HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Synesius de Cyrène (c. 373 - c. 414), Dion ou traité de sa vie (texte complet)

θεὸς



Texte grec :

[14] Ἀλλ´ ὅ γε τοῦ διδασκάλου βίος. λόγου δὲ ἐξῃρήσθων, εἴ τις εἷς ἢ δύο φύσει τῶν ἐν τῷ πράγματι χαλεπῶν γεγόνασι διαφέροντες. γένοιτο γὰρ ἂν κἀκεῖνο καὶ καθ´ ἕκαστον ἐπιτήδευμα φανῆναί τινας ἀμείνους ἢ ὡς ἁλῶναι τοῖς προσπεφυκόσιν αὐτῷ καὶ παραβλαστάνουσι πάθεσιν· ἐπεὶ ὅγε διδάσκαλος, ἐπειδὰν ἐξαρτήσηται τοὺς θαυμασομένους, οὐδενὸς οὐδὲν ἀποδέξεται λέγοντος. ἢ κίνδυνος καταφρονηθῆναι καὶ περιιδεῖν ἀφιπτάμενα τὰ μειράκια. εἰ γὰρ οὐ διοίσεται, τὴν ὑπόθεσιν ἔφθειρε· δεῖ δὲ αὐτὸν τηρεῖσθαι διδάσκαλον. εἱμαρμένη τοίνυν ἀνδρὸς διδασκάλου καὶ φθονερὸν αὐτὸν εἶναι, τὸ μέγιστόν τε καὶ ὑλικώτατον τῶν παθῶν· καὶ ἀπεύξεται μὲν μηδένα γενέσθαι σοφὸν ἐν πόλει· γενομένου δὲ λυμανεῖται τὴν δόξαν, ἵνα μόνος ἀποβλέποιτο. καθεδεῖται δὲ ὥσπερ κεράμιον ἐπιχειλὲς τῆς σοφίας, καὶ οὐκ ἂν ἔτι χωρῆσον. οὔκουν ἀγαθόν γέ τι χωρεῖ, τελχὶς καὶ βάσκανος ὤν. πῶς οὖν ἄν τις κάκιον ἀπαλλάξειεν ἀνδρός, ὅτῳ μὴ ἔξεστι γενέσθαι βελτίονι; Σωκράτης δὲ καὶ Προδίκῳ παρεῖχεν ἑαυτὸν ὠφελεῖν εἴ τι δύναιτο, καὶ Ἱππίᾳ ξυνεχώρει τι λέγειν, καὶ ὡς Πρωταγόραν ἐβάδιζεν, καὶ συνίστη τοὺς πλουσιωτάτους τῶν νέων τῷ τοιῷδε φύλῳ τῶν σοφιστῶν· οὐ γὰρ ἐποιεῖτο σοφὸς εἶναι Σωκράτης· ἦν γὰρ σοφός· καὶ τοῖς μειρακίοις ἐξῆν, εἰ προσεῖχον τὸν νοῦν, μὴ ἀγνοεῖν, ὅστις μὲν ὁ διδάσκων Πρωταγόρας, ὅστις δὲ ὁ μανθάνων Σωκράτης. ἀλλὰ καὶ Γλαύκων, ἀλλὰ καὶ Κριτίας ἐκ τῆς ὁμοίας αὐτῷ διελέγοντο· καὶ οὐδὲ Σίμων ὁ σκυτεὺς πάνυ τι συγχωρεῖν ἠξίου Σωκράτει, ἀλλ´ ἐπράττετο λόγον ἑκάστου λόγου. Κλειτοφῶν δὲ καὶ ἐλοιδόρησεν αὐτὸν ἐν Λυσίου τοῦ σοφιστοῦ, καὶ τὴν Θρασυμάχου συνουσίαν προὐτίμησε· Σωκράτης δὲ οὐδὲ πρὸς τοῦτο παρώξυντο, ἀλλὰ καὶ τοῦτο Κλειτοφῶν κακῶς οἴεται. ἤρκει δὲ αὐτῷ καὶ Φαῖδρος περιτυχών, καὶ εἵπετο Φαίδρῳ Σωκράτης πρὸ ἄστεος ἡγουμένῳ, καὶ ἠνέσχετο φορτικοῦ λόγου, καὶ ἀντεξήγαγεν αὐτῷ λόγον ἕτερον, ἵνα Φαίδρῳ χαρίσηται. οὕτως εὔκολος ἦν, καὶ οὐκ ἀπεσεμνύνετο πρὸς τοὺς ἀνθρώπους. αὐτὴ μὲν γὰρ ἡ Ξανθίππη, φεῦ τῆς ὀλιγωρίας, ὡς ἐχρῆτο Σωκράτει· ἀλλ´ οὐδὲν ἐκώλυσε Σωκράτην εὐθυμεῖσθαι καὶ καταφρονούμενον. οὐδ´ ἐμὲ τοίνυν, οὐδ´ ἄλλον οὐδένα ἄνθρωπον, ὅστις οὐχ ὑπέθηκεν ἑαυτὸν τῷ παντοδαπῷ θηρίῳ, τῇ δόξῃ, ἀλλ´ ἑαυτῷ ἀρέσκει καὶ τῷ θεῷ, τοῖς δὲ ἀνθρώποις ἀνθρωπίνως συνεῖναι καὶ βούλεται καὶ ἐπίσταται. ἐπεί τοι Σωκράτης καὶ τὸν ἀτοπώτερον τῶν λόγων διατιθέμενος, τὸν ἐπὶ διαβολῇ τῶν ἐρωτικῶν, δύναται μεθαρμόσασθαι τὴν ἀληθεστέραν, καὶ αὐτίκα γε μεθαρμόσεται, καὶ τὸ Διὸς ἅρμα ὑμνήσει, καὶ τὰς ἱερὰς διφρείας τῶν ἕνδεκα θεῶν· μένει γὰρ Ἑστία ἐν θεῶν οἴκῳ μόνη· ὑμνεῖ δὲ καὶ ψυχὰς ὀπαδοὺς θεῶν, καὶ τὸν ἀγῶνα ὃν ἔχουσιν ὑπερκύψαι τῶν οὐρανοῦ νώτων. ἐκεῖ που καὶ τὸν παρακεκινδυνευμένον λόγον πρὸς τὸ παιδίον ἐξηγεῖσθαι τολμᾷ τὸ ἐπέκεινα ταύτῃ, παρὰ τὴν αὐτὴν πλάτανον, παρ´ ἣν ἐρρητόρευσε καὶ τῷ σοφιστῇ Λυσίᾳ προσεγυμνάσατο· καὶ πρὸς τὸν αὐτὸν μέντοι παῖδα· οὔτοι λέγω τὸν Φαῖδρον· νεανίας γὰρ οὗτος καὶ ἀνὴρ ἤδη· ἀλλ´ ὑπόκειται μειράκιον αὐτῷ καλὸν καὶ ἐν ὥρᾳ· καὶ τοῦτο πείθει καὶ μεταπείθει τὰ περὶ ἔρωτος· καὶ πρὸς αὐτὸ παίζει τε καὶ σπουδάζει.

