HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Théodoret de Cyr, Histoire de l'Église, Livre III

Chapitre 22

 Chapitre 22

[3,22] κβʹ. Περὶ τῆς τοῦ πολιτευομένου τοῦ Βεροιαίου παρρησίας. Μετὰ τούτων δὲ ἀπάρας τῶν ἀπειλῶν, ὑφ´ ἑνὸς ἀνδρὸς ἐν Βεροίᾳ κατηγωνίσθη. Οὗτος γὰρ ἀνὴρ καὶ ἄλλως μὲν περιφανὴς ἐτύγχανεν ὤν (τῶν γὰρ αὐτόθι πολιτευομένων ἡγεῖτο), περιφανέστερον δὲ αὐτὸν ζῆλος ἀπέφηνε. Τὸν γὰρ υἱὸν θεασάμενος εἰς τὴν τότε κρατοῦσαν ἀσέβειαν ἐξοκείλαντα ἐξήλασε τῆς οἰκίας καὶ προφανῶς ἀπεκήρυξεν. δὲ ἐν τῷ πελάζοντι τῇ πόλει σταθμῷ τῷ βασιλεῖ προσελθών, τήν τε οἰκείαν γνώμην καὶ τὴν τοῦ πατρὸς ἐδήλωσεν ἀποκήρυξιν· δὲ ἡσυχίαν ἄγειν τῷ νέῳ προσέταξε, καταλλάξειν ὑποσχόμενος τὸν πατέρα. Ἐπειδὴ δὲ ἀφίκετο εἰς τὴν Βέροιαν, τοὺς ἐν τέλει καὶ ἀξιωτάτους συνεκάλεσεν εἰς ἑστίασιν· ἐν δὲ τούτοις ἦν καὶ τούτου πατήρ. Τοῦτον δὲ μετὰ τοῦ παιδὸς εἰς τὴν αὐτοῦ στιβάδα κατακλιθῆναι προσέταξε. Τοῦ δὲ ἀρίστου μεσοῦντος ἔφη πρὸς τὸν πατέρα· «οὐ δίκαιον εἶναί μοι δοκεῖ βιάζεσθαι γνώμην ἑτέρωσε κλινομένην καὶ μετάγειν μὴ βουλομένην εἰς ἕτερα. Μὴ δὴ οὖν βιάσῃ τὸν παῖδα τοῖς σοῖς δόγμασιν ἀκολουθεῖν οὐ βουλόμενον· οὐδὲ γὰρ ἐγώ σε», ἔφη, «βιάζομαι τοῖς ἐμοῖς ἕπεσθαι, καίτοι μάλα ῥᾳδίως ἀναγκάσαι δυνάμενος». δὲ τῇ περὶ τὰ θεῖα πίστει τὸν λογισμὸν παραθήξας· «περὶ τούτου», ἔφη, « βασιλεῦ, τοῦ ἀλάστορος λέγεις τοῦ θεομισοῦς καὶ τὸ ψεῦδος τῆς ἀληθείας προελομένου; » δὲ πάλιν τὸ τῆς πραότητος περιθεὶς προσωπεῖον· «παῦσαι», ἔφη, «ἄνθρωπε, λοιδορούμενος». Καὶ πρὸς τὸν νέον ἀποκλίνας τὸ πρόσωπον· «ἐγώ σου». Ἔφη, «φροντιῶ, ἐπειδή σου τὸν πατέρα δρᾶσαι τοῦτο οὐκ ἔπεισα». Τοῦδε μέντοι τοῦ διηγήματος οὐ μάτην ἐμνήσθην, ἀλλὰ δεῖξαι βουλόμενος οὐ μόνον τοῦ θαυμασίου ἀνδρὸς τὴν ἀξιάγαστον παρρησίαν, ἀλλ´ ὅτι καὶ πλεῖστοι τῆς ἐκείνου κατεφρόνησαν δυναστείας. [3,22] CHAPITRE XXII. Généreuse liberté d'un Décurion de Bérée. ETANT parti tout rempli de ces grands desseins, et après avoir fait de si terribles menaces, il fut vaincu à Berée par un seul homme. Il est vrai que c'était un homme illustre, et qui tenait un des premiers rangs parmi ses citoyens, mais il était encore plus illustre par la pureté de sa foi, et par l'ardeur de son zèle. Ayant vu que son fils avait apostasié, et fait profession de la Religion dominante, il le chassa de sa maison, et le déclara privé de son bien. Le fils étant allé trouver l'Empereur à quelques lieues de la ville, lui exposa son changement de Religion, et le châtiment dont son père l'en avait puni. Julien lui commanda de se tenir en repos, et lui promit d'apaiser la colère de son père. Quand il fut arrivé à Berée il fit un festin aux principaux habitants, parmi lesquels était le père du jeune homme dont je parle. Il fit asseoir le père, et le fils sur le lit, où il était assis lui-même ; et sur le milieu du repas, il dit au père : II me semble qu'il n'est pas juste de contraindre l'inclination de personne. Laissez à votre fils la liberté de suivre une autre Religion que la vôtre, comme je vous laisse la liberté d'en suivre une autre que la mienne, bien qu'il ne me fût que trop aisé de vous l'ôter. Alors le père animé du zèle de la foi, dit à l'Empereur : Vous me parlez en faveur de mon fils. J'aurai soin de vous, puisque votre père ne veut pas l'avoir, quelque prière que je lui en fasse. Je rapporte ici cette histoire, non seulement pour montrer la généreuse liberté de ce père, mais aussi pour marquer comme en passant, qu'il y a eu plusieurs personnes qui n'ont eu que du mépris pour la puissance tyrannique, et pour les cruautés inouïes de Julien.


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Dernière mise à jour : 8/07/2010