HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVII-1

πρὸς



Texte grec :

[17a,2] Φησὶ δὴ τοῦ Ἀραβίου κόλπου πρὸς τὴν ἑσπέραν χιλίους σταδίους διέχειν τὸν Νεῖλον, παραπλήσιον ὄντα τῷ γράμματι τῷ Ν κειμένῳ ἀνάπαλιν. ῥυεὶς γάρ, φησίν, ἀπὸ Μερόης ἐπὶ τὰς ἄρκτους ὡς δισχιλίους καὶ ἑπτακοσίους σταδίους, πάλιν ἀναστρέφει πρὸς μεσημβρίαν καὶ τὴν χειμερινὴν δύσιν ὡς τρισχιλίους καὶ ἑπτακοσίους σταδίους, καὶ σχεδόν {τι} ἀντάρας τοῖς κατὰ Μερόην τόποις καὶ εἰς τὴν Λιβύην πολὺ προπεσὼν καὶ τὴν ἑτέραν ἐπιστροφὴν ποιησάμενος πρὸς τὰς ἄρκτους φέρεται πεντακισχιλίους μὲν καὶ τριακοσίους σταδίους ἐπὶ τὸν μέγαν καταράκτην μικρὸν παρεπιστρέφων πρὸς τὴν ἕω, χιλίους δὲ καὶ διακοσίους τοὺς ἐπὶ τὸν ἐλάττω τὸν κατὰ Συήνην, πεντακισχιλίους δὲ ἄλλους καὶ τριακοσίους ἐπὶ τὴν θάλατταν. ἐμβάλλουσι δ´ εἰς αὐτὸν δύο ποταμοί, φερόμενοι μὲν ἔκ τινων λιμνῶν ἀπὸ τῆς ἕω, περιλαμβάνοντες δὲ νῆσον εὐμεγέθη τὴν Μερόην· ὧν ὁ μὲν Ἀσταβόρας καλεῖται κατὰ τὸ πρὸς ἕω πλευρὸν ῥέων, ἅτερος δ´ Ἀστάπους· οἱ δ´ Ἀστασόβαν καλοῦσι, τὸν δ´ Ἀστάπουν ἄλλον εἶναι, ῥέοντα ἔκ τινων λιμνῶν ἀπὸ μεσημβρίας καὶ σχεδόν {τι} τὸ κατ´ εὐθεῖαν σῶμα τοῦ Νείλου τοῦτον ποιεῖν· τὴν δὲ πλήρωσιν αὐτοῦ τοὺς θερινοὺς ὄμβρους παρασκευάζειν. ὑπὲρ δὲ τὰς συμβολὰς τοῦ Ἀσταβόρα καὶ τοῦ Νείλου σταδίοις ἑπτακοσίοις Μερόην εἶναι πόλιν ὁμώνυμον τῇ νήσῳ· ἄλλην δ´ εἶναι νῆσον ὑπὲρ τῆς Μερόης, ἣν ἔχουσιν οἱ Αἰγυπτίων φυγάδες οἱ ἀποστάντες ἀπὸ Ψαμμιτίχου, καλοῦνται δὲ Σεμβρῖται, ὡς ἂν ἐπήλυδες· βασιλεύονται δὲ ὑπὸ γυναικός, ὑπακούουσι δὲ τῶν ἐν Μερόῃ. τὰ δὲ κατωτέρω ἑκατέρωθεν Μερόης παρὰ μὲν τὸν Νεῖλον πρὸς τὴν Ἐρυθρὰν Μεγάβαροι καὶ Βλέμμυες, Αἰθιόπων ὑπακούοντες, Αἰγυπτίοις δ´ ὅμοροι· παρὰ θάλατταν δὲ Τρωγλοδύται· διεστᾶσι δὲ εἰς δέκα ἢ δώδεκα ἡμερῶν ὁδὸν οἱ κατὰ τὴν Μερόην Τρωγλοδύται τοῦ Νείλου. ἐξ ἀριστερῶν δὲ τῆς ῥύσεως τοῦ Νείλου Νοῦβαι κατοικοῦσιν ἐν τῇ Λιβύῃ, μέγα ἔθνος, ἀπὸ τῆς Μερόης ἀρξάμενοι μέχρι τῶν ἀγκώνων, οὐχ ὑποταττόμενοι τοῖς Αἰθίοψιν, ἀλλ´ ἰδίᾳ κατὰ πλείους βασιλείας διειλημμένοι. τῆς δ´ Αἰγύπτου τὸ παρὰ τὴν θάλαττάν ἐστιν ἀπὸ τοῦ Πηλουσιακοῦ στόματος πρὸς τὸ Κανωβικὸν στάδιοι χίλιοι τριακόσιοι.

