HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Dion ou traité de sa vie (texte complet)

θόρυβος



Texte grec :

[15] Τί οὖν εἰ κἀγὼ πρὸς τὸν ἐμαυτοῦ παῖδα, ὃν ὑπέσχετο μὲν εἰς νέωτα ὁ θεός· ἐμοὶ δὲ πάρεστιν ὁ παῖς ἤδη· πρὸς τοῦτον οὖν ἀξιῶ παίζειν τε καὶ σπουδάζειν; ἐπεί τοι καὶ αὐτὸν ἀμφότερα ἀγαθὸν γενέσθαι βούλομαι, μύθων τε ῥητῆρ´ ἔμεναι, γνωστῆρά τε ὄντων, καὶ μὴ καταφρονεῖν τοῦ Σωκράτους, ὃς οὐκ ἀπηξίου καὶ τοὺς δημοσίᾳ θαπτομένους δύνασθαι λόγῳ κοσμεῖν, καίτοι καὶ τοῦτο μεῖζον ἢ καθ´ ἑαυτὸν ᾤετο· προσένεμε γὰρ Ἀσπασίᾳ τὴν δύναμιν ταύτην, ᾗ προσεφοίτα κατὰ χάριν τοῦ τὰ ἐρωτικὰ παιδευθῆναι. εἰ δέ τινα τὰ κατὰ Ἀσπασίαν τε καὶ Σωκράτην ἐρωτικὰ ἐννενόηκας, οὐκ ἀπιστήσεις ὅτι φιλοσοφία τὰς τελεωτάτας ἐποπτεύσασα τελετάς, ἁπανταχοῦ τὸ καλὸν ἐπιγνώσεται καὶ ἀσπάσεται, καὶ ῥητορικὴν ἐπαινέσεται, καὶ ἀσπασίως καὶ ποιητικῆς ἀνθέξεται· ταύτην μὲν γὰρ ἄντικρυς εἰργάσατο καὶ Σωκράτης, οὐχ ὁ παῖς οὐδ´ ὁ νέος Σωκράτης, ἀλλ´ ὁ μετὰ τὴν ἡλιαίαν ἤδη δίαιταν ἔχων ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ, ὁπηνίκα παίζειν ἥκιστα καιρὸς ἦν τηλικῷδε ὄντι καὶ ἐν τοιούτοις, οὔπω λέγω, δεινοῖς· τί γὰρ ἂν καὶ δεινὸν Σωκράτει; ἀλλ´ οὐδὲ μέντοι παίζειν ἀξίοις· ὁ δὲ τῷ θεῷ φησι πείθεσθαι. καὶ μὴ ἀπιστῶμεν· ᾠκειοῦτο γὰρ αὐτὸν τῇ κοινωνίᾳ τοῦ ἔργου. ἢ οὐ ποιητής ἐστιν ὁ τὸ χρηστήριον ἔχων τὸ Πυθοῖ, καὶ νὴ Δία τὸ ἐν Βραγχίδαις; οὗτος μέντοι μετεποιήθη καὶ τῆς Ὁμήρου ποιήσεως ὡς αὐτῷ προσηκούσης, ἤειδον μὲν ἐγών, ὁ δ´ ἀπέγραφε θεῖος Ὅμηρος. λελήθασιν οὖν ὑπὸ σοφίας οἱ στασιῶται τῆς ἀγλωττίας οὗτοι καὶ τὸν Ἀπόλλω δεύτερον ἄγοντες ἑαυτῶν, μετ´ Ἀσπασίας τε καὶ Σωκράτους. ἡμεῖς δὲ ἐπὶ πάντας λόγους παρακαλῶμεν τὸν παῖδα, καὶ συνευξώμεθα αὐτῷ, μή, πρὶν ἀμωσγέπως ἐμφορηθῆναι ῥητορικῆς καὶ ποιήσεως, καὶ δύνασθαι νοῦν τε ἔχειν, καὶ δι´ αὐτῶν ἀμύνειν αὐταῖς, ἐντυχεῖν ἀνδρὶ θράσος ἔχοντι καὶ ἐπανισταμένῳ ταῖς μούσαις. τί γὰρ ἂν καὶ χρήσαιο τοῖς κτήμασι τοῖς πατρῴοις; τοὺς μὲν γὰρ ἀγροὺς ἐλάττους ἐποίησα, καὶ συχνοί μοι τῶν οἰκετῶν ἰσοπολῖται γεγόνασι, χρυσίον δὲ οὔτε ἐν φαλάροις ἔχω γυναικῶν, οὔτε ἐν νομίσμασιν· ὅ τι γὰρ καὶ ἦν, ἅπαν αὐτό, ὥσπερ Περικλῆς, εἰς τὸ δέον ἀνάλωσα· τὰ βιβλία δὲ πολλαπλάσια τῶν ἀπολειφθέντων ἀπέδειξα· τούτοις οὖν ἅπασι δέον σε δύνασθαι χρῆσθαι.

Traduction française :

[15] Et pourquoi n’en ferais-je pas autant avec mon fils, ce fils dont le ciel m’a promis la naissance dans quelques mois, et que déjà je crois voir? Moi aussi ne puis-je avec lui mêler la plaisanterie au sérieux? Car je veux qu’il sache tout à la fois discourir et saisir la vérité des choses. Qu’il n’aille pas blâmer Socrate qui se plut à faire l’éloge des guerriers inhumés aux frais de l’Etat. Ce panégyrique pourtant lui semblait au-dessus de ses forces: aussi en attribuait-il tout le mérite à Aspasie, auprès de laquelle il allait souvent s’instruire des choses de l’amour. Si vous songez à ces entretiens d’Aspasie et de Socrate sur l’amour, vous avouerez que la philosophie, après avoir pénétré les plus augustes mystères, saura reconnaître et embrasser le bien partout où elle le trouvera; elle aimera l’éloquence, et s’attachera volontiers à la poésie. La poésie, Socrate la cultiva, non pas dans son enfance ni dans sa jeunesse, mais dans son âge mûr, lorsqu’il était en prison. A cet âge ne convenaient plus les vains amusements; et puis l’heure était, je ne dis pas terrible (que pouvait-il y avoir de terrible pour Socrate?) mais peu favorable aux amusements. Socrate ne faisait des vers que pour obéir à Dieu, disait-il, et nous pouvons l’en croire; car il s’associait à la Divinité en participant avec elle à une même œuvre. N’est-il pas poète celui qui rend des oracles à Delphes et dans le temple des Branchides? Il s’attribue les vers d’Homère, il en est l’auteur: Je chantais, Homère écrivait. Condamner, au nom de la philosophie, l’art de bien dire, c’est donc se mettre au-dessus, je ne dirai pas seulement d’Aspasie et de Socrate, mais d’Apollon lui-même. Pour moi je veux exciter mon fils à l’étude des lettres; je souhaite qu’exerçant d’abord son intelligence par un commerce assidu avec l’éloquence et la poésie, il puisse, fortifié par elles, les défendre, quand il se trouvera plus tard en face de quelque insolent détracteur des Muses. Quel autre profit pourrais-tu retirer, ô mon fils, des biens que tu tiendras de ton père? Je possède beaucoup moins de champs que je n’en ai reçu en héritage; la plupart de mes serviteurs sont aujourd’hui mes égaux dans la cité; il ne me reste plus d’or ni de bijoux: ce que j’en avais, je l’ai dépensé, à l’exemple de Périclès, on choses nécessaires. J’ai beaucoup plus de livres qu’il ne m’en avait été laissé: voilà la richesse dont il faut que tu saches user.





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Dernière mise à jour : 10/07/2008