[2,35] Ὁ μὲν οὖν θεῖος νόμος οὐ μόνον κωλύει τὸ εἰδώλοις προσκυνεῖν, ἀλλὰ καὶ τοῖς στοιχείοις, <ἡλίῳ σελήνῃ ἢ τοῖς> λοιποῖς <ἄστροις>, ἀλλ' οὔτε τῷ οὐρανῷ οὔτε γῇ οὔτε θαλάσσῃ ἢ πηγαῖς ἢ ποταμοῖς θρησκεύειν· ἀλλ' ἢ μόνῳ τῷ ὄντως θεῷ καὶ ποιητῇ τῶν ὅλων χρὴ λατρεύειν ἐν ὁσιότητι καρδίας καὶ εἰλικρινεῖ γνώμῃ. Διό φησιν ὁ ἅγιος νόμος·
“Οὐ μοιχεύσεις, οὐ φονεύσεις, οὐ κλέψεις, οὐ ψευδομαρτυρήσεις, οὐκ ἐπιθυμήσεις τὴν γυναῖκα τοῦ πλησίον σου.”
Ὁμοίως καὶ οἱ προφῆται. Σολομὼν μὲν οὖν καὶ τὸ δι' ἐννεύματος μὴ ἁμαρτάνειν διδάσκει ἡμᾶς, λέγων·
“Οἱ ὀφθαλμοί σου ὀρθὰ βλεπέτωσαν, τὰ δὲ βλέφαρά σου νευέτω δίκαια.”
Καὶ Ὠσηὲ δὲ καὶ αὐτὸς προφήτης περὶ μοναρχίας θεοῦ λέγει·
“Οὗτος ὁ θεὸς ὑμῶν ὁ στερεῶν τὸν οὐρανὸν καὶ κτίζων τὴν γῆν, οὗ αἱ χεῖρες κατέδειξαν πᾶσαν τὴν στρατιὰν τοῦ οὐρανοῦ, καὶ οὐ παρέδειξεν ὑμῖν αὐτὰ τοῦ ὀπίσω αὐτῶν πορεύεσθαι.”
Ἠσαΐας δὲ καὶ αὐτός φησιν·
“Οὕτως λέγει κύριος ὁ θεός, ὁ στερεώσας τὸν οὐρανὸν καὶ θεμελιώσας τὴν γῆν καὶ τὰ ἐν αὐτῇ, καὶ δίδους πνοὴν τῷ λαῷ τῷ ἐπ' αὐτῆς καὶ πνεῦμα τοῖς πατοῦσιν αὐτήν. Οὗτος κύριος ὁ θεὸς ὑμῶν.”
`Καὶ πάλιν δι' αὐτοῦ·
“Ἐγώ, φησίν, ἐποίησα γῆν καὶ ἄνθρωπον ἐπ' αὐτῇ, ἐγὼ τῇ χειρί μου ἐστερέωσα τὸν οὐρανόν.”
Καὶ ἐν ἑτέρῳ κεφαλαίῳ·
“Οὗτος ὁ θεὸς ὑμῶν ὁ κατασκευάσας τὰ ἄκρα τῆς γῆς· οὐ πεινάσει οὐδὲ κοπιάσει, οὐδέ ἐστιν ἐξεύρησις τῆς φρονήσεως αὐτοῦ.”
Ὁμοίως καὶ Ἰερεμίας <ὃς> καί φησιν·
“Ὁ ποιήσας τὴν γῆν ἐπὶ τῇ ἰσχύϊ αὐτοῦ, ἀνορθώσας τὴν οἰκουμένην ἐν τῇ σοφίᾳ αὐτοῦ, καὶ ἐν τῇ φρονήσει αὐτοῦ ἐξέτεινεν τὸν οὐρανὸν καὶ πλῆθος ὕδατος ἐν οὐρανῷ καὶ ἀνήγαγεν νεφέλας ἐξ ἐσχάτου τῆς γῆς, ἀστραπὰς εἰς ὑετὸν ἐποίησεν καὶ ἐξήγαγεν ἀνέμους ἐκ θησαυρῶν αὐτοῦ.”
Ὁρᾶν ἔστιν πῶς φίλα καὶ σύμφωνα ἐλάλησαν πάντες οἱ προφῆται, <ἑνὶ καὶ τῷ αὐτῷ πνεύματι> ἐκφωνήσαντες περί τε μοναρχίας θεοῦ καὶ τῆς τοῦ κόσμου γενέσεως καὶ τῆς ἀνθρώπου ποιήσεως. Οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ὤδιναν, πενθοῦντες τὸ ἄθεον γένος τῶν ἀνθρώπων, καὶ τοὺς δοκοῦντας εἶναι σοφοὺς διὰ τὴν ἐν αὐτοῖς πλάνην καὶ πώρωσιν τῆς καρδίας κατῄσχυναν. Ὁ μὲν Ἰερεμίας ἔφη·
“Ἐμωράνθη πᾶς ἄνθρωπος ἀπὸ γνώσεως αὐτοῦ, κατῃσχύνθη πᾶς χρυσοχόος ἀπὸ τῶν γλυπτῶν αὐτοῦ, εἰς μάτην ἀργυροκόπος ἀργυροκοπεῖ, οὐκ ἔστιν πνεῦμα ἐν αὐτοῖς, ἐν ἡμέρᾳ ἐπισκοπῆς αὐτῶν ἀπολοῦνται.”
