Texte grec :
[17a,49] Μικρὸν δ´ ὑπὲρ τῆς Ἐλεφαντίνης ἐστὶν ὁ μικρὸς
καταράκτης, ἐφ´ ᾧ καὶ θέαν τινὰ οἱ σκαφῖται τοῖς ἡγεμόσιν
ἐπιδείκνυνται· ὁ μὲν γὰρ καταράκτης ἐστὶ κατὰ
μέσον τὸν ποταμόν, πετρώδης τις ὀφρύς, ἐπίπεδος μὲν
ἄνωθεν ὥστε δέχεσθαι τὸν ποταμόν, τελευτῶσα δ´ εἰς
κρημνόν, καθ´ οὗ καταρρήγνυται τὸ ὕδωρ, ἑκατέρωθεν
δὲ πρὸς τῇ γῇ ῥεῖθρον, ὃ μάλιστα καὶ ἀνάπλουν
ἔχει· ἀναπλεύσαντες οὖν ταύτῃ καταρρέουσιν ἐπὶ τὸν
καταράκτην καὶ ὠθοῦνται μετὰ τῆς σκάφης ἐπὶ τὸν
κρημνὸν καὶ σώζονται σὺν αὐτῇ ἀπαθεῖς. τοῦ δὲ καταράκτου
μικρὸν ἐπάνω τὰς Φιλὰς εἶναι συμβαίνει,
κοινὴν κατοικίαν Αἰθιόπων τε καὶ Αἰγυπτίων, κατεσκευασμένην
ὥσπερ καὶ τὴν Ἐλεφαντίνην καὶ τὸ μέγεθος
ἴσην, ἱερὰ ἔχουσαν Αἰγύπτια· ὅπου καὶ ὄρνεον
τιμᾶται ὃ καλοῦσι μὲν ἱέρακα, οὐδὲν δὲ ὅμοιον ἔμοιγε
ἐφαίνετο ἔχειν τοῖς παρ´ ἡμῖν καὶ ἐν Αἰγύπτῳ ἱέραξιν,
ἀλλὰ καὶ τῷ μεγέθει μεῖζον ἦν καὶ τῇ ποικιλίᾳ πολὺ
ἐξηλλαγμένον· Αἰθιοπικὸν δ´ ἔφασαν εἶναι, κἀκεῖθεν
κομίζεσθαι, ὅταν ἐκλίπῃ {ἢ} καὶ πρότερον· καὶ δὴ καὶ
τότε ἐδείχθη ἡμῖν πρὸς ἐκλείψει ὂν διὰ νόσον.
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Traduction française :
[17a,49] Un peu au-dessus d'Eléphantine est la petite cataracte, où les
bateliers du pays donnent parfois aux gouverneurs un curieux spectacle. La
cataracte se trouve juste au milieu du fleuve et consiste en une chaîne de
rochers, dont la partie supérieure, plate et unie, laisse couler l'eau
avec une extrême rapidité jusqu'à un escarpement qui l'interrompt
brusquement et du haut duquel l'eau tombe avec fracas, non sans laisser
subsister des deux côtés près de la rive un chenal praticable et qu'il est
même assez facile en somme de remonter. Les bateliers remontent par là
au-dessus de la cataracte, puis s'abandonnant au courant, eux et leur
barque, ils sont emportés jusqu'au bord de l'escarpement et le
franchissent sans qu'il leur arrive jamais d'accident, à eux non plus qu'à
leur embarcation. Un peu en amont de la petite cataracte se trouve {l'île
de} Philae, dont la population est mi-partie éthiopienne, mi-partie
égyptienne, et qui, déjà semblable à Eléphantine par l'étendue, lui
ressemble encore par l'aspect de ses monuments, de ses temples notamment,
tous bâtis dans le style égyptien. Ajoutons que la divinité adorée dans
ces temples est un oiseau, auquel on donne le nom d'épervier, sans qu'il
m'ait paru avoir aucune ressemblance ni avec les éperviers de nos pays ni
même avec ceux de l'Egypte, vu qu'il est beaucoup plus grand et que son
plumage est bien autrement brillant et varié. On nous assura qu'il était
originaire d'Ethiopie et qu'à la mort de chaque titulaire, voire dès avant
sa mort on fait venir de ce même pays l'oiseau qui doit lui succéder.
L'épervier que nous vîmes était malade et bien près de sa fin.
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