HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Théophile d'Antioche, A Autolyque, livre II

Chapitre 13

 Chapitre 13

[2,13] Ἀλλὰ καὶ τὸ ἐκ τῶν ἐπιγείων κάτωθεν ἄρξασθαι λέγειν τὴν ποίησιν τῶν γεγενημένων ἀνθρώπινον καὶ ταπεινὸν καὶ πάνυ ἀσθενὲς τὸ ἐννόημα αὐτοῦ ὡς πρὸς θεόν ἐστιν. Ἄνθρωπος γὰρ κάτω ὢν ἄρχεται ἐκ τῆς γῆς οἰκοδομεῖν, καὶ οὐ πρὸς τάξιν δύναται καὶ τὴν ὀροφὴν ποιῆσαι ἐὰν μὴ τὸν θεμέλιον ὑπόθηται. θεοῦ δὲ τὸ δυνατὸν ἐν τούτῳ δείκνυται ἵνα πρῶτον μὲν ἐξ οὐκ ὄντων ποιῇ τὰ γινόμενα, καὶ ὡς βούλεται. <τὰ> γὰρ <παρὰ ἀνθρώποις ἀδύνατα δυνατά ἐστιν παρὰ θεῷ>. Διὸ καὶ προφήτης πρῶτον εἴρηκεν τὴν ποίησιν τοῦ οὐρανοῦ γεγενῆσθαι τρόπον ἐπέχοντα ὀροφῆς, λέγων· “Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν θεὸς τὸν οὐρανόν”, τουτέστιν διὰ τῆς ἀρχῆς γεγενῆσθαι τὸν οὐρανόν, καθὼς ἔφθημεν δεδηλωκέναι. Γῆν δὲ λέγει δυνάμει ἔδαφος καὶ θεμέλιον, ἄβυσσον δὲ τὴν πληθὺν τῶν ὑδάτων, καὶ σκότος διὰ τὸ τὸν οὐρανὸν γεγονότα ὑπὸ τοῦ θεοῦ ἐσκεπακέναι καθαπερεὶ πῶμα τὰ ὕδατα σὺν τῇ γῇ, πνεῦμα δὲ τὸ ἐπιφερόμενον ἐπάνω τοῦ ὕδατος ἔδωκεν θεὸς εἰς ζωογόνησιν τῇ κτίσει, καθάπερ ἀνθρώπῳ ψυχήν, τῷ λεπτῷ τὸ λεπτὸν συγκεράσας (τὸ γὰρ πνεῦμα λεπτὸν καὶ τὸ ὕδωρ λεπτόν), ὅπως τὸ μὲν πνεῦμα τρέφῃ τὸ ὕδωρ, τὸ δὲ ὕδωρ σὺν τῷ πνεύματι τρέφῃ τὴν κτίσιν διϊκνούμενον πανταχόσε. ἓν μὲν τὸ πνεῦμα φωτὸς τόπον ἐπέχον ἐμεσίτευεν τοῦ ὕδατος καὶ τοῦ οὐρανοῦ, ἵνα τρόπῳ τινὶ μὴ κοινωνῇ τὸ σκότος τῷ οὐρανῷ ἐγγυτέρῳ ὄντι τοῦ θεοῦ, πρὸ τοῦ εἰπεῖν τὸν θεόν· “Γενηθήτω φῶς.” ὥσπερ οὖν καμάρα οὐρανὸς ὢν συνεῖχε τὴν ὕλην βώλῳ ἐοικυῖαν. Καὶ γὰρ εἴρηκεν περὶ τοῦ οὐρανοῦ ἕτερος προφήτης ὀνόματι Ἠσαΐας, λέγων· “Θεὸς οὗτος ποιήσας τὸν οὐρανὸν ὡς καμάραν καὶ διατείνας ὡς σκηνὴν κατοικεῖσθαι.” διάταξις οὖν τοῦ θεοῦ, τοῦτό ἐστιν λόγος αὐτοῦ, φαίνων ὥσπερ λύχνος ἐν οἰκήματι συνεχομένῳ, ἐφώτισεν τὴν ὑπ' οὐρανόν, χωρὶς μὲν τοῦ κόσμου ποιήσας. Καὶ τὸ μὲν φῶς θεὸς ἐκάλεσεν ἡμέραν, τὸ δὲ σκότος νύκτα· ἐπεί τοί γε ἄνθρωπος οὐκ ἂν ᾔδει καλεῖν τὸ φῶς ἡμέραν τὸ σκότος νύκτα, ἀλλ' οὐδὲ μὲν τὰ λοιπά, εἰ μὴ τὴν ὀνομασίαν εἰλήφει ἀπὸ τοῦ ποιήσαντος αὐτὰ θεοῦ. Τῇ μὲν οὖν πρώτῃ ὑποθέσει τῆς ἱστορίας, καὶ γενέσεως τοῦ κόσμου, εἴρηκεν ἁγία γραφὴ οὐ περὶ τούτου τοῦ στερεώματος ἀλλὰ περὶ ἑτέρου οὐρανοῦ τοῦ ἀοράτου ἡμῖν ὄντος, μεθ' ὃν οὗτος ὁρατὸς ἡμῖν οὐρανὸς κέκληται στερέωμα, ἐφ' ἀνείληπται τὸ ἥμισυ τοῦ ὕδατος, ὅπως τῇ ἀνθρωπότητι εἰς ὑετοὺς καὶ ὄμβρους καὶ δρόσους. Τὸ δὲ ἥμισυ ὕδατος ὑπελείφθη ἐν τῇ γῇ εἰς ποτάμους καὶ πηγὰς καὶ θαλάσσας. Ἔτι οὖν συνέχοντος τοῦ ὕδατος τὴν γῆν, μάλιστα κοίλους τόπους, ἐποίησεν θεὸς διὰ τοῦ λόγου αὐτοῦ τὸ ὕδωρ συναχθῆναι εἰς συναγωγὴν μίαν, καὶ ὁρατὴν γενηθῆναι τὴν ξηράν, πρότερον γεγονυῖαν αὐτὴν ἀόρατον. Ὁρατὴ οὖν γῆ γενομένη ἔτι ὑπῆρχεν ἀκατασκεύαστος. Κατεσκεύασεν οὖν αὐτὴν καὶ κατεκόσμησεν θεὸς διὰ παντοδαπῶν χλοῶν καὶ σπερμάτων καὶ φυτῶν. [2,13] Ce même poète a montré qu'il avait de Dieu une idée toute humaine, basse et misérable, lorsqu'il part des choses terrestres pour commencer son récit de la