[3,10] ιʹ.
Τὰ κατὰ τὸ Ἀπολλώνιον τὸ ἐν Δάφνῃ καὶ τὸν ἅγιον Βαβυλᾶν.
Ἰουλιανὸς δὲ Πέρσαις ἐπιστρατεῦσαι βουλόμενος εἰς ἅπαντα μὲν τὰ κατὰ τὴν Ῥωμαίων ἡγεμονίαν χρηστήρια τοὺς εὐνουστάτους τῶν ὑπηκόων ἐξέπεμψεν, αὐτὸς δὲ τὸν Πύθιον τὸν Δαφναῖον ἱκέτευε δηλῶσαί οἱ τὰ ἐσόμενα. Ὁ δὲ τοὺς γειτονεύοντας νεκροὺς ἔφη ἐμποδὼν γίγνεσθαι τῇ μαντείᾳ, καὶ χρῆναι τούτους πρότερον εἰς ἕτερον μετατεθῆναι χωρίον, εἶθ´ οὕτως ἀπαγγεῖλαι τὴν πρόρρησιν· »οὐ γὰρ ἂν εἴποιμί τι, μ???ν ὁ ψευδόμαντις ὑπὸ τῆς ἐκείνου χάριτος τῆς συνήθους ψευδολογίας εἰργόμενος. Τοῦτο δὴ καὶ Ἰουλιανὸς συνεὶς (ἐκ γὰρ τῆς παλαιᾶς εὐσεβείας ἐγνώκει τῶν μαρτύρων τὴν δύναμιν) ἄλλο μὲν ἐκεῖθεν οὐδὲν νεκρὸν μετεκόμισε σῶμα, μόνων δὲ τῶν νικηφόρων μαρτύρων τὰ λείψανα τοῖς τοῦ Χριστοῦ θιασώταις μετενεγκεῖν παρηγγύησεν. Οἱ δὲ ἄσμενοι τὸ ἄλσος καταλαβόντες καὶ ἐπὶ ζεύγους τεθεικότες τὴν λάρνακα, πανδημεὶ ταύτης ἡγοῦντο, χορεύοντες καὶ τὴν Δαυϊτικὴν ᾄδοντες μελῳδίαν καὶ καθ´ ἕκαστον κῶλον ἐπιφθεγγόμενοι· « Αἰσχυνθήτωσαν πάντες οἱ προσκυνοῦντες τοῖς γλυπτοῖς». ἧτταν γὰρ τοῦ δαίμονος ὑπελάμβανον τοῦ μάρτυρος τὴν μετάθεσιν.
| [3,10] CHAPITRE X.
Translation du corps de saint Babylas.
JULIEN ayant dessein de faire la guerre aux Perses, envoya consulter sur ce sujet tous les Oracles de l'Empire, par les plus fidèles de ses amis, et alla lui-même à Daphné consulter Apollon Pythien. L'Oracle lui répondit, qu'il fallait ôter des corps morts qui l'empêchèrent de parler, et que dès qu'ils seraient ôtes, il lui prédirait ce qu'il désirait. Les Reliques de l'invincible Martyr Babylas, et des jeunes hommes qui avaient été compagnons de sa mort, avaient été déposées dans le voisinage. Il était visible que la puissance de ces saints Corps réduisait l'Oracle au silence, et l'empêchait d'imposer au peuple, et Julien ne manqua pas de reconnaitre par les lumières qu'il avait tirées de notre Religion. C'est pourquoi il ne toucha point du tout aux corps qui étaient enterrés dans ce lieu-là, et commanda seulement aux Chrétiens de transférer les Reliques des Martyrs. Ils n'eurent pas sitôt reçu cet ordre, qu'ils se rendirent en foule au bois de Daphné, mirent les Reliques sur un char tiré par deux chevaux, les conduisirent à la ville en chantant des Psaumes, et en répétant ces paroles à chaque verset, que ceux qui adorent les statues taillées par les Sculpteurs, soient confondus. Ces Chrétiens regardèrent cette translation, comme un triomphe remporté sur le démon.
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