HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVII-1

καὶ



Texte grec :

[17a,37] Ἡ δ´ οὖν Μοίριδος λίμνη διὰ τὸ μέγεθος καὶ τὸ βάθος ἱκανή ἐστι κατὰ τὰς ἀναβάσεις τὴν πλημμυρίδα φέρειν καὶ μὴ ὑπερπολάζειν εἰς τὰ οἰκούμενα καὶ πεφυτευμένα, εἶτα ἐν τῇ ἀποβάσει τὸ πλεονάζον ἀποδοῦσα τῇ αὐτῇ διώρυγι κατὰ θάτερον τῶν στομάτων ἔχειν ὑπολειπόμενον τὸ χρήσιμον πρὸς τὰς ἐποχετείας καὶ αὐτὴ καὶ ἡ διῶρυξ. ταῦτα μὲν φυσικά, ἐπίκειται δὲ τοῖς στόμασιν ἀμφοτέροις τῆς διώρυγος κλεῖθρα οἷς ταμιεύουσιν οἱ ἀρχιτέκτονες τό τε εἰσρέον ὕδωρ καὶ τὸ ἐκρέον. πρὸς δὲ τούτοις ἡ τοῦ λαβυρίνθου κατασκευὴ πάρισον ταῖς πυραμίσιν ἐστὶν ἔργον καὶ ὁ παρακείμενος τάφος τοῦ κατασκευάσαντος βασιλέως τὸν λαβύρινθον. ἔστι δὲ κατὰ τὸν πρῶτον εἴσπλουν τὸν εἰς τὴν διώρυγα προελθόντι ὅσον τριάκοντα ἢ τετταράκοντα σταδίους ἐπίπεδόν τι τραπεζῶδες χωρίον, ἔχον κώμην τε καὶ βασίλειον μέγα ἐκ πολλῶν βασιλείων, ὅσοι πρότερον ἦσαν νομοί· τοσαῦται γάρ εἰσιν αὐλαὶ περίστυλοι συνεχεῖς ἀλλήλαις ἐφ´ ἕνα στίχον πᾶσαι καὶ ἐφ´ ἑνὸς τοίχου ὡς ἂν τείχους μακροῦ προκειμένας ἔχοντος τὰς αὐλάς· αἱ δ´ εἰς αὐτὰς ὁδοὶ καταντικρὺ τοῦ τείχους εἰσί· πρόκεινται δὲ τῶν εἰσόδων κρυπταί τινες μακραὶ καὶ πολλαί, δι´ ἀλλήλων ἔχουσαι σκολιὰς τὰς ὁδοὺς ὥστε χωρὶς ἡγεμόνος μηδενὶ τῶν ξένων εἶναι δυνατὴν τὴν εἰς ἑκάστην αὐλὴν πάροδόν τε καὶ ἔξοδον. τὸ δὲ θαυμαστόν, ὅτι αἱ στέγαι τῶν οἴκων ἑκάστου μονόλιθοι, καὶ τῶν κρυπτῶν τὰ πλάτη μονολίθοις ὡσαύτως ἐστέγασται πλαξὶν ὑπερβαλλούσαις τὸ μέγεθος, ξύλων οὐδαμοῦ καταμεμιγμένων οὐδ´ ἄλλης ὕλης οὐδεμιᾶς· ἀναβάντα τε ἐπὶ τὸ στέγος οὐ μεγάλῳ ὕψει ἅτε μονοστέγῳ ἔστιν ἰδεῖν πεδίον λίθινον ἐκ τηλικούτων λίθων, ἐντεῦθεν δὲ πάλιν εἰς τὰς αὐλὰς ἐκπίπτοντα ἑξῆς ὁρᾶν κειμένας ὑπὸ μονολίθων κιόνων ὑπηρεισμένας ἑπτὰ καὶ εἴκοσι· καὶ οἱ τοῖχοι δὲ οὐκ ἐξ ἐλαττόνων τῷ μεγέθει λίθων σύγκεινται. ἐπὶ τέλει δὲ τῆς οἰκοδομίας ταύτης πλέον ἢ στάδιον ἐπεχούσης ὁ τάφος ἐστί, πυραμὶς τετράγωνος, ἑκάστην τετράπλεθρον πως ἔχουσα τὴν πλευρὰν καὶ τὸ ἴσον ὕψος· Ἰμάνδης δ´ ὄνομα ὁ ταφείς. πεποιῆσθαι δέ φασι τὰς αὐλὰς τοσαύτας, ὅτι τοὺς νομοὺς ἔθος ἦν ἐκεῖσε συνέρχεσθαι πάντας ἀριστίνδην μετὰ τῶν οἰκείων ἱερέων καὶ ἱερειῶν, θυσίας τε καὶ δικαιοδοσίας περὶ τῶν μεγίστων χάριν· κατήγετο δὲ τῶν νομῶν ἕκαστος εἰς τὴν ἀποδειχθεῖσαν αὐλὴν αὐτῷ.

