HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVII-1



Texte grec :

[17a,6] Τὰ μὲν οὖν καθ´ ὅλου καὶ ἀνωτάτω περὶ τῆς Αἰγύπτου ταῦτα λέγομεν, τὰ καθ´ ἕκαστα δὲ καὶ τὰς ἀρετὰς αὐτῆς νῦν διέξιμεν. ἐπεὶ δὲ τὸ πλεῖστον τοῦ ἔργου τούτου καὶ τὸ κυριώτατον ἡ Ἀλεξάνδρειά ἐστι καὶ τὰ περὶ αὐτήν, ἐντεῦθεν ἀρκτέον. ἔστι τοίνυν ἡ ἀπὸ Πηλουσίου παραλία πρὸς τὴν ἑσπέραν πλέουσι μέχρι μὲν τοῦ Κανωβικοῦ στόματος χιλίων που καὶ τριακοσίων σταδίων, ὃ δὴ καὶ βάσιν τοῦ Δέλτα ἔφαμεν· ἐντεῦθεν δ´ ἐπὶ Φάρον τὴν νῆσον ἄλλοι στάδιοι πεντήκοντα πρὸς τοῖς ἑκατόν. ἡ δὲ Φάρος νησίον ἐστὶ παράμηκες, προσεχέστατον τῇ ἠπείρῳ, λιμένα πρὸς αὐτὴν ποιοῦν ἀμφίστομον. ᾐὼν γάρ ἐστι κολπώδης, ἄκρας εἰς τὸ πέλαγος προβεβλημένη δύο· τούτων δὲ μεταξὺ ἡ νῆσος ἵδρυται κλείουσα τὸν κόλπον, παραβέβληται γὰρ αὐτῷ κατὰ μῆκος· τῶν δ´ ἄκρων τῆς Φάρου τὸ μὲν ἑῷον μᾶλλόν ἐστι προσεχὲς τῇ ἠπείρῳ καὶ τῇ κατ´ αὐτὴν ἄκρᾳ (καλεῖται δ´ ἄκρα Λοχιάς), καὶ ποιεῖ τὸν λιμένα ἀρτίστομον· πρὸς δὲ τῇ στενότητι τοῦ μεταξὺ πόρου καὶ πέτραι εἰσὶν αἱ μὲν ὕφαλοι αἱ δὲ καὶ ἐξέχουσαι, τραχύνουσαι πᾶσαν ὥραν τὸ προσπῖπτον ἐκ τοῦ πελάγους κλυδώνιον. ἔστι δὲ καὶ αὐτὸ τὸ τῆς νησῖδος ἄκρον πέτρα περίκλυστος, ἔχουσα πύργον θαυμαστῶς κατεσκευασμένον λευκοῦ λίθου πολυώροφον, ὁμώνυμον τῇ νήσῳ· τοῦτον δ´ ἀνέθηκε Σώστρατος Κνίδιος, φίλος τῶν βασιλέων, τῆς τῶν πλοιζομένων σωτηρίας χάριν, ὥς φησιν ἡ ἐπιγραφή. ἀλιμένου γὰρ οὔσης καὶ ταπεινῆς τῆς ἑκατέρωθεν παραλίας, ἐχούσης δὲ καὶ χοιράδας καὶ βράχη τινά, ἔδει σημείου τινὸς ὑψηλοῦ καὶ λαμπροῦ τοῖς ἀπὸ τοῦ πελάγους προσπλέουσιν ὥστ´ εὐστοχεῖν τῆς εἰσβολῆς τοῦ λιμένος. καὶ τὸ ἑσπέριον δὲ στόμα οὐκ εὐείσβολόν ἐστιν, οὐ μὴν τοσαύτης γε δεῖται προνοίας· ποιεῖ δὲ καὶ τοῦτο ἄλλον λιμένα τὸν τοῦ Εὐνόστου καλούμενον· πρόκειται δ´ οὗτος τοῦ ὀρυκτοῦ καὶ κλειστοῦ λιμένος· ὁ μὲν γὰρ ἐκ τοῦ λεχθέντος πύργου τῆς Φάρου τὸν εἴσπλουν ἔχων ὁ μέγας ἐστὶ λιμήν· οὗτοι δὲ συνεχεῖς ἐν βάθει ἐκείνῳ, τῷ ἑπτασταδίῳ καλουμένῳ χώματι διειργόμενοι ἀπ´ αὐτοῦ παράκεινται· τὸ δὲ χῶμά ἐστιν ἀπὸ τῆς ἠπείρου γέφυρα ἐπὶ τὴν νῆσον κατὰ τὸ ἑσπέριον αὐτῆς μέρος ἐκτεταμένη, δύο διάπλους ἀπολείπουσα μόνον εἰς τὸν Εὐνόστου λιμένα καὶ αὐτοὺς γεγεφυρωμένους· ἦν δ´ οὐ γέφυρα μόνον ἐπὶ τὴν νῆσον τὸ ἔργον τοῦτο, ἀλλὰ καὶ ὑδραγώγιον, ὅτε γε ᾠκεῖτο· νῦν δ´ ἠρήμωσεν αὐτὴν ὁ θεὸς Καῖσαρ ἐν τῷ πρὸς Ἀλεξανδρέας πολέμῳ τεταγμένην μετὰ τῶν βασιλέων· ὀλίγοι δ´ οἰκοῦσι πρὸς τῷ πύργῳ ναυτικοὶ ἄνδρες. ὁ γοῦν μέγας λιμὴν πρὸς τῷ κεκλεῖσθαι καλῶς τῷ τε χώματι καὶ τῇ φύσει ἀγχιβαθής τέ ἐστιν ὥστε τὴν μεγίστην ναῦν ἐπὶ κλίμακος ὁρμεῖν, καὶ εἰς πλείους σχίζεται λιμένας. οἱ μὲν οὖν πρότεροι τῶν Αἰγυπτίων βασιλεῖς ἀγαπῶντες οἷς εἶχον καὶ οὐ πάνυ ἐπεισάκτων δεόμενοι, διαβεβλημένοι πρὸς ἅπαντας τοὺς πλέοντας καὶ μάλιστα τοὺς Ἕλληνας (πορθηταὶ γὰρ ἦσαν καὶ ἐπιθυμηταὶ τῆς ἀλλοτρίας κατὰ σπάνιν γῆς), ἐπέστησαν φυλακὴν τῷ τόπῳ τούτῳ κελεύσαντες ἀπείργειν τοὺς προσιόντας· κατοικίαν δ´ αὐτοῖς ἔδοσαν τὴν προσαγορευομένην Ῥακῶτιν, ἣ νῦν μὲν τῆς Ἀλεξανδρέων πόλεώς ἐστι μέρος τὸ ὑπερκείμενον τῶν νεωρίων, τότε δὲ κώμη ὑπῆρχε· τὰ δὲ κύκλῳ τῆς κώμης βουκόλοις παρέδοσαν δυναμένοις καὶ αὐτοῖς κωλύειν τοὺς ἔξωθεν ἐπιόντας. ἐπελθὼν δὲ Ἀλέξανδρος, ἰδὼν τὴν εὐκαιρίαν ἔγνω τειχίζειν ἐπὶ τῷ λιμένι τὴν πόλιν· τῆς δ´ ὕστερον ἐπηκολουθηκυίας εὐδαιμονίας τῇ πόλει μνημονεύουσί τι σημεῖον κατὰ τὴν ὑπογραφὴν τοῦ κτίσματος συμβάν· τῶν γὰρ ἀρχιτεκτόνων γῇ λευκῇ διασημαινομένων τὴν τοῦ περιβόλου γραμμήν, ἐπιλιπούσης τῆς γῆς καὶ τοῦ βασιλέως ἐπιόντος, οἱ διοικηταὶ τῶν ἀλφίτων μέρος τῶν παρεσκευασμένων τοῖς ἐργάταις παρέσχον, δι´ ὧν καὶ αἱ ὁδοὶ κατετμήθησαν εἰς πλείους· τοῦτ´ οὖν οἰωνίσθαι λέγονται πρὸς ἀγαθοῦ γεγονός.