Τὸ αὐτὸ καὶ ὁ Δαυὶδ λέγει· “Ἐφθάρησαν καὶ ἐβδελύχθησαν ἐν ἐπιτηδεύμασιν αὐτῶν, οὐκ ἔστιν ποιῶν χρηστότητα, οὐκ ἔστιν ἕως ἑνός· πάντες ἐξέκλιναν, ἅμα ἠχρειώθησαν.” ὁμοίως καὶ Ἀββακούμ·
“Τί ὠφελεῖ γλυπτὸν ἄνθρωπον, ὅτι ἔγλυψεν αὐτὸ φαντασίαν ψευδῆ; οὐαὶ τῷ λέγοντι τῷ λίθῳ ἐξεγέρθητι, καὶ τῷ ξύλῳ ὑψώθητι.”
Ὁμοίως εἶπον καὶ οἱ λοιποὶ τῆς ἀληθείας προφῆται. Καὶ τί μοι τὸ πλῆθος καταλέγειν τῶν προφητῶν, πολλῶν ὄντων καὶ μυρία φίλα καὶ σύμφωνα εἰρηκότων; οἱ γὰρ βουλόμενοι δύνανται ἐντυχόντες τοῖς δι' αὐτῶν εἰρημένοις ἀκριβῶς γνῶναι τὸ ἀληθὲς καὶ μὴ παράγεσθαι ὑπὸ διανοίας καὶ ματαιοπονίας. Οὗτοι οὖν οὓς προειρήκαμεν προφῆται ἐγένοντο ἐν Ἑβραίοις, ἀγράμματοι καὶ ποιμένες καὶ ἰδιῶται.
| [2,35] La loi divine nous défend donc d'adorer nonseulement les simulacres, mais encore les éléments, le soleil, la lune et les étoiles ; elle nous défend d'offrir aucun culte au ciel, à la terre, à la mer, aux fontaines et aux fleuves, mais d'adorer, avec un coeur pur et un esprit sincère, celui-là seul qui est véritablement Dieu et qui a créé toutes choses. Voici ce qu'elle enseigne :
"Tu ne seras point adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne porteras point de faux témoignage ; tu ne désireras point la femme de ton prochain."
Les prophètes tiennent aussi le même langage. Salomon nous apprend à ne pas même pécher par les yeux, lorsqu'il dit :
"Que tes yeux voient la justice, et que tes paupières ne consentent qu'au bien."
Moïse, qui est aussi rangé parmi les prophètes, parle en ces termes du pouvoir du Dieu unique :
"C'est là votre Dieu qui a créé la terre et affermi le ciel ; c'est lui dont les mains ont fait briller cette multitude d'astres, cette "innombrable milice du ciel ; mais il ne les a pas créés, pour que vous les adoriez."
Isaïe lui-même a dit aussi :
"C'est ici la parole du Seigneur, du Dieu qui a créé et étendu les cieux ; qui affermit la terre et la couvre de fruits ; qui donne le souffle aux animaux, et la vie aux hommes."
Et dans un autre endroit :
"Moi j'ai fait la terre et j'ai créé l'homme qui l'habite ; j'ai étendu les cieux de ma main."
Plus loin encore :
"C'est là votre Dieu ; il a fixé les bornes de la terre, il ne connaît pas la faim, il ne se fatigue point ; sa sagesse est impénétrable."
Jérémie a dit pareillement :
"Celui qui a fait la terre par sa puissance, et qui a préparé l'univers dans sa sagesse, a étendu les cieux par son intelligence. A sa voix les eaux se rassemblent dans le ciel, et il élève les nuées des extrémités de la terre ; il fait briller les éclairs au milieu de la pluie, il tire les vents de ses trésors."
Vous voyez que tous les prophètes sont unanimes pour célébrer le pouvoir d'un Dieu unique, l'origine du monde et la création de l'homme. Ils ont déploré du fond de leur coeur l'impiété des hommes, et flétri les prétendus sages qui suivaient la voie de l'erreur et s'endurcissaient dans le mal.
Voici comment parle Jérémie :
"Tout homme est infecté de sa science, l'ouvrier est couvert de honte à cause de son oeuvre ; en vain celui qui travaille l'argent fabrique une idole d'argent, la vie n'y réside pas. Au jour de la visite du Seigneur, ils périront."
Ainsi parle David :
"Ils se sont corrompus, ils sont devenus abominables : dans leurs voies, il n'en est pas un qui fasse le bien, pas un seul ; tous sont égarés, ils sont devenus incapables du bien."
Habacuch a dit pareillement :
"A quoi sert l'idole sculptée par l'ouvrier, l'idole jetée en fonte ? Il a formé une vaine image ; malheur à celui qui dit au bois, réveillez-vous ; et à la pierre, levez-vous pour me répondre !"
Tous les prophètes de la vérité ont tenu le même langage. Mais pourquoi les citer tous, ils sont en grand nombre et tous d'accord sur les vérités qu'ils enseignent ? Que ceux qui veulent s'en instruire plus en détail consultent leurs écrits et ne se laissent plus égarer par tant de vains systèmes, qui ne sont que laborieuses puérilités. Les prophètes hébreux, dont nous parlons, étaient des hommes sans lettres, sans science, la plupart de simples bergers.
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