HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Éloge de la calvitie

πεφιλοσοφηκότων



Texte grec :

[17] Κόμη τοίνυν οὔτε ποιεῖ φοβεροὺς οὔτε δείκνυσιν, εἰ μή γε τῶν βρεφῶν εἰσι μορμολύκεια, ἐπεὶ τούς γε στρατιώτας ὁρῶμεν, ἐν ᾧ δεῖ τοὺς πολεμίους φοβεῖν, κράνη περικειμένους. τὸ δὲ κράνος οὐδὲν ἄλλ´ ἢ κατὰ τοὔνομα καὶ τὸ πρᾶγμα χαλκοῦν κρανίον ἐστίν. εἰ δὲ ἵππων θριξὶν ἐνσκευάζονται, οἷς μὲν ὑπῆρξεν ἀμφιέσασθαι κράνος, ἴσασι περὶ τοῦ σχήματος· διδακτέον δ´ ἂν εἴη τοὺς οὐκ εἰδότας, ὡς ὄπισθεν σκευάζονται στιχηδὸν διατεθείσαις θριξὶ μεταξὺ τοῦ πίλου καὶ τοῦ κράνους. ἐπεὶ τήν γε κυρτὴν ἐπιφάνειαν οὐδ´ ἂν Ἥφαιστος ἐγκρατῆ τριχῶν ἀπεργάσαιτο· ἔχουσα δὲ ὥσπερ ἔχει, φαλάκρας ἀκριβεστάτην εἰκόνα παρέχεται ταύτῃ, καὶ καταπληκτικώτατόν ἐστιν ἁπάντων, ὅσα στρατιώταις περίκειται. ὁ γοῦν Ἀχιλλεὺς ἀναθαρσῆσαι τοὺς Τρῶάς φησιν, οὐχ ὅτι τῆς κόμης οὐχ ὁρῶσιν αἰωρουμένην τὴν σόβην· ἀλλὰ πῶς λέγει; οὐ γὰρ ἐμῆς κόρυθος λεύσσουσι μέτωπον ἐγγύθι λαμπομένης. τὸ γὰρ ἀποστίλβον αὐτῆς καὶ λεῖον, αὐτὸ τοῦτο φαλάκρα τε ἂν εἴη καὶ φόβητρον. εἰ δὲ Ἀχιλλεὺς ἐκόμα· καὶ γὰρ δὴ καὶ τοῦτό φησι· νέος γὰρ ἦν, ὁπηνίκα καὶ ὀξύρροπος ἦν εἰς ὀργήν, οὐδέπω χωρούσης τῆς ἡλικίας οὔτε ψυχῆς οὔτε σώματος τελειότητα. νέῳ δὲ εἰκὸς ἀναζεῖν καὶ τὴν κεφαλήν, οἶμαι, θριξί, καὶ θυμῷ τὴν καρδίαν. ἀλλ´ ὥσπερ οὐκ ἐπαινεῖται δι´ Ἀχιλλέα περὶ ψυχὴν ὁ θυμός, οὕτως οὐδὲ περὶ σῶμα ἡ κόμη τῶν θαυμαστῶν. καίτοι συγχωρῶ Θέτιδος ὄντα κράτιστα φῦναι πρὸς ἅπασαν ἀρετήν, καὶ γνώμην ἀποφαίνομαι περὶ Ἀχιλλέως, εἰ περιεγένετο, φαλάκρας τε ἂν αὐτὸν καὶ φιλοσοφίας οὐκ ἀμοιρῆσαι. καὶ νέος ὢν ἀμωσγέπως ἰατρικῆς τε καὶ μουσικῆς ἥπτετο, καὶ πρὸς ἃς εἶχε τρίχας, οὕτω δυσχερῶς εἶχεν ὡς ἱεροῖς ὁσιωθείσας ἠρίοις ἀπάρξασθαι. ἐπεί τοι καὶ Σωκράτην αὐτὰ ταῦτά φησιν Ἀριστόξενος, ὡς φύσει ἐγεγόνει τραχὺς {εἰς} ὀργήν, καί, ὁπότε κρατηθείη τῷ πάθει, διὰ πάσης ἀσχημοσύνης ἐβάδιζεν. οὐ μὴν οὐδὲ Σωκράτης πω τότε φαλακρὸς ἦν, πέντε καὶ εἴκοσιν ἔτη γεγονώς, ὁπηνίκα Παρμενίδης καὶ Ζήνων ἧκον Ἀθήναζε, ὡς Πλάτων φησί, τὰ Παναθήναια θεασόμενοι. ἀλλ´ εἴ τις ὕστερον ὡς περὶ χαλεποῦ τοῦ Σωκράτους ἢ ὡς περὶ κομήτου διελέγετο, πολὺν ἂν οἶμαι τὸν λέγοντα παρὰ τοῖς εἰδόσιν ὀφλῆσαι κατάγελων· ὡς οὗτός ἐστιν ὁ τῶν πώποτε πεφιλοσοφηκότων φαλακρότατός τε ὁμοῦ καὶ πραότατος. μὴ δὴ καταδίκαζε κόμην τοῦ ἥρωος· ἐν ᾧ γὰρ διαλέγῃ περὶ αὐτοῦ, μειράκιον ἦν, οὔπω πρώην ἐξ ἐφήβων γενόμενον. καὶ σὺ μὲν οὐκ ἂν ἔχοις εἰπεῖν, ὅτῳ ποτὲ τεκμηρίῳ χρώμενος ἀποφαίνῃ περὶ τῶν Ἀχιλλέως τριχῶν, ὡς κἂν τὸ γῆρας αὐτοῦ περιέμειναν· ἐγὼ δέ, ὡς οὐκ ἂν περιέμειναν, ἔχω πολλά, τὸν πατέρα, τὸν πάππον (εἶδον γάρ, εἶδον εἰκόνας), τὸ συγγενῆ γεγονέναι θεῶν. ἅπαξ δὲ εἰρημένον ἀρκεῖ περὶ τοῦ σχήματος τῶν θεῶν.

