HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Théognis de Mégare, Élégies (première partie)

τὰ



Texte grec :

[1,350] δαίμων, ὃς κατ´ ἐμὸν νοῦν τελέσειε τάδε. 352 Ἆ δειλὴ πενίη, τί μένεις προλιποῦσα παρ´ ἄλλον 353 ἄνδρ´ ἰέναι; μὴ ὦν δὴν οὐκ ἐθέλοντα φίλει· 354 ἀλλ´ ἴθι καὶ δόμον ἄλλον ἐποίχεο, μηδὲ μεθ´ ἡμέων 355 αἰεὶ δυστήνου τοῦδε βίου μέτεχε. 355a Τόλμα, Κύρνε, κακοῖσιν, ἐπεὶ κἀσθλοῖσιν ἔχαιρες, 356 εὖτέ σε καὶ τούτων μοῖρ´ ἐπέβαλλεν ἔχειν. 357 ὡς δέ περ ἐξ ἀγαθῶν ἔλαβες κακόν, ὣς δὲ καὶ αὖθις 358 ἐκδῦναι πειρῶ θεοῖσιν ἐπευχόμενος. 359 μηδὲ λίην ἐπίφαινε· κακὸν δέ τε, Κύρν´, ἐπιφαίνειν. 360 παύρους κηδεμόνας σῆς κακότητος ἔχεις. 361 Ἀνδρός τοι κραδίη μινύθει μέγα πῆμα παθόντος, 362 Κύρν´· ἀποτεινυμένου δ´ αὔξεται ἐξοπίσω. 363 Εὖ κώτιλλε τὸν ἐχθρόν· ὅταν δ´ ὑποχείριος ἔλθηι, 364 τεῖσαί νιν πρόφασιν μηδεμίαν θέμενος. 365 Ἴσχε νόωι, γλώσσης δὲ τὸ μείλιχον αἰὲν ἐπέστω· 366 δειλῶν τοι τελέθει καρδίη ὀξυτέρη. 367 Οὐ δύναμαι γνῶναι νόον ἀστῶν ὅντιν´ ἔχουσιν· 368 οὔτε γὰρ εὖ ἕρδων ἁνδάνω οὔτε κακῶς· 369 μωμεῦνται δέ με πολλοί, ὁμῶς κακοὶ ἠδὲ καὶ ἐσθλοί· 370 μιμεῖσθαι δ´ οὐδεὶς τῶν ἀσόφων δύναται. 371 Μή μ´ ἀέκοντα βίηι κεντῶν ὑπ´ ἄμαξαν ἔλαυνε 372 εἰς φιλότητα λίην, Κύρνε, προσελκόμενος. 373 Ζεῦ φίλε, θαυμάζω σε· σὺ γὰρ πάντεσσιν ἀνάσσεις 374 τιμὴν αὐτὸς ἔχων καὶ μεγάλην δύναμιν· 375 ἀνθρώπων δ´ εὖ οἶσθα νόον καὶ θυμὸν ἑκάστου· 376 σὸν δὲ κράτος πάντων ἔσθ´ ὕπατον, βασιλεῦ. 377 πῶς δή σευ, Κρονίδη, τολμᾶι νόος ἄνδρας ἀλιτρούς 378 ἐν ταὐτῆι μοίρηι τόν τε δίκαιον ἔχειν, 379 ἤν τ´ ἐπὶ σωφροσύνην τρεφθῆι νόος ἤν τε πρὸς ὕβριν 380 ἀνθρώπων ἀδίκοις´ ἔργμασι πειθομένων; 381 οὐδέ τι κεκριμένον πρὸς δαίμονός ἐστι βροτοῖσιν, 382 οὐδ´ ὁδὸν ἥντιν´ ἰὼν ἀθανάτοισιν ἅδοι. 383 ἔμπης δ´ ὄλβον ἔχουσιν ἀπήμονα· τοὶ δ´ ἀπὸ δειλῶν 384 ἔργων ἴσχοντες θυμὸν ὅμως πενίην 385 μητέρ´ ἀμηχανίης ἔλαβον τὰ δίκαια φιλεῦντες, 386 ἥτ´ ἀνδρῶν παράγει θυμὸν ἐς ἀμπλακίην 387 βλάπτους´ ἐν στήθεσσι φρένας κρατερῆς ὑπ´ ἀνάγκης· 388 τολμᾶι δ´ οὐκ ἐθέλων αἴσχεα πολλὰ φέρειν 389 χρημοσύνηι εἴκων, ἣ δὴ κακὰ πολλὰ διδάσκει, 390 ψεύδεά τ´ ἐξαπάτας τ´ οὐλομένας τ´ ἔριδας, 391 ἄνδρα καὶ οὐκ ἐθέλοντα· κακὸν δέ οἱ οὐδὲν ἔοικεν· 392 ἡ γὰρ καὶ χαλεπὴν τίκτει ἀμηχανίην. 393 Ἐν πενίηι δ´ ὅ τε δειλὸς ἀνὴρ ὅ τε πολλὸν ἀμείνων 394 φαίνεται, εὖτ´ ἂν δὴ χρημοσύνη κατέχηι· 395 τοῦ μὲν γὰρ τὰ δίκαια φρονεῖ νόος, οὗτέ περ αἰεί 396 ἰθεῖα γνώμη στήθεσιν ἐμπεφύηι· 397 τοῦ δ´ αὖτ´ οὔτε κακοῖς´ ἕπεται νόος οὔτ´ ἀγαθοῖσιν. 398 τὸν δ´ ἀγαθὸν τολμᾶν χρὴ τά τε καὶ τὰ φέρειν, 399 αἰδεῖσθαι δὲ φίλους φεύγειν τ´ ὀλεσήνορας ὅρκους,

