HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Éloge de la calvitie

θεσπεσιώτερον



Texte grec :

[16] Ἀνὴρ Μακεδών, κόμην τε ἀνεικὼς εἰς τὸ περιττὸν καὶ γένειον βαθὺ καθεικώς, ἐπ´ ἄνδρα Πέρσην ἐφέρετο· συμφρονήσας δὲ ὁ Πέρσης, καίπερ ὢν ἐν δεινῷ, γέρρον μὲν ἐκεῖνο καὶ ξυστὸν ἀφίησι τῶν χειρῶν, ὡς οὐχ ἱκανὰ ταῦτα τῷ Μακεδόνι· ᾄττει δὲ ὁμόσε, καὶ φθάσας εἴσω τῶν τοῦ πολεμίου ὅπλων γενέσθαι, λαμβάνεται τοῦ πώγωνος καὶ τῆς κόμης, κᾆθ´ οὕτω καταβάλλει στρατιώτην ἄμαχον, τριχὶ δίκην ἰχθύος ἐφελκυσάμενος· πεσόντα δὲ ἤδη κατακαίνει, τὸν ἀκινάκην σπασάμενος. εἶδε δή τις καὶ ἕτερος Πέρσης, καὶ μάλα ἄλλος καὶ ἄλλος, καὶ ταχὺ μὲν ἅπαντες ἦσαν ῥιψάσπιδες, ταχὺ δὲ ἄλλος ἄλλον κομήτην ἀπολαβόντες, ἀνὰ τὸ πεδίον ἐδίωκον· παρῄει γὰρ ὥσπερ σύνθημα διὰ τοῦ Περσικοῦ στρατεύματος, ὅτι ἄνδρες οὗτοι θριξὶν ἁλώσιμοι. μόνον οὖν, ὡς εἰκός, ὅσον φαλακρὸν ἦν τῆς Ἀλεξάνδρου φάλαγγος συντεταγμένον διέμεινεν. ἐν τούτῳ δὲ ὁ βασιλεὺς ἀπορίᾳ συνείχετο, γυμνοῖς ἐξιστάμενος οἷς ὡπλισμένοις ἦν ἀνυπόστατος· κἂν αἰσχρῶς ἀνέλυσεν ἐπὶ Κιλικίας Ἀλέξανδρος, κἂν ἐγένετο τοῖς Ἕλλησι καταγέλαστος, τῇ τριχομαχίᾳ κεκρατημένος· νυνὶ δέ (μοιρίδιον γὰρ ἦν ἤδη τοῖς Ἡρακλείδαις τοὺς Ἀχαιμενίδας παραχωρῆσαι τῶν σκήπτρων) ταχὺ συνείς τι τοῦ δεινοῦ, κελεύει μὲν ἀνακλητικὸν ἠχῆσαι τὰς σάλπιγγας· ἀπαγαγὼν δὲ ὡς πορρωτάτω καὶ καθίσας ἐν καλῷ τὸν στρατόν, ἐπαφίησιν αὐτῷ τοὺς κουρέας. οὗτοι μὲν οὖν δώροις ὑπὸ τοῦ βασιλέως ἀναπεισθέντες, πανδημεὶ τοὺς Μακεδόνας ἐξύρησαν. Δαρείῳ δὲ καὶ Πέρσαις οὐκέτι τὸ πρᾶγμα κατ´ ἐλπίδας ἐχώρησε· μὴ γὰρ οὔσης ἔτι λαβῆς, πρὸς πολὺ καλλίους ἀγωνιστὰς τοῖς ὅπλοις ἐκρίνοντο.

Traduction française :

[16] Un Macédonien à la chevelure longue et à la barbe épaisse était aux prises avec un Perse: le Perse, gardant toute sa présence d’esprit dans ce pressant danger, jette son bouclier et son javelot, armes inutiles pour combattre le Macédonien; il s’élance, arrive sur son adversaire, le saisit par la barbe et les cheveux; et le mettant ainsi dans l’impossibilité de résister, il l’entraîne comme un poisson, l’abat à ses pieds, et tirant son épée il l’immole. Tous les Perses, les uns après les autres, en font autant; ils abandonnent leurs boucliers; chacun prend un ennemi par les cheveux et le renverse, comme si le mot d’ordre avait été donné à toute l’armée de recourir à ce moyen assuré de vaincre les Macédoniens. Ainsi, parmi les soldats d’Alexandre, ceux-là seulement qui étaient chauves ne furent pas mis en déroute. Le roi fut contraint de reculer devant ces ennemis sans armes, lui que leurs armes n’auraient pu jamais arrêter. Peu s’en fallut qu’Alexandre n’eût à regagner la Cilicie, et ne devint la risée des Grecs, pour avoir été vaincu dans un combat où l’on se prenait aux cheveux. Mais comme les destins voulaient que l’empire des Achéménides tombât au pouvoir des Héraclides, en voyant comment tourne la bataille il donne l’ordre aux trompettes de sonner la retraite ; il ramène ses soldats en lieu sûr, et les fait passer par les mains des barbiers. Bien payés par le roi, ceux-ci eurent bientôt rasé tous les Macédoniens. Dès lors Darius et les Perses virent toutes leurs espérances déçues: ils ne savaient plus où saisir des adversaires qui leur étaient trop supérieurs; la fortune des armes devait leur être contraire.





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Dernière mise à jour : 17/07/2008