Traduction française :

[17] La chevelure n’a donc rien de martial ni d’effrayant; tout au plus sera-t-elle un épouvantail pour les petits enfants. Ne voyons-nous pas les soldats, quand il faut intimider l’ennemi, se couvrir la tête d’un casque? Or le casque, comme son nom l’indique, n’est en réalité qu’un crâne d’airain. — Mais on y ajuste des crins de cheval. — Oui, sans doute, mais ceux qui ont eu à se servir d’un casque savent bien comment il est fait. Je dirai, pour ceux qui l’ignorent, que si l’on adapte une rangée de crins, c’est derrière, entre le métal et la laine qui le garnit intérieurement; mais sur la surface convexe du casque jamais on ne ferait tenir de cheveux: Vulcain lui-même y perdrait sa peine. Aussi ce qui ressemble le plus à une tête chauve, c’est un casque poli; et dans tout l’attirail guerrier il n’est rien qui inspire autant de terreur à l’ennemi. Quand Achille dit que les Troyens ont repris courage, est-ce parce qu’ils ne voient plus flotter la crinière de son casque? Pas du tout; mais que dit-il donc? "Ils n’aperçoivent plus le devant de mon casque, Brillant au loin". Reluisant et lisse, n’est-ce pas tout à fait comme une tête chauve? Et quoi de plus propre à effrayer? — Mais Achille était chevelu, s’il faut en croire Dion. — Oui, mais alors aussi, jeune encore, il était irascible; à cet âge son âme et son corps n’avaient pu acquérir toute leur vigueur. Il est tout simple que les cheveux foisonnent sur la tête des jeunes gens, comme les passions bouillonnent dans leur cœur. Quoi que l’on raconte d’Achille, on ne fera pas de la chevelure une des beautés du corps, pas plus que de la colère une des qualités de l’âme. J’accorde que le fils de Thétis était né pour réunir on lui toutes les vertus, et, je le crois du moins, s’il eût vécu, il aurait eu en partage la calvitie et la sagesse. Bien que jeune, il n’était pas étranger à la médecine et à la musique; et pour ses propres cheveux il en faisait si peu de cas, qu’il les coupait pour les déposer sur les tombeaux comme une pieuse offrande. Socrate aussi, à ce que raconte Aristoxène, était enclin à la colère; et dans ses emportements il ne respectait plus aucune bienséance. Mais Socrate alors n’était pas encore chauve; il n’avait que vingt cinq ans lorsque Parménide et Zénon vinrent à Athènes, comme nous le dit Platon, pour assister aux Panathénées. Si plus tard on avait parlé de Socrate comme d’un homme difficile à vivre et soigneux de sa chevelure, on aurait excité le rire de tous ceux qui le connaissaient : n’était-il pas en effet devenu le plus chauve et le plus doux de tous ceux qui s’étaient jamais occupés de philosophie? N’allez donc pas juger sévèrement le héros à cause de sa chevelure; car dans ce temps-là ce n’était encore qu’un jeune homme, à peine sorti de l’adolescence. Rien absolument ne nous permet de supposer qu’Achille aurait conservé ses cheveux jusque dans la vieillesse. Moi, j’affirme qu’il ne les aurait pas conservés; j’ai, pour le prouver, son père et son aïeul, dont j’ai vu, oui, dont j’ai vu les images; j’ai sa divine origine : car reportez-vous à ce que j’ai dit plus haut de la figure des dieux.





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Dernière mise à jour : 17/07/2008