création. L'homme, en effet, qui est si petit, est obligé de commencer par en bas l'édifice qu'il veut bâtir ; il ne peut élever le faîte ou le toit sans avoir posé d'abord le fondement. Mais la puissance de Dieu consiste à créer de rien ce qu'il veut, et à le créer selon son bon plaisir. "Car ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu." C'est pourquoi le prophète nous apprend qu'il créa d'abord le ciel en forme de voûte, comme le couronnement et le faîte de l'édifice : "Au commencement, dit-il, Dieu créa le ciel." Il crée donc le ciel ainsi que nous l'avons dit ; il donne ensuite le nom de terre à la partie solide qui est comme le fondement, et celui d'abîme à la réunion des eaux. Il parle encore des ténèbres, parce que le ciel était comme un voile qui couvrait les eaux et la terre. Par cet esprit qui reposait sur les eaux, il entend le principe de vie que Dieu a donné aux créatures, pour la régénération des êtres, comme l'âme dans l'homme est unie au corps ; il rapprochait ainsi deux substances légères comme l'eau et l'esprit, afin que l'esprit pénétrât l'eau, et que l'eau avec l'esprit pénétrant partout, fécondât la créature. Il n'y avait donc entre le ciel et l'eau que ce seul esprit qui occupait la place de la lumière, afin d'empêcher en quelque sorte que les ténèbres ne s'étendissent jusqu'au ciel voisin de Dieu, avant que Dieu eût dit : "Que la lumière soit." Ainsi le ciel embrassait comme une voûte la matière qui était comme le sol. Voici en effet comment le prophète Isaïe parle du ciel : "C'est Dieu qui a fait le ciel comme une voûte, et qui l'a étendu comme une tente que nous devions habiter." Voilà pourquoi la parole de Dieu, c'est-à-dire son Verbe, qui brillait comme dans une prison étroite, a éclairé tout à coup l'espace lorsque la lumière fut créée, indépendamment du monde. Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres nuit ; car l'homme n'aurait jamais pu donner un nom à la lumière, aux ténèbres, ni aux autres objets, s'il ne l'avait reçu du créateur. Au commencement du récit, l'Écriture ne parle point de ce firmament que nous voyons, mais bien d'un autre ciel invisible à nos yeux, d'après lequel celui qui frappe notre vue a été appelé firmament. C'est dans ce lieu qu'est renfermée une partie des eaux pour se répandre en pluie et en rosée, selon les besoins de l'homme ; tandis que le reste est resté sur la terre dans les fleuves, dans les fontaines et dans les mers. Les eaux couvraient encore la terre, et principalement les lieux profonds, lorsque Dieu, par son Verbe, les réunit en un seul endroit, et il découvrit ainsi la terre, qui n'avait pas encore apparu ; ainsi dégagée, elle était toujours informe ; Dieu lui donna sa forme et lui fit trouver sa parure dans cette multitude de plantes, de semences et de fruits qu'elle produit.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu |Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/05/2010