HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-4

τούτους



Texte grec :

[16d,18] Ταῦτ´ εἰπὼν περὶ τῶν Τρωγλοδυτῶν καὶ τῶν προσχώρων Αἰθιόπων ἐπάνεισιν ἐπὶ τοὺς Ἄραβας· καὶ πρώτους ἔπεισι τοὺς τὸν Ἀράβιον κόλπον ἀφορίζοντας καὶ ἀντικειμένους τοῖς Τρωγλοδύταις, ἀρξάμενος ἀπὸ τοῦ Ποσειδίου. φησὶ δὲ ἐνδοτέρω κεῖσθαι τοῦτο τοῦ μυχοῦ· συνεχῆ δὲ τοῦ Ποσειδίου φοινικῶνα εἶναι εὔυδρον, τιμᾶσθαί τε κομιδῆ διὰ τὸ πᾶσαν τὴν κύκλῳ καυματηράν τε καὶ ἄνυδρον καὶ ἄσκιον ὑπάρχειν, ἐνταῦθα δὲ καὶ τὴν εὐκαρπίαν τῶν φοινίκων εἶναι θαυμαστήν· προεστήκασι δὲ τοῦ ἄλσους ἀνὴρ καὶ γυνὴ διὰ γένους ἀποδεδειγμένοι δερματοφόροι, τροφὴν ἀπὸ τῶν φοινίκων ἔχοντες· κοιτάζονται δ´ ἐπὶ δένδρων καλυβοποιησάμενοι διὰ τὸ πλῆθος τῶν θηρίων. εἶθ´ ἑξῆς ἔστι νῆσος φωκῶν, ἀπὸ τοῦ πλήθους τῶν θηρίων τούτων ὠνομασμένη. πλησίον δ´ αὐτῆς ἀκρωτήριον, ὃ διατείνει πρὸς τὴν Πέτραν τὴν τῶν Ναβαταίων καλουμένων Ἀράβων καὶ τὴν Παλαιστίνην χώραν, εἰς ἣν Μιναῖοί τε καὶ Γερραῖοι καὶ πάντες οἱ πλησιόχωροι τὰ τῶν ἀρωμάτων φορτία κομίζουσιν. εἶτ´ ἄλλη παραλία πρότερον μὲν Μαρανιτῶν καλουμένη, ὧν οἳ μὲν ἦσαν γεωργοὶ τινὲς δὲ σκηνῖται, νῦν δὲ Γαρινδαίων ἀνελόντων ἐκείνους δόλῳ· ἐπέθεντο γὰρ αὐτοῖς πενταετηρικήν τινα πανήγυριν ἐπιτελοῦσι, καὶ τούτους τε διέφθειραν καὶ τοὺς ἄλλους ἐπελθόντες ἄρδην διελυμήναντο. εἶθ´ ὁ Αἰλανίτης κόλπος καὶ ἡ Ναβαταίων, πολύανδρος οὖσα χώρα καὶ εὔβοτος· οἰκοῦσι δὲ καὶ νήσους προκειμένας πλησίον· οἳ πρότερον μὲν καθ´ ἡσυχίαν ἦσαν, ὕστερον δὲ σχεδίαις ἐλῄζοντο τοὺς ἐκ τῆς Αἰγύπτου πλέοντας· δίκας δ´ ἔτισαν ἐπελθόντος στόλου καὶ ἐκπορθήσαντος αὐτούς. ἑξῆς δ´ ἐστὶ πεδίον εὔδενδρόν τε καὶ εὔυδρον καὶ βοσκημάτων παντοίων μεστὸν ἄλλων τε καὶ ἡμιόνων· καὶ καμήλων ἀγρίων καὶ ἐλάφων καὶ δορκάδων πλῆθος ἐν αὐτῷ, λέοντές τε καὶ παρδάλεις καὶ λύκοι συχνοί. πρόκειται δὲ νῆσος καλουμένη Δία· εἶτα κόλπος ὅσον πεντακοσίων σταδίων ὄρεσι περικλειόμενος καὶ δυσεισβόλῳ στόματι· περιοικοῦσι δὲ θηρευτικοὶ ἄνδρες τῶν χερσαίων ἀγρευμάτων. εἶτ´ ἔρημοι τρεῖς νῆσοι πλήρεις ἐλαιῶν, οὐ τῶν παρ´ ἡμῖν ἀλλὰ τῶν ἐντοπίων, ἃς καλοῦμεν Αἰθιοπικάς, ὧν τὸ δάκρυον καὶ ἰατρικῆς δυνάμεώς ἐστιν. ἐφεξῆς δ´ ἐστὶν αἰγιαλὸς λιθώδης, καὶ μετὰ τοῦτον τραχεῖα καὶ δυσπαράπλευστος ὅσον χιλίων σταδίων παραλία σπάνει λιμένων καὶ ἀγκυροβολίων· ὄρος γὰρ παρατείνει τραχὺ καὶ ὑψηλόν· εἶθ´ ὑπώρειαι σπιλαδώδεις μέχρι τῆς θαλάττης, τοῖς ἐτησίαις μάλιστα καὶ ταῖς τότε ἐπομβρίαις ἀβοήθητον παρέχουσαι τὸν κίνδυνον. ἑξῆς δ´ ἐστὶ κόλπος νήσους ἔχων σποράδας, καὶ συνεχῶς θῖνες ψάμμου μελαίνης τρεῖς ἄγαν ὑψηλοί, καὶ μετὰ τούτους Χαρμοθᾶς λιμὴν ὅσον σταδίων τὸν κύκλον ἑκατόν, στενὸν καὶ ἐπικίνδυνον ἔχων τὸν εἴσπλουν παντὶ σκάφει, ῥεῖ δὲ καὶ ποταμὸς εἰς αὐτόν· ἐν μέσῳ δὲ νῆσος εὔδενδρος καὶ γεωργήσιμος. εἶτ´ ἐστὶ παραλία τραχεῖα καὶ μετὰ ταύτην κόλποι τινὲς καὶ χώρα νομάδων ἀπὸ καμήλων ἐχόντων τὸν βίον· καὶ γὰρ πολεμοῦσιν ἀπ´ αὐτῶν καὶ ὁδεύουσι καὶ τρέφονται τῷ τε γάλακτι χρώμενοι καὶ ταῖς σαρξί. ῥεῖ δὲ ποταμὸς δι´ αὐτῶν ψῆγμα χρυσοῦ καταφέρων, οὐκ ἴσασι δ´ αὐτὸ κατεργάζεσθαι· καλοῦνται δὲ Δέβαι, οἱ μὲν νομάδες οἱ δὲ καὶ γεωργοί. οὐ λέγω δὲ τῶν ἐθνῶν τὰ ὀνόματα τὰ πολλὰ διὰ τὴν ἀδοξίαν καὶ ἅμα ἀτοπίαν τῆς ἐκφορᾶς αὐτῶν. ἐχόμενοι δ´ εἰσὶν ἡμερώτεροι τούτων ἄνδρες εὐκρατοτέραν οἰκοῦντες γῆν· καὶ γὰρ εὔυδρός ἐστι καὶ εὔομβρος· χρυσός τε ὀρυκτὸς γίνεται παρ´ αὐτοῖς οὐ ψήγματος ἀλλὰ βωλαρίων χρυσοῦ καθάρσεως οὐ πολλῆς δεομένων, μέγεθος δ´ ἐχόντων ἐλάχιστον μὲν πυρῆνος μέσον δὲ μεσπίλου μέγιστον δὲ καρύου· τηρήσαντες δὲ ταῦτα ἐναλλὰξ λίθοις διαφανέσιν ὅρμους ποιοῦνται διείροντες λίνον, περιτίθενται δὲ περὶ τοὺς τραχήλους καὶ καρπούς· πωλοῦσι δὲ καὶ πρὸς τοὺς ἀστυγείτονας εὔωνον τὸν χρυσόν, τριπλάσιον ἀντιδιδόντες τοῦ χαλκοῦ, διπλάσιον δὲ τοῦ ἀργύρου, διά τε τὴν ἀπειρίαν τῆς ἐργασίας καὶ τὴν σπάνιν τῶν ἀντιλαμβανομένων, ὧν ἡ χρεία πρὸς τοὺς βίους ἀναγκαιοτέρα.