Traduction française :

[1,350] et accomplir ce que souhaite mon âme (341-350). Ah ! méchante pauvreté, pourquoi tardes-tu à me quitter pour en aller trouver un autre? Pourquoi m'aimes-tu, moi qui ne te puis souffrir? Va-t-en, va visiter une nouvelle demeure; cesse de partager ma misérable existence (351-354). Cyrnus, tu t'es réjoui dans la prospérité; sois courageux dans l'infortune, puisque le sort a voulu qu'elle te fût aussi connue. Tu as passé du bien au mal; fais effort pour en sortir, en invoquant les dieux (355-358). Ne te répands pas en plaintes, Cyrnus; quand tu te plains, tu en trouves peu qui s'inquiètent de ton malheur (359-360). Le cœur de l'homme se contracte, quand il a souffert une injure, et se dilate de nouveau, quand il s'est vengé (361-362). Aie l'art de caresser ton ennemi; mais, quand il sera sous ta main, punis-le, sans chercher de prétexte (363-364). Modère ta passion, que ton langage ait toujours la douceur du miel. Ce sont les méchants dont le cœur a plus d'âcreté (365-366). Je ne comprends rien aux sentiments de nos concitoyens. Que je fasse bien ou mal, je ne puis leur plaire. Beaucoup me blâment, tant mauvais que bons: mais nul n'est capable de m'imiter, de ces gens qui n'ont pas la sagesse (367-370). Ne m'attelle pas de force au char, Cyrnus; ne m'attire pas violemment à l'amour (371-372). Jupiter, je t'admire. Tu commandes à tous, ayant pour toi l'honneur et la puissance; tu connais le cœur, tu pénètres les sentiments de chacun; ton empire, roi du ciel, est souverain. Mais comment, fils de Saturne, peux-tu te résoudre à traiter également l'homme criminel et le juste, celui dont l'âme incline à l'honnêteté, et celui qui préfère la violence, les actes d'iniquité (373-380) ? Point de distinction nette établie par la divinité pour les hommes; point de chemin que l'on puisse suivre avec l'assurance de plaire aux immortels (381-382). ... Cependant ces hommes jouissent d'une inaltérable prospérité. D'autres tiennent leur cœur éloigné des actions mauvaises; et cependant, malgré leur amour pour la justice, ils subissent la pauvreté, mère de l'impuissance, qui pousse l'esprit des hommes à l'erreur, qui livre, en leur sein, leurs pensées aux trop puissantes atteintes de la nécessité. Ils supportent alors, malgré eux, bien des hontes, enchaînés par le besoin, qui enseigne le mal aux plus rebelles, les mensonges, les ruses, les querelles funestes. Le mal répugne à leur nature; mais le besoin engendre la dure impuissance (383-392). C'est dans la pauvreté, quand le besoin les presse, que le méchant et l'homme de bien se décèlent. L'esprit de l'un médite l'injustice, et dans son cœur ne se maintiennent pas des pensées droites. L'esprit de l'autre ne dépend ni des maux ni des biens. L'honnête homme doit savoir supporter les uns et les autres (393-398). Respecte tes amis, garde-toi des serments perfides,





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Dernière mise à jour : 3/05/2007