Texte grec :
[6,74] Τὸ δ' ἐν τῇ Κατάνῃ στράτευμα τῶν Ἀθηναίων ἔπλευσεν
εὐθὺς ἐπὶ Μεσσήνην ὡς προδοθησομένην. καὶ ἃ μὲν ἐπράσσετο οὐκ ἐγένετο·
Ἀλκιβιάδης γὰρ ὅτ' ἀπῄει ἐκ τῆς ἀρχῆς
ἤδη μετάπεμπτος, ἐπιστάμενος ὅτι φεύξοιτο, μηνύει τοῖς τῶν
Συρακοσίων φίλοις τοῖς ἐν τῇ Μεσσήνῃ ξυνειδὼς τὸ μέλλον·
οἱ δὲ τούς τε ἄνδρας διέφθειραν πρότερον καὶ τότε στασιάζοντες καὶ ἐν ὅπλοις
ὄντες ἐπεκράτουν μὴ δέχεσθαι τοὺς
(6.74.2) Ἀθηναίους οἱ ταῦτα βουλόμενοι. ἡμέρας δὲ μείναντες περὶ
τρεῖς καὶ δέκα οἱ Ἀθηναῖοι ὡς ἐχειμάζοντο καὶ τὰ ἐπιτήδεια
οὐκ εἶχον καὶ προυχώρει οὐδέν, ἀπελθόντες ἐς Νάξον καὶ
ὅρια καὶ σταυρώματα περὶ τὸ στρατόπεδον ποιησάμενοι αὐτοῦ διεχείμαζον·
καὶ τριήρη ἀπέστειλαν ἐς τὰς Ἀθήνας ἐπί
τε χρήματα καὶ ἱππέας, ὅπως ἅμα τῷ ἦρι παραγένωνται.
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Traduction française :
[6,74] LXXIV. - L'armée athénienne, qui se trouvait à Katanè, passa immédiatement
à Messénè, dans l'espoir que cette place lui serait livrée par trahison. Mais le
complot n'aboutit pas. Voici pourquoi : quand Alcibiade rappelé à Athènes
s'était vu relevé de son commandement, sûr désormais d'être exilé, il avait
révélé aux Messéniens, amis de Syracuse, la conspiration dans laquelle il avait
trempé. Les Messéniens de ce parti avaient commencé par faire périr les
conjurés, soulevé la ville et sous la menace des armes fait décréter de ne pas
recevoir les Athéniens. Ceux-ci étaient restés sous les murs treize jours
environ ; puis le mauvais temps, le manque de vivres, l'insuccès total de leur
tentative les avaient décidés à retourner à Naxos. Là ils se retranchèrent dans
leur camp et y passèrent l'hiver. Ils envoyèrent une trière à Athènes pour
demander qu'on leur expédiât, dès le printemps, de l'argent et de la cavalerie.
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