Traduction française :

[17a,2] «Le Nil, dit Eratosthène, est à 900 {ou} 1000 stades à l'ouest du golfe Arabique, et, {par la direction générale de son cours,} il rappelle assez bien la forme d'un N renversé. Après avoir, en effet, depuis Méroé, coulé droit au nord, sur un espace qui peut être évalué à 2700 stades, il change brusquement de direction, et, comme s'il voulait revenir aux lieux d'où il est parti, il coule vers le midi et le couchant d'hiver pendant 3700 stades environ, ce qui le ramène presque à la hauteur de Méroé et au coeur de la Libye ; mais alors, par un nouveau détour, il se remet à couler vers le nord, et, à une légère déviation près du côté du levant, conserve cette même direction l'espace de 5300 stades, jusqu'à la grande cataracte, atteint, 1200 stades plus loin, la petite cataracte ou cataracte de Syène, franchit un dernier espace de 5300 stades et débouche enfin dans la mer. Deux cours d'eau se jettent dans le Nil : ils viennent tous deux de certains lacs situés au loin dans l'est et enserrent une très grande île connue sous le nom de Méroé ; l'un de ces cours d'eau, appelé l'Astaboras, forme le côté oriental de ladite île ; on appelle l'autre l'Astapus. Toutefois quelques auteurs donnent à ce second cours d'eau le nom d'Astasobas, et appliquent le nom d'Astapus à un autre cours d'eau qu'ils font venir de lacs situés dans la région du midi et qu'ils considèrent en quelque sorte comme le tronc, autrement dit comme le cours principal et direct du Nil, ajoutant que c'est aux pluies de l'été qu'il doit ses crues périodiques». A 700 stades au-dessus du confluent de l'Astaboras et du Nil, Eratosthène place une ville nommée Méroé comme l'île elle-même, il parle aussi d'une autre île située encore plus haut que Méroé et qui serait occupée par les descendants de ces Egyptiens fugitifs, déserteurs de l'armée de Psammitichus, que les gens du pays appellent les Sembrites, comme qui dirait les Etrangers, population chez laquelle le pouvoir royal est exercé par une femme, qui elle-même reconnaît l'autorité du souverain de Méroé. Au-dessous de l'île des Sembrites, des deux côtés de Méroé, on rencontre différentes nations, et d'abord, sur la rive du Nil (j'entends sur celle des deux rives qui regarde la mer Erythrée), la nation des Mégabares et celle des Blemmyes, (cette dernière sujette des Ethiopiens, bien que limitrophe de l'Egypte) ; puis le long de la mer Erythrée, sur le rivage même, la nation des Troglodytes (ceux des Troglodytes qui habitent à la hauteur de Méroé se trouvent à 10 ou 12 journées de marche de distance du Nil). Sur la rive gauche du Nil, maintenant, et en pleine Libye, on rencontre les Nubae, nation considérable, qui commence à Méroé et s'étend jusqu'aux coudes ou tournants du fleuve. Indépendants des Ethiopiens, les Nubae forment un Etat à part, mais divisé en plusieurs royaumes. Quant au littoral de l'Egypte compris entre la bouche Pélusiaque du Nil et la bouche Canopique, il mesure une longueur de 1300 stades.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site d'Agnès VINAS

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 31/01/2008