HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVII-1

ἐξ



Texte grec :

[17a,33] Τετταράκοντα δ´ ἀπὸ τῆς πόλεως σταδίους προελθόντι ὀρεινή τις ὀφρύς ἐστιν, ἐφ´ ᾗ πολλαὶ μέν εἰσι πυραμίδες, τάφοι τῶν βασιλέων, τρεῖς δ´ ἀξιόλογοι· τὰς δὲ δύο τούτων καὶ ἐν τοῖς ἑπτὰ θεάμασι καταριθμοῦνται· εἰσὶ γὰρ σταδιαῖαι τὸ ὕψος, τετράγωνοι τῷ σχήματι, τῆς πλευρᾶς ἑκάστης μικρῷ μεῖζον τὸ ὕψος ἔχουσαι· μικρῷ δὲ καὶ ἡ ἑτέρα τῆς ἑτέρας ἐστὶ μείζων· ἔχει δ´ ἐν ὕψει μέσως πως {μιᾶς} τῶν πλευρῶν λίθον ἐξαιρέσιμον· ἀρθέντος δὲ σῦρίγξ ἐστι σκολιὰ μέχρι τῆς θήκης· αὗται μὲν οὖν ἐγγὺς ἀλλήλων ἐπὶ τῷ αὐτῷ ἐπιπέδῳ, ἀπωτέρω δ´ ἐστὶν ἐν ὕψει μείζονι τῆς ὀρεινῆς ἡ τρίτη πολὺ ἐλάττων τῶν δυεῖν, πολὺ δὲ μείζονος δαπάνης κατεσκευασμένη· ἀπὸ γὰρ θεμελίων μέχρι μέσου σχεδόν τι μέλανος λίθου ἐστίν, ἐξ οὗ καὶ τὰς θυΐας κατασκευάζουσι, κομίζοντες πόρρωθεν· ἀπὸ γὰρ τῶν τῆς Αἰθιοπίας ὀρῶν· καὶ τῷ σκληρὸς εἶναι καὶ δυσκατέργαστος πολυτελῆ τὴν πραγματείαν παρέσχε· λέγεται δὲ τῆς ἑταίρας τάφος γεγονὼς ὑπὸ τῶν ἐραστῶν, ἣν Σαπφὼ μὲν ἡ τῶν μελῶν ποιήτρια καλεῖ Δωρίχαν, ἐρωμένην τοῦ ἀδελφοῦ αὐτῆς Χαράξου γεγονυῖαν, οἶνον κατάγοντος εἰς Ναύκρατιν Λέσβιον κατ´ ἐμπορίαν, ἄλλοι δ´ ὀνομάζουσι Ῥοδῶπιν· μυθεύουσι δ´ ὅτι λουομένης αὐτῆς ἓν τῶν ὑποδημάτων αὐτῆς ἁρπάσας ἀετὸς παρὰ τῆς θεραπαίνης κομίσειεν εἰς Μέμφιν καὶ τοῦ βασιλέως δικαιοδοτοῦντος ὑπαιθρίου, γενόμενος κατὰ κορυφὴν αὐτοῦ ῥίψειε τὸ ὑπόδημα εἰς τὸν κόλπον· ὁ δὲ καὶ τῷ ῥυθμῷ τοῦ ὑποδήματος καὶ τῷ παραδόξῳ κινηθεὶς περιπέμψειεν εἰς τὴν χώραν κατὰ ζήτησιν τῆς φορούσης ἀνθρώπου τοῦτο, εὑρεθεῖσα δ´ ἐν τῇ πόλει τῶν Ναυκρατιτῶν ἀναχθείη καὶ γένοιτο γυνὴ τοῦ βασιλέως, τελευτήσασα δὲ τοῦ λεχθέντος τύχοι τάφου.

Traduction française :

[17a,33] A 40 stades au delà de Memphis, règne une côte montagneuse sur laquelle se dressent plusieurs pyramides, qui sont autant de sépultures royales. Trois de ces pyramides sont particulièrement remarquables. Il y en a même deux, sur les trois, qui sont rangées au nombre des sept Merveilles du monde, et rien n'est plus juste : elles n'ont pas moins d'un stade de hauteur, leur forme est quadrangulaire et la longueur de chacun de leurs côtés n'est inférieure que de très peu à leur hauteur. L'une des deux pyramides est un peu plus grande que l'autre. A une certaine hauteur sur un de ses côtés se trouve une pierre qui peut s'enlever, et, qui une fois enlevée, laisse voir l'entrée d'une galerie tortueuse ou syringe, aboutissant au tombeau. Ces deux pyramides sont bâties l'une à côté de l'autre sur le même plan. Plus loin maintenant et sur un point plus élevé de la montagne est la troisième pyramide, qui, de dimensions beaucoup moindres que les deux autres, se trouve cependant avoir coûté beaucoup plus cher de construction : cette différence tient à ce que, depuis la base jusqu'à moitié de la hauteur environ, il n'a été employé d'autre pierre que cette pierre noire qui entre aussi dans la composition des mortiers, pierre qu'on fait venir des montagnes situées tout à l'extrémité de l'Ethiopie, et qui, par son extrême dureté et sa difficulté à se laisser travailler, augmente beaucoup le prix de la main-d'oeuvre. La pyramide en question passe pour être le tombeau d'une courtisane célèbre et pour avoir été édifiée aux frais de ses amants, et ladite courtisane ne serait autre que cette Doricha dont parle Sappho, l'illustre mélographe, comme ayant été la maîtresse de son frère Charaxus, au temps où celui-ci, négociant en vins de Lesbos, fréquentait Naucratis pour ses affaires. Quelques auteurs donnent à cette même courtisane le nom de Rhodôpis et racontent à son sujet la fable ou légende que voici : un jour, comme elle était au bain, un aigle enleva une de ses chaussures des mains de sa suivante, et s'envola vers Memphis où, s'étant arrêté juste au-dessus du roi, qui rendait alors la justice en plein air dans une des cours de son palais, il laissa tomber la sandale dans les plis de sa robe. Les proportions mignonnes de la sandale et le merveilleux de l'aventure émurent le roi, il envoya aussitôt par tout le pays des agents à la recherche de la femme dont le pied pouvait chausser une chaussure pareille ; ceux-ci finirent par la trouver dans la ville de Naucratis, et l'amenèrent au roi, qui l'épousa et qui, après sa mort, lui fit élever ce magnifique tombeau.





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Dernière mise à jour : 31/01/2008