HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Tatien, Discours aux grecs

γύναιον



Texte grec :

[34] Πάνυ γοῦν σεμνὸς καὶ ὁ τύραννος Φάλαρις, ὃς τοὺς ἐπιμαστιδίους θοινώμενος παῖδας διὰ τῆς Πολυστράτου τοῦ Ἀμπρακιώτου κατασκευῆς μέχρι νῦν ὥς τις ἀνὴρ θαυμαστὸς δείκνυται· καὶ οἱ μὲν Ἀκραγαντῖνοι βλέπειν αὐτοῦ τὸ πρόσωπον τὸ προειρημένον διὰ τὴν ἀνθρωποφαγίαν ἐδεδίεσαν, οἷς δὲ μέλον ἐστὶ παιδείας αὐχοῦσιν ὅτι δι' εἰκόνος αὐτὸν θεωροῦσι. Πῶς γὰρ οὐ χαλεπὸν ἀδελφοκτονίαν παρ' ὑμῖν τετιμῆσθαι, οἳ Πολυνείκους καὶ Ἐτεοκλέους ὁρῶντες τὰ σχήματα καὶ μὴ σὺν τῷ ποιήσαντι Πυθαγόρᾳ καταβοθρώσαντες συναπόλλυτε τῆς κακίας τὰ ὑπομνήματα; Τί μοι διὰ τὸν Περικλύμενον γύναιον, ὅπερ ἐκύησε τριάκοντα παῖδας, ὡς θαυμαστὸν ἡγεῖσθε καὶ κατανοεῖν ποίημα; Πολλῆς γὰρ ἀκρασίας ἀπενεγκαμένην τὰ ἀκροθίνια βδελύττεσθαι καλὸν ἦν, τῇ κατὰ Ῥωμαίους συῒ παρεικαζομένην, ἥτις καὶ αὐτὴ διὰ τὸ ὅμοιον μυστικωτέρας, ὥς φασιν, ἠξίωται θεραπείας. Ἐμοίχευσεν δὲ Ἄρης τὴν Ἀφροδίτην, καὶ τὴν ἀπ' αὐτῶν Ἁρμονίαν Ἄνδρων ὑμῖν κατεσκεύασεν. Λήρους τε καὶ φλυαρίας Σώφρων διὰ συνταγμάτων παραδοὺς ἐνδοξότερος χάριν τῆς χαλκευτικῆς ἣ μέχρι νῦν ἐστιν· καὶ τὸν ψευδολόγον Αἴσωπον ἀείμνηστον οὐ μόνον τὰ μυθολογήματα, καὶ ἡ κατὰ τὸν Ἀριστόδημον δὲ πλαστικὴ περισπούδαστος ἀπέδειξεν. Εἶτα πῶς οὐκ αἰδεῖσθε τοσαύτας μὲν ἔχοντες ποιητρίας οὐκ ἐπί τι χρήσιμον, πόρνας δὲ ἀπείρους καὶ μοχθηροὺς ἄνδρας, τῶν δὲ παρ' ἡμῖν γυναικῶν διαβάλλοντες τὴν σεμνότητα; Τί μοι σπουδαῖον μανθάνειν Εὐάνθην ἐν Περιπάτῳ τεκεῖν καὶ πρὸς τὴν Καλλιστράτου κεχηνέναι τέχνην; Καὶ πρὸς τὰ Καλλιάδου Νεαίρᾳ προσέχειν τοὺς ὀφθαλμούς; Ἑταίρα γὰρ ἦν. Λαῒς ἐπόρνευσεν, καὶ ὁ πόρνος αὐτὴν ὑπόμνημα τῆς πορνείας ἐποίησεν. Διὰ τί τὴν Ἡφαιστίωνος οὐκ αἰδεῖσθε πορνείαν καὶ εἰ πάνυ Φίλων αὐτὸν ἐντέχνως ποιεῖ; Τίνος δὲ χάριν διὰ Λεωχάρους Γανυμήδη τὸν ἀνδρόγυνον ὥς τι σπουδαῖον ἔχοντες κτῆμα τετιμήκατε καὶ ὃ ψελιούμενόν τι γύναιον Πραξιτέλης ἐδημιούργησεν; Ἐχρῆν δὲ πᾶν τὸ τοιοῦτον εἶδος παραιτησαμένους τὸ κατὰ ἀλήθειαν σπουδαῖον ζητεῖν καὶ μὴ Φιλαινίδος μηδὲ Ἐλεφαντίδος τῶν ἀρρήτων ἐπινοιῶν ἀντιποιουμένους τὴν ἡμετέραν πολιτείαν βδελύττεσθαι.

Traduction française :

[34] XXXIV. — Très vénérable aussi est le tyran Phalaris, qui se nourrissait d’enfants à la mamelle; grâce à l’œuvre de Polystrate l’Ambraciote, on le montre aujourd’hui encore comme un homme admirable. Ainsi les Agrigentins craignaient de regarder le visage de ce mangeur d’hommes, et les érudits se vantent de le contempler à travers son image. N’est-il pas horrible de voir le fratricide honoré chez vous, qui, ayant sous les yeux les images de Polynice et d’Etéocle, n’anéantissez pas ces souvenirs de leur méchanceté en les jetant dans une fosse avec leur auteur Pythagoras? Pourquoi, grâce à Périclyménos, si une femme a mis au monde 30 enfants, jugez-vous et considérez-vous son effigie comme une œuvre admirable ?Elle avait atteint le comble de l’incontinence; elle devait donc être un sujet d’horreur, elle méritait d’être comparée à la truie dont parlent les Romains, qui elle-même, pour la même raison, a été jugée digne, à ce qu’on dit, d’un culte mystique. Arès fut l’amant adultère d’Aphrodite, et Andron vous a représenté leur fille Harrnonia. Sophron, qui vous a laissé des écrits si frivoles et si badins, doit plutôt la gloire dont il jouit à sa statue qui subsiste encore; et le menteur Ésope non seulement est devenu immortel par ses fables, mais encore l’art d’Aristodème l’a rendu célèbre. Comment donc ne rougissez-vous pas d’avoir tant de poétesses qui ne sont bonnes à rien, tant de courtisanes, tant d’hommes de mauvaises mœurs, et de calomnier la dignité de nos femmes? A quoi me sert de savoir qu’Evanthé a accouché en se promenant, de bâiller aux chefs-d’œuvre de Callistrate, et de contempler la Néére de Calliadès, qui était une courtisane? Laïs faisait métier de son corps; son amant en fit l’effigie, en commémoration de sa débauche. Pourquoi ne rougissez-vous pas de la luxure d’Héphestion, quel que soit l’art avec lequel Philon l’a représenté? Pourquoi, grâce à Léocharès, honorez-vous l’androgyne Ganymède comme si vous possédiez en sa statue un bien précieux? Et que dire de la femme au bracelet, œuvre de Praxitèle ? Il faudrait répudier tout ce qui est pareil, chercher ce qui est vraiment bien et ne pas avoir en horreur notre discipline quand on revendique pour soi les imaginations infâmes de Philœnis ou d’Eléphantis.





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Dernière mise à jour : 1/07/2009