Texte grec :
[6,8] Τοῦ δ' ἐπιγιγνομένου θέρους ἅμα ἦρι οἱ τῶν Ἀθηναίων
πρέσβεις ἧκον ἐκ τῆς Σικελίας καὶ οἱ Ἐγεσταῖοι μετ' αὐτῶν
ἄγοντες ἑξήκοντα τάλαντα ἀσήμου ἀργυρίου ὡς ἐς ἑξήκοντα
(6.8.2) ναῦς μηνὸς μισθόν, ἃς ἔμελλον δεήσεσθαι πέμπειν. καὶ οἱ
Ἀθηναῖοι ἐκκλησίαν ποιήσαντες καὶ ἀκούσαντες τῶν τε
Ἐγεσταίων καὶ τῶν σφετέρων πρέσβεων τά τε ἄλλα ἐπαγωγὰ
καὶ οὐκ ἀληθῆ καὶ περὶ τῶν χρημάτων ὡς εἴη ἑτοῖμα
ἔν τε τοῖς ἱεροῖς πολλὰ καὶ ἐν τῷ κοινῷ, ἐψηφίσαντο ναῦς
ἑξήκοντα πέμπειν ἐς Σικελίαν καὶ στρατηγοὺς αὐτοκράτορας
Ἀλκιβιάδην τε τὸν Κλεινίου καὶ Νικίαν τὸν Νικηράτου καὶ
Λάμαχον τὸν Ξενοφάνους, βοηθοὺς μὲν Ἐγεσταίοις πρὸς
Σελινουντίους, ξυγκατοικίσαι δὲ καὶ Λεοντίνους, ἤν τι περιγίγνηται
αὐτοῖς τοῦ πολέμου, καὶ τἆλλα τὰ ἐν τῇ Σικελίᾳ
(6.8.3) πρᾶξαι ὅπῃ ἂν γιγνώσκωσιν ἄριστα Ἀθηναίοις. μετὰ δὲ
τοῦτο ἡμέρᾳ πέμπτῃ ἐκκλησία αὖθις ἐγίγνετο, καθ' ὅτι χρὴ
τὴν παρασκευὴν ταῖς ναυσὶ τάχιστα γίγνεσθαι, καὶ τοῖς
στρατηγοῖς, εἴ του προσδέοιντο, ψηφισθῆναι ἐς τὸν ἔκπλουν.
(6.8.4) καὶ ὁ Νικίας ἀκούσιος μὲν ᾑρημένος ἄρχειν, νομίζων δὲ τὴν
πόλιν οὐκ ὀρθῶς βεβουλεῦσθαι, ἀλλὰ προφάσει βραχείᾳ καὶ
εὐπρεπεῖ τῆς Σικελίας ἁπάσης, μεγάλου ἔργου, ἐφίεσθαι,
παρελθὼν ἀποτρέψαι ἐβούλετο, καὶ παρῄνει τοῖς Ἀθηναίοις τοιάδε.
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Traduction française :
[6,8] VIII. - Dès le printemps de l'année suivante, les députés athéniens revinrent de
Sicile. Egeste leur avait adjoint des envoyés, porteurs de soixante talents
d'argent non monnayé, constituant la solde d'un mois pour soixante vaisseaux
; tel était le nombre de bâtiments dont ils devaient solliciter l'envoi. Les
Athéniens réunirent l'Assemblée ; on y entendit, de la part des députés d'Egeste
et d'Athènes, mainte affirmation flatteuse et mensongère : Egeste disposait dans
les temples et le trésor public de richesses considérables. Aussi prit-on un
décret pour l'envoi en Sicile de soixante vaisseaux. On nomma stratèges, avec
pleins pouvoirs, Alcibiade fils de Klinias, Nicias fils de Nikératos et Lamakhos
fils de Xénophanès ; ils avaient mission de secourir les Egestains contre
les Sélinontins, de rétablir les Léontins, au cas où les opérations seraient
favorables ; bref de prendre en Sicile toutes les dispositions qu'ils jugeraient
particulièrement avantageuses pour Athènes.
Cinq jours après, une autre assemblée se réunit pour aviser aux moyens de hâter
l'équipement de la flotte et voter les demandes supplémentaires des stratèges.
Nicias, à qui on avait forcé la main pour accepter le commandement, était d'avis
que l'État s'engageait dans une mauvaise affaire, que le prétexte était bien
mince et bien spécieux, pour entreprendre une opération aussi importante que la
conquête de la Sicile tout entière. Il monta à la tribune pour dissuader le
peuple de se lancer dans cette expédition et fit entendre le discours ci-dessous :
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