HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Éloge de la calvitie

ποιεῖ



Texte grec :

[10] Αἰγύπτιοι δὲ καὶ τοῦτο σοφοί, παρ´ οἷς τὰ προφητικὰ γένη βαναύσοις μὲν καὶ χειρώναξιν οὐκ ἐπιτρέπουσι δημιουργεῖν εἴδη θεῶν, ἵνα μή τι τοιοῦτο παρανομήσωσιν, ἀλλὰ τοῖς μὲν ῥάμφεσι τῶν ἱεράκων τε καὶ τῶν ἴβεων, ἃ τοῖς προτεμενίσμασιν ἐγκολάπτουσι, καταμωκῶνται τοῦ δήμου· αὐτοὶ δὲ καταδύντες εἰς τοὺς ἱεροὺς χηραμούς, ἅττ´ ἂν ἀπεργάσωνται, περιστέλλουσι· καὶ ἔστιν αὐτοῖς κωμαστήρια τὰ κιβώτια κρύπτοντα, φασί, ταύτας τὰς σφαίρας, ἃς ὁ δῆμος, ἐὰν εἰδῇ, χαλεπανεῖ, τὸ δὲ ῥᾷστον καταγελάσεται· δεῖται γὰρ τερατείας· πῶς δὲ οὐ μέλλει, δῆμός γε ὤν; διὸ τεθεῖσθαι πᾶσιν ἐπὶ τοῖς ἀνδριάσι τὰ ῥάμφη τῶν ἴβεων· ἕνα δέ, ὃν οὐ κρύπτουσιν ἀλλ´ ἀναδεικνύουσι, τὸν Ἀσκληπιόν, τοῦτον ἂν ἴδοις ὑπέρου πολὺ φαλακρότερον. ἀλλ´ οὗτος ἐν Ἐπιδαύρῳ κομᾷ· Ἕλλησι γὰρ ἀταλαίπωρος τῆς ἀληθείας ἡ ζήτησις, ὡς ἐν δίκῃ τὸ γένος ὁ συγγραφεὺς ἐλοιδόρησεν. Αἰγύπτιοι δὲ καὶ ὁρῶσιν αὐτὸν ὁσημέραι, καὶ τὴν διὰ λόγων συγγίνονται, οὐχ οὗ τὴν ἑστίαν ἔχει μόνον, οὐδ´ ὡς ἂν αὐτὸς καὶ ὅσα προέληται. ἀλλ´ ἐγὼ γὰρ ἀκούω λεγόντων, ὡς ἀνὴρ Αἰγύπτιος τέχνην ἐπὶ τοὺς θεοὺς ἔχει καί τινας ἴυγγας· ὥσθ´, ὅταν ἐθέλοι, μικρὸν ὑποβαρβαρίσας ἅπαν εἵλκυσεν ὅσον ἐστὶ τοῦ θείου τὸ πεφυκὸς ὁλκαῖς τισιν ἕπεσθαι. παρὰ τούτων οὖν, οὐ παρ´ Ἑλλήνων ληπτέον τοῦ θείου τὰς ἀληθεστέρας εἰκόνας. καίτοιγε ἀπόχρη, τὸ μικρῷ πρότερον εἰρημένον, τὸν ἥλιον ἰδόντι καὶ τοὺς ἀστέρας μηδὲν προσπεριεργάζεσθαι. εἰ δέ τίς ἐστι καὶ κομήτης ἀστήρ· ἔστι μὲν οὐδείς· χώρα γὰρ ἀστέρων τὸ κύκλῳ σῶμα κινούμενον, περὶ ἣν οὐδὲν οὐδέποτε νεώτερον γίνεται· ὁ δὲ ὑπὸ σελήνην τόπος, αὐτὰ τὰ μεθόρια τῆς γενέσεως, οὗτος ἴσχει τὰ ὑπεκκαύματα, ψευδωνύμους ἀστέρας, τῷ μὲν ἑξῆς ὑποκεῖσθαι συγκινουμένους, τῷ δὲ μὴ τῆς αὐτῆς φύσεως εἶναι πλημμελῶς κινουμένους. ἧκέ τις ἐπὶ τὸ τῆς ἰσημερίας σημεῖον ἀπὸ τοῦ θυτηρίου· κἀκεῖθεν ἥξει παραφερόμενος ἐπὶ τὸν πόλον τὸν βόρειον, ἂν μὴ φθάσῃ προαπολόμενος. τούτων γὰρ ὄψει τινὰ πολυμήκη, καὶ τήμερον μέν, ἂν τύχῃ, ζῳδίου μῆκος ἐπέχοντα· εἰς τρίτην δὲ οὐδὲ τριτημόριον, εἰς δεκάτην δὲ καὶ εἰς τριακοστὴν καλῶς ποιῶν οἴχεται, κατὰ σμικρὸν ἀπεσβηκὼς καὶ οὐδεὶς γενόμενος οὐδαμοῦ. τούτους ἐμοὶ μὲν οὐδ´ ὅσιόν ἐστιν ἀστέρας καλεῖν. εἰ δὲ σὺ βούλει καλεῖν· οὐκοῦν τοσοῦτόν ἐστιν ἡ κόμη κακόν, ὥστε καὶ ἐν ἄστρῳ θνητὸν εἶδος ἐργάζεσθαι, καὶ φανέντες δὲ τέρας εἰσὶ πονηρόν, οὓς οἱ τερατοσκόποι καὶ οἱ μάντεις ἐκθύονται· δημοσιωτάτας γέ τοι μαντεύουσι συμφοράς, ἐθνῶν ἀνδραποδισμούς, πόλεων ἀναστάσεις, βασιλέων ὀλέθρους, μικρὸν οὐδὲν οὐδὲ μέτριον, ἀλλὰ πάντα πέρα δεινῶν· οὐ μέν πως ἀπόλωλεν ἀπευθὴς ἐκ Διὸς ἀστήρ, ἐξ οὗ καὶ γενεῆθεν ἀκούομεν. ὅστις οὖν ἀπόλωλεν οὐκ ἔστιν ἀστήρ, ἀλλὰ πάντα σφαιρικὰ τὰ μακάρια σώματα. ἐμοὶ δὴ καὶ τοῖς ἐμοῖς παρείη τουτὶ τἀγαθόν, ὅ με ποιεῖ τοῖς θεοῖς παραπλήσιον· οὐ γὰρ ἕτεροί τινές εἰσιν ἀντὶ τῶν οὕτως ἐχόντων ἀντίθεοι, οὐδ´ οὓς μᾶλλον προσήκει θεοειδέας καὶ θεοεικέλους καλεῖν, καὶ τἄλλα πάντα τὰ τοῦ θείου κάλλους ὀνόματα. καὶ οὐχ οὕτω μὲν ἄξιον, ἑτέρως δὲ γίνεται· ἀλλ´ ἀκούσαις ἂν ὑποκοριζομένων καὶ ἄντικρυς σελήνια καλούντων τοὺς φαλακρούς.

