Texte grec :
[2] ΚΟΛΑΚΕΙΑΣ.
Τὴν δὲ κολακείαν ὑπολάβοι ἄν τις ὁμιλίαν αἰσχρὰν εἶναι, συμφέρουσαν
δὲ τῷ κολακεύοντι, τὸν δὲ κόλακα τοιοῦτόν τινα,
ὥστε ἅμα πορευόμενον εἰπεῖν· Ἐνθυμῇ, ὡς ἀποβλέπουσι πρὸς σὲ
οἱ ἄνθρωποι; τοῦτο δὲ οὐθενὶ τῶν ἐν τῇ πόλει γίνεται πλὴν σοί· ηὐδοκίμεις
χθὲς ἐν τῇ στοᾷ· πλειόνων γὰρ ἢ τριάκοντα ἀνθρώπων καθημένων
καὶ ἐμπεσόντος λόγου, τίς εἴη βέλτιστος, ἀπ´ αὐτοῦ ἀρξαμένους πάντας
ἐπὶ τὸ ὄνομα αὐτοῦ κατενεχθῆναι.
καὶ ἅμα τοιαῦτα λέγων ἀπὸ τοῦ ἱματίου ἀφελεῖν κροκύδα, καὶ ἐάν
τι πρὸς τὸ τρίχωμα {τῆς κεφαλῆς} ὑπὸ πνεύματος προσενεχθῇ ἄχυρον,
καρφολογῆσαι, καὶ ἐπιγελάσας δὲ εἰπεῖν· Ὁρᾶς; ὅτι δυεῖν σοι ἡμερῶν
οὐκ ἐντετύχηκα, πολιῶν ἔσχηκας τὸν πώγωνα μεστόν, καίπερ εἴ τις
καὶ ἄλλος πρὸς τὰ ἔτη ἔχεις μέλαιναν τὴν τρίχα.
καὶ λέγοντος δὲ αὐτοῦ τι τοὺς ἄλλους σιωπᾶν κελεῦσαι καὶ ἐπαινέσαι
δὲ ἀκούοντος, καὶ ἐπισημήνασθαι δέ, εἰ παύεται, Ὀρθῶς, καὶ
σκώψαντι ψυχρῶς ἐπιγελάσαι τό τε ἱμάτιον ὦσαι εἰς τὸ στόμα ὡς δὴ οὐ
δυνάμενος κατασχεῖν τὸν γέλωτα.
καὶ τοὺς ἀπαντῶντας ἐπιστῆναι κελεῦσαι, ἕως ἂν αὐτὸς παρέλθῃ.
καὶ τοῖς παιδίοις μῆλα καὶ ἀπίους πριάμενος εἰσενέγκας δοῦναι
ὁρῶντος αὐτοῦ, καὶ φιλήσας δὲ εἰπεῖν· Χρηστοῦ πατρὸς νεόττια.
καὶ συνωνούμενος ἐπικρηπῖδας τὸν πόδα φῆσαι εἶναι εὐρυθμότερον
τοῦ ὑποδήματος.
καὶ πορευομένου πρός τινα τῶν φίλων προδραμὼν εἰπεῖν ὅτι
Πρὸς σὲ ἔρχεται, καὶ ἀναστρέψας ὅτι Προσήγγελκά σε.
ἀμέλει δὲ καὶ τὰ ἐκ τῆς γυναικείας ἀγορᾶς διακονῆσαι δυνατὸς
ἀπνευστί.
καὶ τῶν ἑστιωμένων πρῶτος ἐπαινέσαι τὸν οἶνον καὶ παραμένων
εἰπεῖν· Ὡς μαλακῶς ἐσθίεις, καὶ ἄρας τι τῶν ἀπὸ τῆς τραπέζης φῆσαι·
Τουτὶ ἄρα ὡς χρηστόν ἐστι· καὶ ἐρωτῆσαι, μὴ ῥιγοῖ, καὶ εἰ ἐπιβάλλεσθαι
βούλεται, καὶ εἴ τι περιστείλῃ αὐτόν, καὶ μὴν ταῦτα λέγων πρὸς τὸ οὖς
προσκύπτων διαψιθυρίζειν· καὶ εἰς ἐκεῖνον ἀποβλέπων τοῖς ἄλλοις λαλεῖν.
