τῷ Ἀργείων δήμῳ διὰ ταῦτα (6.61.4) διαχρήσασθαι. πανταχόθεν τε περιειστήκει ὑποψία ἐς τὸν Ἀλκιβιάδην. ὥστε βουλόμενοι αὐτὸν ἐς κρίσιν ἀγαγόντες ἀποκτεῖναι, πέμπουσιν οὕτω τὴν Σαλαμινίαν ναῦν ἐς τὴν Σικελίαν ἐπί τε ἐκεῖνον καὶ ὧν πέρι ἄλλων ἐμεμήνυτο. (6.61.5) εἴρητο δὲ προειπεῖν αὐτῷ ἀπολογησομένῳ ἀκολουθεῖν, ξυλλαμβάνειν δὲ μή, θεραπεύοντες τό τε πρὸς τοὺς ἐν τῇ Σικελίᾳ στρατιώτας τε σφετέρους καὶ πολεμίους μὴ θορυβεῖν καὶ οὐχ ἥκιστα τοὺς Μαντινέας καὶ Ἀργείους βουλόμενοι παραμεῖναι, (6.61.6) δι' ἐκείνου νομίζοντες πεισθῆναι σφίσι ξυστρατεύειν. καὶ ὁ μὲν ἔχων τὴν ἑαυτοῦ ναῦν καὶ οἱ ξυνδιαβεβλημένοι ἀπέπλεον μετὰ τῆς Σαλαμινίας ἐκ τῆς Σικελίας ὡς ἐς τὰς Ἀθήνας· καὶ ἐπειδὴ ἐγένοντο ἐν Θουρίοις, οὐκέτι ξυνείποντο, ἀλλ' ἀπελθόντες ἀπὸ τῆς νεὼς οὐ φανεροὶ ἦσαν, δείσαντες τὸ ἐπὶ (6.61.7) διαβολῇ ἐς δίκην καταπλεῦσαι. οἱ δ' ἐκ τῆς Σαλαμινίας τέως μὲν ἐζήτουν τὸν Ἀλκιβιάδην καὶ τοὺς μετ' αὐτοῦ· ὡς δ' οὐδαμοῦ φανεροὶ ἦσαν, ᾤχοντο ἀποπλέοντες. ὁ δὲ Ἀλκιβιάδης ἤδη φυγὰς ὢν οὐ πολὺ ὕστερον ἐπὶ πλοίου ἐπεραιώθη ἐς Πελοπόννησον ἐκ τῆς Θουρίας· οἱ δ' Ἀθηναῖοι ἐρήμῃ δίκῃ θάνατον κατέγνωσαν αὐτοῦ τε καὶ τῶν μετ' ἐκείνου.

Traduction française :

[6,61] LXI. - Les ennemis d'Alcibiade qui l'avaient attaqué avant son départ, s'acharnaient contre lui et avivaient l'hostilité des Athéniens à son égard. Quand ils s'imaginèrent savoir le fin mot de l'histoire des Hermès, ils furent bien plus persuadés encore que l'affaire des Mystères, dont on l'accusait, avait été également provoquée par un complot contre la démocratie. De fait, par une coïncidence singulière, au moment de toute cette agitation, une armée lacédémonienne peu nombreuse s'était avancée jusqu'à l'Isthme, de connivence avec les Béotiens. On attribuait sa venue à quelque complicité d'Alcibiade ; les Béotiens, disait-on, n'y étaient pour rien, et, si on n'eût prévenu les conjurés en les arrêtant à la suite de la dénonciation, la ville eût été livrée à l'ennemi. Les habitants passèrent même une nuit en armes au Théseion, sanctuaire dans l'intérieur de la ville. Vers la même époque, les hôtes qu'Alcibiade avait à Argos furent soupçonnés de conspirer contre la démocratie. Aussi les Athéniens livrèrent-ils à la faction démocratique d'Argos, pour qu'elle les fît périr, les otages argiens détenus dans les îles. Bref, de toutes parts les soupçons enveloppaient Alcibiade. Aussi comme on voulait le faire passer en jugement pour le condamner à mort, on envoya en Sicile la galère Salaminienne chargée de le ramener, ainsi que ceux qui avaient été dénoncés. L'ordre portait qu'il eût à revenir pour se défendre ; mais on ne devait pas l'arrêter ; il fallait se garder d'émouvoir les soldats athéniens et de redonner confiance à l'ennemi. On désirait particulièrement éviter le départ de l'armée des Mantinéens et des Argiens, dont on attribuait la coopération à son influence. Alcibiade s'embarqua sur son navire avec les autres accusés et ils quittèrent de conserve avec la Salaminienne la Sicile en direction d'Athènes ; mais, arrivés à Thourii, ils faussèrent compagnie à la galère, quittèrent leur bâtiment et disparurent ; ils craignaient de comparaître, calomniés comme ils l'étaient. Les gens de la galère Salaminienne recherchèrent pendant quelque temps les fugitifs ; mais ne les trouvant nulle part, ils reprirent la mer. Alcibiade, dès lors exilé, ne tarda pas à passer dans le Péloponnèse, à bord d'un bâtiment de commerce. Les Athéniens le condamnèrent à mort par contumace, ainsi que ses compagnons.





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Dernière mise à jour : 12/04/2007