Texte grec :
[1] Δίωνι τῷ χρυσῷ τὴν γλῶτταν ἐποιήθη βιβλίον,
κόμης ἐγκώμιον, οὕτω δή τι λαμπρόν, ὡς ἀνάγκην εἶναι
παρὰ τοῦ λόγου φαλακρὸν ἄνδρα αἰσχύνεσθαι. συνεπιτίθεται
γὰρ ὁ λόγος τῇ φύσει· φύσει δὲ ἅπαντες ἐθέλομεν
εἶναι καλοί, πρὸς ὃ μέγα μέρος αἱ τρίχες συμβάλλονται,
αἷς ἡμᾶς ἐκ παίδων ἡ φύσις ᾠκείωσεν. ἐγὼ μὲν οὖν καὶ
ὁπηνίκα τὸ δεινὸν ἤρχετο καὶ θρὶξ ἀπερρύη, μέσην αὐτὴν
δέδηγμαι τὴν καρδίαν· καὶ ἐπειδὴ προσέκειτο μᾶλλον,
ἄλλης ἐπ´ ἄλλῃ πιπτούσης, ἤδη δὲ καὶ σύνδυο καὶ κατὰ
πλείους, καὶ ὁ πόλεμος λαμπρὸς ἦν, ἀγομένης καὶ φερομένης
τῆς κεφαλῆς, τότε δή, τότε χαλεπώτερα πάσχειν
ᾤμην ἢ ὑπ´ Ἀρχιδάμου τοὺς Ἀθηναίους ἐπὶ τῇ δενδροτομίᾳ
τῶν Ἀχαρνῶν, ταχύ τε ἀπεδείχθην ἀνεπιτήδευτος
Εὐβοεύς, οὓς ὄπιθεν κομόωντας ἐστράτευσεν ἐπὶ Τροίαν
ἡ ποίησις. ἐν ᾧ τίνα μὲν θεῶν, τίνα δὲ δαιμόνων παρῆλθον
ἀκατηγόρητον; ἐπειθόμην δὲ καὶ Ἐπικούρου τι γράφειν
ἐγκώμιον, οὐ κατὰ ταὐτὰ περὶ τῶν θεῶν διακείμενος,
ἀλλ´ ὡς ὅ τι κἀγὼ δυναίμην ἀντιδηξόμενος. ἔλεγον γὰρ
ὅτι ποῦ τὰ τῆς προνοίας ἐν τῷ παρ´ ἀξίαν ἑκάστου; καὶ
τί γὰρ ἀδικῶν ἐγὼ φανοῦμαι ταῖς γυναιξὶν ἀηδέστερος;
οὐ δεινόν, εἰ ταῖς ἐκ γειτόνων· τὰ γὰρ ἐς Ἀφροδίτην
ἐγὼ δικαιότατος, κἂν τῷ Βελλεροφόντῃ σωφροσύνης ἀμφισβητήσαιμι.
ἀλλὰ καὶ μήτηρ, ἀλλὰ καὶ ἀδελφαί, φασί, τῷ
κάλλει τι νέμουσι τῶν ἀρρένων· ἐδήλωσε δὲ ἡ Παρύσατις,
Ἀρταξέρξην τὸν βασιλέα διὰ Κῦρον τὸν καλὸν ἀποστέρξασα.
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Traduction française :
[1] Dion Bouche dOr a composé un ouvrage intitulé "Éloge de la Chevelure". Il a
traité son sujet avec tant de bonheur quun chauve, à la lecture de ce livre, ne peut
sempêcher de rougir. Léloquence de lécrivain ajoute une nouvelle force aux
sentiments qui nous sont naturels; car la nature a mis en nous tous le désir dêtre
beaux; et la chevelure quelle fait croître sur notre tête dès nos plus jeunes années
contribue singulièrement à la beauté. Pour moi, quand mon front malheureusement a
commencé à se dégarnir, jai ressenti une vive tristesse; puis, le mal continuant
toujours, avec des progrès assez lents dabord, ensuite plus rapides, mes cheveux
tombaient les uns après les autres. En considérant les ravages faits sur ma tête par
lennemi, je me trouvais traité plus rudement que les Athéniens ne lavaient été par
Archidamus, lorsquil alla couper tous les arbres jusquau bourg dAcharnes. Bientôt je
me vis semblable à lun de ces rustiques Eubéens qui nont de cheveux que sur le
derrière de la tête, comme nous les montre le poète qui les conduit devant Troie.
Dans mon chagrin quel dieu, quel démon nai-je pas accusé? Lidée me venait décrire
un éloge dÉpicure. Ce nest pas que je partage lopinion quil se fait des dieux; mais
javais, moi aussi, de bonnes raisons pour les attaquer; car je me disais: Où donc est
la Providence qui doit nous traiter tous selon nos mérites? Quel crime ai-je commis
pour être un objet affreux aux yeux des femmes? Aux yeux des femmes du voisinage,
passe encore; car personne nabuse moins que moi des plaisirs; et je pourrais le
disputer à Bellérophon lui-même pour la chasteté. Mais les mères elles-mêmes, mais
les surs sont sensibles, dit-on, à la beauté de leurs fils et de leurs frères: témoin
Parysatis, qui prit en aversion le roi Artaxerxès à cause du beau Cyrus.
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