Texte grec :
[6,48] Ἀλκιβιάδης δὲ οὐκ ἔφη χρῆναι τοσαύτῃ δυνάμει ἐκπλεύσαντας αἰσχρῶς
καὶ ἀπράκτους ἀπελθεῖν, ἀλλ' ἔς τε τὰς
πόλεις ἐπικηρυκεύεσθαι πλὴν Σελινοῦντος καὶ Συρακουσῶν
τὰς ἄλλας, καὶ πειρᾶσθαι καὶ τοὺς Σικελοὺς τοὺς μὲν ἀφιστάναι ἀπὸ τῶν
Συρακοσίων, τοὺς δὲ φίλους ποιεῖσθαι, ἵνα
σῖτον καὶ στρατιὰν ἔχωσι, πρῶτον δὲ πείθειν Μεσσηνίους
(ἐν πόρῳ γὰρ μάλιστα καὶ προσβολῇ εἶναι αὐτοὺς τῆς
Σικελίας, καὶ λιμένα καὶ ἐφόρμησιν τῇ στρατιᾷ ἱκανωτάτην
ἔσεσθαι)· προσαγαγομένους δὲ τὰς πόλεις, εἰδότας μεθ' ὧν
τις πολεμήσει, οὕτως ἤδη Συρακούσαις καὶ Σελινοῦντι
ἐπιχειρεῖν, ἢν μὴ οἱ μὲν Ἐγεσταίοις ξυμβαίνωσιν, οἱ δὲ
Λεοντίνους ἐῶσι κατοικίζειν.
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Traduction française :
[6,48] XLVIII. - Alcibiade soutint qu'après de pareils préparatifs il ne fallait pas
s'exposer à la honte de quitter la Sicile, sans avoir rien fait ; le mieux était
d'envoyer des hérauts dans toutes les autres villes, à l'exception de Sélinonte
et de Syracuse ; de tâcher de détacher de Syracuse les Sicules, de s'en faire
des amis, afin d'obtenir d'eux des vivres et des troupes. En premier lieu, il
importait de convaincre les Messéniens dont la ville était tout indiquée pour
qui voulait passer en Sicile et y débarquer et en état d'offrir à l'armée un
mouillage et une base excellents ; une fois qu'on aurait gagné les villes et
obligé les populations à se déclarer, on tenterait un coup de main contre
Syracuse et Sélinonte, à moins que les gens de Sélinonte ne se réconciliassent
avec les Égestains et que les Syracusains ne consentissent au rétablissement des
Léontins.
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