Traduction française :

[17a,6] A ces considérations générales et sommaires sur l'Egypte nous joindrons maintenant une description détaillée du pays et une énumération complète de ses curiosités les plus remarquables. Mais dans ce monument à élever {à la gloire de l'Egypte}, la description d'Alexandrie et de ses environs se trouvant être le plus gros morceau, le morceau principal, c'est naturellement par Alexandrie qu'il nous faut commencer. - Le littoral compris entre Péluse, à l'est, et la bouche Canopique, à l'ouest, mesure une première distance de 1300 stades, et c'est là, avons-nous dit, ce qui représente la base du Delta. Une autre distance de 150 stades sépare la bouche Canopique de l'île de Pharos. On désigne sous ce nom un simple îlot de forme oblongue et tellement rapproché du rivage, qu'il forme avec lui un port à double ouverture. Le rivage, en effet, dans cet endroit, présente entre deux caps assez saillants un golfe ou enfoncement, que l'île de Pharos, qui s'étend de l'un à l'autre de ces caps et dans le sens de la longueur de la côte, se trouve fermer naturellement. L'une des deux extrémités de l'île de Pharos (celle qui regarde l'Orient) est plus rapprochée que l'autre du continent et du cap qui s'en détache, cap connu sous le nom de pointe Lochias, de sorte que l'entrée du port de ce côté en est très sensiblement rétrécie. Ce peu de largeur de la passe est déjà un inconvénient ; mais il y en a un autre, c'est que la passe même est semée de rochers en partie cachés, en partie apparents, obstacle contre lequel la mer semble s'acharner incessamment et comme à chaque lame qu'elle envoie du large. La pointe qui termine la petite île de Pharos n'est elle-même qu'un rocher battu de tous côtés par les flots. Sur ce rocher s'élève une tour à plusieurs étages, en marbre blanc, ouvrage merveilleusement beau, qu'on appelle aussi le Phare, comme l'île elle-même. C'est Sostrate de Cnide qui l'a érigée et dédiée, en sa qualité d'ami des rois, et pour la sûreté des marins qui naviguent dans ces parages, ainsi que l'atteste l'inscription apposée sur le monument. Et, en effet, comme la côte à droite et à gauche de l'île est assez dépourvue d'abris, qu'elle est de plus bordée de récifs et de bas-fonds, il était nécessaire de dresser en un lieu haut et très apparent un signal fixe qui pût guider les marins venant du large et les empêcher de manquer l'entrée du port. La passe ou ouverture de l'ouest, sans être non plus d'un accès très facile, n'exige pourtant pas les mêmes précautions. Elle aussi forme proprement un port, un second port dit de l'Eunostos ; mais elle sert plutôt de rade au port fermé, bassin intérieur creusé de main d'homme. Le grand port est celui dont la tour du Phare domine l'entrée, et les deux autres ports lui sont comme adossés, la digue ou chaussée de l'Heptastade formant la séparation. Cette digue n'est autre chose qu'un pont destiné à relier le continent à la partie occidentale de l'île ; seulement, on y a ménagé deux ouvertures donnant accès aux vaisseaux dans l'Eunostos et pouvant être franchies par les piétons au moyen d'une double passerelle. Ajoutons que la digue à l'origine ne devait pas faire uniquement l'office de pont conduisant dans l'île ; elle devait aussi, quand l'île était habitée, servir d'aqueduc. Mais depuis que le divin César, dans sa guerre contre les Alexandrins, a dévasté l'île pour la punir d'avoir embrassé le parti des rois, l'île n'est plus qu'un désert et c'est à peine si quelques familles de marins y habitent, groupées au pied du Phare. Grâce à la présence de la digue et à la disposition naturelle des lieux, le grand port a l'avantage d'être bien fermé ; il en a encore un autre, celui d'avoir une si grande profondeur d'eau jusque sur ses bords, que les plus forts vaisseaux peuvent y accoster les échelles mêmes du quai. Et comme il se divise en plusieurs bras, ces bras forment autant de ports distincts. Les anciens rois d'Egypte, contents de ce qu'ils possédaient, croyaient n'avoir aucun besoin des importations du commerce : aussi voyaient-ils de très mauvais oeil les peuples navigateurs, les Grecs surtout, lesquels du reste n'étaient encore qu'une nation de pirates réduits à convoiter le bien d'autrui, faute de terres suffisantes pour les nourrir, et par leur ordre il avait été placé une garde sur ce point de la côte, avec mission de repousser par la force toute tentative de débarquement. L'emplacement assigné pour demeure à ces gardes-côtes se nommait Rhacotis : il se trouve compris aujourd'hui dans le quartier d'Alexandrie qui est situé juste au-dessus de l'Arsenal ; mais il formait alors un bourg séparé, entouré de terres que l'on avait cédées à des pâtres ou bouviers, capables eux aussi à l'occasion d'empêcher que des étrangers ne missent le pied sur la côte. Survint la conquête d'Alexandre. Frappé des avantages de la position, ce prince résolut de bâtir la ville qu'il voulait fonder sur le port même. On sait quelle prospérité s'ensuivit pour Alexandrie. Du reste, si ce qu'on raconte est vrai, cette prospérité aurait été présagée par un incident survenu pendant l'opération même de la délimitation de la ville nouvelle. Les architectes avaient commencé à tracer avec de la craie la ligne d'enceinte, quand la craie vint à manquer ; justement le roi arrivait sur le terrain ; les intendants des travaux mirent alors à la disposition des architectes une partie de la farine destinée à la nourriture des ouvriers, et ce fut avec cette farine que fut tracée une bonne partie des alignements de rues, et le fait fut interprété sur l'heure, paraît-il, comme un très heureux présage.





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Dernière mise à jour : 31/01/2008