Traduction française :

[14] Ces gens qui tiennent école, quelle est leur existence, à part une ou deux exceptions? Car il est des hommes que leur talent affranchit des ennuis ordinaires de leur métier; partout on voit des esprits distingués qui savent s’élever au-dessus des difficultés et des misères de leur profession. On tient donc école: dès qu’on s’est attaché quelques disciples, on n’admet plus qu’un autre maître puisse rien dire de bien, car on courrait risque d’être délaissé, et de voir les élèves déserter. Il faut penser tout autrement que ses rivaux, si l’on veut avoir un enseignement à soi : or on tient à rester professeur. Le professeur est donc fatalement condamné à la jalousie; et la jalousie, c’est de toutes les passions la plus vile et la plus odieuse. Il fera des vœux pour qu’il n’apparaisse point de sage dans la cité: s’il en vient un, il va le décrier, car il veut être admiré sans partage. Il semble, à ses grands airs, qu’en lui la sagesse surabonde; le vase est plein jusqu’aux bords, on ne peut plus rien y mettre. Mais trouvera-t-on jamais rien de bon dans une âme envieuse et basse? Est-il rien de plus misérable que l’homme qui ne peut même pas s’améliorer? Socrate assistait aux leçons de Prodicus pour en tirer quelque profit; il écoutait Hippias; il allait trouver Protagoras; il amenait les fils des plus riches familles à l’école des sophistes; il ne se donnait pas pour un sage. C’est qu’il était réellement sage; et les jeunes gens, avec un peu d’attention, pouvaient aisément discerner ce qu’étaient au fond Protagoras et Socrate, sous les apparences l’un de maître, l’autre de disciple. Glaucon, Critias conversaient avec Socrate sur le pied de l’égalité; Simon même, le cordonnier, disputait contre lui, n’admettant rien qu’après démonstration. Chez le sophiste Lysias Clitophon insulta même Socrate, et à sa société il préférait celle de Thrasymaque. Socrate cependant n’en conçut aucun dépit, quoi que pût en penser Clitophon, bien à tort. Il rencontrait Phèdre; cet unique auditeur lui suffisait; il le suivait hors de la ville; il écoutait d’abord patiemment un frivole discours, auquel il opposait un autre discours pour l’instruction de Phèdre. C’est qu’il était d’humeur facile, et ne songeait pas à se faire valoir en public. Xanthippe elle-même, bon Dieu! avec quel dédain traitait-elle Socrate! Mais après tout ce Socrate, dont on semblait faire si peu de compte, n’en vivait pas moins heureux. Ne peut-il pas en être de même et pour moi et pour tous ceux qui n’entendent pas s’asservir aux exigences sans nombre de ce monstre qu’on appelle la renommée, qui ne songent à plaire qu’à eux-mêmes et à Dieu, qui veulent et qui savent vivre en hommes avec les hommes? Socrate, dans son entretien avec Phèdre, parle à deux reprises sur l’amour, la première fois pour en dire du mal, pur jeu d’esprit, où il prend le contre-pied de la réalité; puis, changeant de langage, il va chanter le char de Jupiter, les attelages sacrés des onze dieux, car seule Vesta reste dans le palais céleste ; il chante aussi les âmes qui escortent les dieux, et qui s’efforcent de monter jusqu’au faîte du ciel. En entrevoyant la plaine de la vérité, Socrate s’enhardit à élever son langage: le voilà bien loin des pensées qu’il exprimait tout à l’heure, sous le même platane, quand il faisait œuvre de rhéteur et s’essayait contre le sophiste Lysias. Le second discours s’adresse encore au même enfant; ce n’est pas Phèdre que je veux dire, car Phèdre était déjà un jeune homme, dans la force de l’âge. C’est à un bel adolescent que Socrate a l’air de parler; il lui expose tour à tour sur l’amour des théories toutes diverses: après la plaisanterie vient le sérieux.





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Dernière mise à jour : 10/07/2008