Traduction française :

[17a,37] Le lac Moeris, par son étendue et sa profondeur, est apte à contenir, lors des crues du Nil, l'excédant de l'inondation, sans en rien laisser déborder sur les terres habitées et cultivées ; il peut aussi, lorsque les eaux commencent à se retirer, rendre au Nil cet excédant par l'une ou l'autre des embouchures du canal en gardant encore assez d'eau (et le canal pareillement) pour suffire aux arrosements. La nature à elle seule eût apparemment produit ce double effet, mais on a voulu aider la nature et à cette fin on a fermé les deux bouches du canal par des portes-écluses pour permettre aux architectes de mesurer exactement l'eau qui entre et l'eau qui sort. Indépendamment de ces ouvrages, citons encore le labyrinthe, monument qui, par ses proportions et ses dispositions étranges, égale presque les pyramides, et tout à côté du labyrinthe le tombeau du roi qui l'a édifié. Après avoir dépassé sur le fleuve de 30 ou 40 stades environ la première entrée du canal, on aperçoit un terrain plat en forme de table sur lequel sont bâtis un village et un vaste palais ou plutôt un assemblage de palais : autant en effet on comptait de nomes dans l'ancienne Egypte, autant on compte de ces palais, de ces aulae, pour mieux dire, entourées de colonnes, et placées à la suite les unes des autres toutes sur une seule ligne et le long d'un même côté de l'enceinte, de sorte qu'on les prendrait à la rigueur pour les piliers ou contreforts d'un long mur. Leurs entrées respectives font face à ce mur, mais se trouvent précédées ou masquées par de mystérieuses constructions appelées cryptes, dédale de longues et innombrables galeries reliées ensemble par des couloirs tortueux, dédale tellement inextricable, qu'il serait de toute impossibilité à un étranger de passer d'une aula dans l'autre et de ressortir sans guide. Le plus curieux, c'est qu'à l'imitation des chambres, {des aulae,} dont chacune a pour plafond un monolithe, les cryptes sont recouvertes, mais dans le sens de leur largeur, de dalles ou de pierres d'un seul morceau de dimensions extraordinaires, sans mélange de poutres ni d'autres matériaux d'aucune sorte, si bien qu'en montant sur le toit (lequel n'est pas très élevé, vu que l'édifice n'a qu'un étage) on découvre une véritable plaine pavée, et pavée de ces énormes pierres. Et maintenant, que l'on se retourne pour reporter sa vue sur les aulae, on voit se dérouler devant soi toute une enfilade de palais flanqués chacun de vingt-sept colonnes monolithes, bien que les pierres employées dans l'assemblage des murs soient déjà de dimensions énormes. A l'extrémité enfin de cet édifice, qui couvre plus d'un stade de terrain, est le tombeau en question : il a la forme d'une pyramide quadrangulaire pouvant avoir 4 plèthres de côté et autant de hauteur. Imandès est le nom du roi qui y est enseveli. On explique le nombre des aulae du labyrinthe, en disant qu'il était d'usage anciennement que des députations de chaque nome, précédées de leurs prêtres et prêtresses, se rassemblassent en ce lieu pour y sacrifier en commun et pour y juger solennellement les causes les plus importantes. Or chaque députation était conduite à l'aula qui avait été spécialement affectée au nome qu'elle représentait.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site d'Agnès VINAS

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 31/01/2008