καὶ τοῦ παιδὸς ἐν τῷ θεάτρῳ ἀφελόμενος τὰ προσκεφάλαια αὐτὸς
ὑποστρῶσαι.
καὶ τὴν οἰκίαν φῆσαι εὖ ἠρχιτεκτονῆσθαι καὶ τὸν ἀγρὸν εὖ πεφυτεῦσθαι
καὶ τὴν εἰκόνα ὁμοίαν εἶναι.
{καὶ τὸ κεφάλαιον τὸν κόλακα ἔστι θεάσασθαι πάντα καὶ λέγοντα
καὶ πράττοντα, ᾧ χαριεῖσθαι ὑπολαμβάνει.}
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Traduction française :
[2] Le flatteur.
(1) {La flatterie, on pourrait la concevoir comme une pratique basse mais profitable pour le
flatteur.}
Le flatteur est du genre (2) à dire, tout en marchant : "Tu réalises comme les gens regardent
de ton côté ? ça, ça n'arrive en ville à personne d'autre qu'à toi !". "Tu étais fameusement en
vogue hier, sous le portique ! Comme on était assis là à plus de trente hommes et qu'on est
tombé sur le sujet 'qui est le meilleur ?', tous les suffrages, à mon initiative, se sont portés sur
ton nom".
(3) Tout en disant ce genre de choses, le flatteur ôte une peluche du manteau de l'autre et si un
brin de paille est projeté par le vent sur ses cheveux, il l'en retire et dit en souriant : "Tu vois,
depuis deux jours que je ne t'ai pas rencontré, tu as la barbe pleine de gris, mais il faut
convenir que tu conserves mieux que personne les cheveux noirs pour ton âge !"
(4) Le pigeon dit-il quelque chose, le flatteur enjoint aux autres de se taire; s'il écoute, il l'en
félicite; s'il s'arrête, il l'approuve "Parfait !"; si l'autre fait une plaisanterie insipide, le flatteur
éclate de rire et tire son manteau sur sa bouche comme s'il ne pouvait contenir son hilarité.
(5) Les gens qu'on rencontre, il les invite à s'arrêter jusqu'à ce que son homme soit passé. (6)
Il apporte des pommes et des poires qu'il a achetées pour les gosses, les leur donne sous ses
yeux et les embrasse en disant : "ça, c'est la nichée d'un père épatant !".
(7) Allant avec lui acheter des galoches, il affirme que son pied est bien mieux fait que la
chaussure. (8) Son homme se rend-il chez un ami, le flatteur court en avant, en disant "Il vient
chez toi !", puis, revenant sur ses pas, "je t'ai annoncé !". (9) Naturellement, il est capable
aussi de faire sans souffler les courses pour lui au marché des femmes.
(10) Il est le premier parmi les convives à faire l'éloge du vin, insiste en disant : "Comme on
mange finement, chez toi !" et, prenant quelque chose sur la table, il déclare :"Mais que ceci
est donc délicieux !". Il demande à son homme s'il n'a pas froid, s'il souhaite se couvrir, s'il ne
lui mettrait pas quelque chose sur les épaules; et, ce disant, il se penche et lui susurre quelque
chose à l'oreille. C'est encore vers le même que se dirigent ses regards lorsqu'il bavarde avec
les autres. (11) Au théâtre, il reprend les coussins au jeune esclave et les dispose lui-même.
(12) Quant à la maison du pigeon, elle a, dit-il, été bien dessinée, son terrain, bien planté, et
son portrait est vraiment ressemblant.
(13) {Bref, on peut observer que le flatteur dit et fait tout ce qu'il imagine pouvoir le rendre
agréable.}
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