HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Éloge de la calvitie

ποιῶν



Texte grec :

[11] Καὶ μικροῦ με παρῆλθεν αὐτὸ τοῦτο τὸ πάντων εἰπεῖν οἰκειότατον, ἡ σελήνη καὶ τῆς σελήνης αἱ φάσεις, αἷς φαλακρῶν παῖδες ὁμώνυμοι καὶ ὁμοιοσχήμονες. καὶ γὰρ ἄρχεται μηνοειδὴς ἡ φιλτάτη, καὶ διχόμηνος γίνεται, καὶ πάλιν ἀμφίκυρτος· τελευτῶσα δὲ ἤδη πανσέληνος. καίτοι τοὺς εἰς ἄκρον εὐτυχίας ἐληλακότας, αὐτοὺς λέγω τοὺς πανσελήνους, θέμις ἤδη καὶ ἡλίους καλεῖν· οὐκέτι γὰρ ἐπανίασιν ἐπὶ τὰς φάσεις, ἀλλὰ διατελοῦσιν ὁλοκλήρῳ τῷ κύκλῳ τοῖς κατ´ οὐρανὸν ἀντιλάμποντες, ὥσπερ ἀμέλει τὸν Ὀδυσσέα παίζουσιν οἱ μνηστῆρες, μειράκια κομῶντα καὶ διαρρέοντα, καὶ ταχὺ μάλα κακῶς ἀπολούμενα, πλεῖον ἑκατόν, ὑφ´ ἑνὸς ἅπαντα φαλακροῦ, ὃν τέως λαμπαδηκόμον ὄντα καὶ φῶς ἅπτοντα χειροποίητον νουθετοῦσιν ἀπηλλάχθαι πραγμάτων, ὡς ἀρκούσης τῆς κεφαλῆς περιλάμψαι τὴν ὅλην οἰκίαν. οὐκοῦν αὐτὸ τοῦτο καὶ τὸ θειότατόν ἐστιν, ὃ καὶ τοῖς θεοῖς οὐκ ἔστιν ἐμφερές, ἀλλ´ ἤδη καὶ συγγενές, φῶς ἔχειν τε καὶ ποιεῖν. τούτου μὲν οὖν, τῆς στιλπνότητος, ἡ λειότης αἰτία. ἔστι δὲ οὐδὲν ἕτερον ἐν τῇ κεφαλῇ λειότης ἢ παντελὴς ἀπουσία τριχῶν· ἅμα γάρ τις ἀναχωρεῖ τῶν χειρόνων, καὶ πρόσεισι τοῖς βελτίοσιν, ὥσπερ ἐλέγομεν ἀντίθεσιν εἶναι τῷ νεκρῷ πρὸς ζωήν· ζωὴ δὲ καὶ φῶς καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα τῆς ἀγαθῆς συστοιχίας ἐστί τε καὶ νομίζεται. εἰ δὴ ψιλότητι προσήκει τὸ φῶς, σκότῳ πρέπειν ἡγητέον τὴν κόμην· τοῦτο γὰρ οὐκ εὔλογόν ἐστιν, ἀλλὰ καὶ παντάπασιν ἀναγκαῖον. ἴσως δὲ καὶ πειθώ τινα δεῖ προσαγαγεῖν τῷ λόγῳ, μὴ μένοντας ἐπὶ τοῦ βιαίου τῆς ἀποδείξεως. οὐκοῦν ἅπαντες οἴονταί τε καὶ λέγουσιν αὐτοφυὲς εἶναι σκιάδειον τὴν κόμην· καὶ ὁ κάλλιστος ποιητῶν Ἀρχίλοχος ἐπαινέσας αὐτήν, ἐπαινεῖ μὲν οὖσαν ἐν ἑταίρας σώματι· λέγει δὲ οὕτως· ἡ δέ οἱ κόμη ὤμους κατεσκίαζε καὶ μετάφρενα. σκιὰ δὲ οὐδὲν ἕτερόν ἐστιν ἢ σκότος· ἑκατέρῳ γὰρ τῶν ὀνομάτων φωτὸς ἀπουσία σημαίνεται. ἐγγυτέρω δὲ προσιοῦσι καὶ ἁπτομένοις τοῦ πράγματος ἴδοι τις ἂν καὶ τὴν νύκτα τὴν μεγίστην οὖσαν σκιάν, ἀντιφραττούσης ταῖς ἀκτῖσι τῆς γῆς. ἀλλὰ καὶ μεθ´ ἡμέραν αἱ συνηρεφεῖς ὕλαι φωτὸς ἀμοιροῦσι, τῷ λίαν εἶναι κατάσκιοι καὶ κατάκομοι.

Traduction française :

[11] Mais j’allais négliger un point essentiel : les chauves non seulement s’appellent lunes, mais ils passent par les mêmes phases que la lune. Cet astre qui m’est si cher ne laisse voir d’abord qu’un étroit croissant; puis il se montre à moitié, et, continuant de croître, il finit par apparaître dans son plein. Si l’on est entièrement heureux, je veux dire si l’on est une pleine lune, on a presque le droit de s’appeler soleil : en effet on ne subit plus alors de nouvelles phases; on reste avec une sphère parfaite, qui lutte d’éclat avec celles du ciel. Souvenez-vous d’Ulysse : il est raillé par les prétendants, ces jeunes efféminés à la longue chevelure, qui vont périr tout à l’heure, tués tous, et ils sont plus d’un cent, par un seul chauve. Comme il prépare les lampes pour les allumer, on l’invite à ne pas se donner tant de peine, car sa tête suffit pour éclairer le palais tout entier. Or posséder et produire la lumière, n’est-ce pas une qualité vraiment divine, et qui atteste, non pas seulement notre ressemblance, mais notre parenté avec les dieux? Si la tête est si reluisante, c’est qu’elle est tout à fait lisse, et elle n’est lisse que par la complète absence de cheveux. S’éloigner du mal, c’est se rapprocher du bien. La vie, comme nous le disions tout à l’heure, est en opposition avec la mort; mais la vie, et la lumière, et toutes les choses de même nature, sont placées, et à juste titre, au rang des biens. Si la calvitie et la lumière vont de compagnie, il faut croire aussi que la chevelure et l’obscurité s’associent tout naturellement : cette conséquence n’est pas seulement vraisemblable, elle est absolument certaine. Mais sortons un instant de la démonstration rigoureuse, pour présenter quelques considérations de nature à plaire. On s’accorde à considérer la chevelure comme une sorte de parasol naturel. Archiloque, cet admirable poète, lorsqu’il en fait l’éloge (et remarquez que c’est dans le portrait d’une courtisane), s’exprime ainsi "Ses cheveux ombragent son cou, ses épaules". Or l’ombre n’est pas autre chose que l’obscurité; les deux expressions s’emploient pour désigner l’absence de lumière. Si l’on veut aller plus au fond et se rendre un compte exact de la vérité, on reconnaît que l’ombre par excellence c’est la nuit qui vient quand la terre ne reçoit plus les rayons du soleil. Mais même pendant le jour les forêts épaisses sont privées de lumière, parce qu’elles sont trop ombreuses, trop chevelues.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/07/2008