Traduction française :

[10] Une nouvelle preuve de la sagesse des Egyptiens, c’est que chez eux les prophètes ne permettent pas aux ouvriers de faire des images des dieux; car ces grossiers artisans risqueraient de donner une idée peu convenable de la divinité. On sculpte dans le vestibule des temples des becs d’éperviers et d’ibis. Les prêtres trompent ainsi le vulgaire crédule; et dans le sanctuaire, où seuls ils pénètrent, ils cachent les images qu’ils ont faites eux-mêmes, et qu’ils vénèrent avec force cérémonies: ce sont des sphères renfermées dans des coffrets. Ces divinités, si on les laissait voir au peuple, n’exciteraient que sa colère et sa risée; il les trouverait trop simples, car il lui faut de l’extraordinaire: il est peuple, c’est tout dire. Aussi sur toutes les statues place-t-on des becs d’ibis. Esculape est le seul dieu qu’il ne soit pas interdit de représenter; mais on le montre plus chauve qu’un pilon. — A Epidaure, dira-t-on, il est chevelu. — C’est que les Grecs s’inquiètent assez peu de la vérité, comme le leur reproche l’historien. En Egypte chaque jour on voit Esculape; on peut le consulter dans tous les lieux, à toutes les heures, sans attendre son bon plaisir. En effet on assure que les Egyptiens possèdent des secrets merveilleux pour évoquer les dieux; ils savent, avec quelques paroles mystérieuses, faire venir à leur gré ceux des êtres divins que leur nature rend accessibles aux influences magiques: ils peuvent donc, bien mieux que les Grecs, nous apprendre quelle est la vraie figure des dieux. Du reste il suffit, comme je l’ai dit un peu plus haut, de regarder le soleil et les astres, sans se perdre dans de longues recherches. S’il apparaît un astre chevelu, ce n’est pas un astre véritable. La région des astres, c’est le ciel, qui se meut d’un mouvement circulaire, et dans lequel aucun changement ne se produit. Mais dans les espaces sublunaires, sur les confins du monde où s’exerce la génération, naissent ces torches qui ne sont des astres que de nom; voisines des corps célestes, elles se meuvent aussi bien que ces corps; mais comme elles sont d’une nature tout autre, elles se meuvent à l’aventure. Il en est qui, parties de l’Autel, viennent jusqu’à l’équateur; elles pousseront même leur course jusqu’au pôle boréal, à moins qu’elles ne périssent en route. Vous pourrez en voir d’immenses: aujourd’hui peut-être elles égalent en longueur le zodiaque; dans trois jours elles seront réduites des deux tiers; dans dix jours il n’en survivra plus que la trentième partie; elles disparaissent et s’éteignent ainsi peu à peu, sans qu’il en reste rien. Non, je ne puis me décider à les appeler des astres. Si vous voulez à toute force leur donner ce nom, convenez au moins que la chevelure est quelque chose de bien fatal, puisqu’il n’en faut pas plus pour perdre même les astres. Ajoutez que l’apparition des comètes est un funeste présage, et que les aruspices et les devins s’efforcent d’en conjurer les effets par des sacrifices. Elles sont les avant-coureurs de prochaines révolutions: peuples réduits en servitude, villes détruites, rois égorgés, voilà les effrayantes catastrophes qu’elles annoncent. "Jamais homme n’a vu depuis les premiers âges Un astre disparaître ---" Ce qui disparaît n’est donc pas un astre; il n’y a d’astres que les globes célestes. Puissé-je, ainsi que tous ceux qui me sont chers, avoir, grâce à la calvitie, quelque ressemblance avec les dieux ! Car personne ne se rapproche autant qu’un chauve de la Divinité; c’est de lui surtout que l’on peut dire qu’il est comme l’image et la représentation des dieux, et qu’en le voyant on se fait une idée de leur beauté. Cet hommage, qui est dû aux chauves, ne leur est point refusé; car souvent vous les entendez honorer du nom de petites lunes.





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Dernière mise à jour : 17/07/2008