Traduction française :

[16d,18] Après cette digression sur les Troglodytes et les Ethiopiens leurs voisins, Artémidore revient aux Arabes, et, partant du Posidium, il passe en revue les différentes tribus qui bordent le golfe Arabique et qui font face aux Troglodytes. Le Posidium, il le dit lui-même, se trouve encore plus enfoncé dans les terres que ne l'est l'extrémité du golfe Aelanitès. Tout de suite après est le Phoenicôn, lieu largement arrosé, qu'entoure une sorte de vénération publique, tant il contraste heureusement avec le reste de la contrée, laquelle est absolument brûlée par le soleil et manque à la fois d'eau et d'ombre. Ajoutons que les arbres du Phoenicôn donnent des fruits en quantité véritablement prodigieuse. La surintendance du bois sacré appartient à un homme et à une femme que leur naissance a désignés pour cet office : l'un et l'autre s'habillent de peaux de bêtes, tirent toute leur nourriture des palmiers et dorment dans de petites cahutes de feuillage qu'ils se sont construites au haut des arbres par peur des bêtes féroces si nombreuses aux alentours. Au Phoenicôn succède une île, connue sous le nom d'île des Phoques à cause de la quantité de phoques qui en infestent les parages. Près de cette île est la pointe extrême de la grande presqu'île qui remonte jusque vers Pétra, le chef-lieu des Arabes Nabatéens, et jusqu'en Palestine, c'est-à-dire jusqu'au double marché où les Minaeens, les Gerrhaeens et toutes les tribus des pays voisins portent et vont vendre leur récolte d'aromates. La côte attenante à ce promontoire s'appelait primitivement la côte des Maranites, du nom de la tribu qui l'habitait, composée en partie d'agriculteurs, en partie de scénites ; aujourd'hui, elle a passé aux mains d'un autre peuple qui a exterminé le premier par trahison, et elle s'appelle du nom de ce peuple la côte des Garindaei. Les Maranites célébraient leur fête ou assemblée quinquennale, quand ils furent assaillis à l'improviste par les Garindaei, qui, non contents d'avoir massacré tous ceux qui étaient présents, se mirent à poursuivre les autres et les exterminèrent jusqu'au dernier. Passé la côte des Garindaei, on voit s'ouvrir devant soi le golfe Aelanite et commencer en même temps la Nabatée, laquelle forme une contrée aussi riche en hommes qu'elle est riche en troupeaux. Les Nabatéens n'habitent pas seulement le continent, ils occupent aussi les îles voisines. D'humeur tranquille et pacifique à l'origine, les Nabatéens finirent par s'adonner à la piraterie, et on les vit, montés sur de simples radeaux, enlever et piller les bâtiments venant d'Egypte. Mais ils en furent bientôt punis, car on envoya contre eux une forte escadre qui, fondant sur leurs ports à l'improviste, eut bientôt fait de dévaster tous leurs établissements. A la Nabatée succède un pays de plaine où abondent les grands arbres et les belles eaux, et qui nourrit toute espèce de troupeaux, surtout des troupeaux d'hémiones. Les chameaux sauvages les cerfs, les antilopes s'y trouvent aussi en très grand nombre, et l'on peut en dire autant des lions, des léopards et des loups. En vue de cette plaine est l'île Dia, puis vient un golfe, qui peut mesurer 500 stades environ et que des montagnes enserrent de toute part en ne lui laissant qu'une entrée étroite et difficile. Sur les bords habite toute une population de chasseurs très ardents à poursuivre les hôtes du désert. Trois îles succèdent à ce golfe, toutes trois inhabitées et couvertes d'oliviers, qui, fort différents des nôtres, constituent une espèce particulière au pays, dite à cause de cela éthiopique, et dont la larme est même censée posséder des vertus ou propriétés médicales. Le rivage qui fait suite immédiatement est de nature pierreuse, puis commence une côte très âpre de 1000 stades environ, qui, entièrement dépourvue de ports et d'ancrages, offre de sérieuses difficultés à la navigation. Tout le long de cette côte règne une chaîne de montagnes, à la fois très hautes et très escarpées, dont le pied s'avance jusque dans la mer et y forme des écueils sur lesquels un vaisseau risque de se perdre sans pouvoir être secouru, surtout à l'époque des vents étésiens et des grandes pluies que ces vents amènent. Un golfe s'ouvre ensuite, dans lequel on aperçoit quelques îles éparses, puis on relève l'une après l'autre trois dunes de sable noir, extrêmement élevées, avant d'atteindre le port de Charmothas. Ce dernier port mesure quelque chose comme 100 stades de tour, mais a une entrée tellement étroite, qu'il y a danger pour n'importe quelle embarcation à la franchir. Ajoutons qu'un fleuve y débouche et qu'il s'y trouve au beau milieu une île ombragée de grands arbres et propre à toute espèce de culture. Après qu'on a rangé une côte d'aspect très âpre et dépassé encore plusieurs golfes ou enfoncements, on arrive à la hauteur d'une contrée possédée {en partie} par des nomades, qui ne vivent et ne subsistent, on peut dire, que par leurs chameaux, ceux-ci leur servant à la fois pour la guerre, pour les voyages, pour les transports, et leur fournissant leur lait comme boisson et leur chair comme aliment. Le territoire occupé par ces peuples est traversé par un fleuve qui roule des paillettes d'or ; malheureusement ils ne savent pas mettre en oeuvre le précieux métal. La nation des Dèbes (tel est le nom qu'on leur donne) se partage en tribus nomades et en tribus agricoles. {C'est par exception que j'ai nommé les Dèbes}, en général je passe sous silence les noms des tribus que je rencontre, ils sont si peu connus en vérité ! et d'autre part leur forme étrange les rend pour nous si difficiles à prononcer et à transcrire. Du reste, les populations qui confinent aux Dèbes ont un air plus civilisé, ce qui tient apparemment à la nature plus tempérée de la côte qu'ils habitent : il est de fait que cette côte est bien pourvue de cours d'eau et qu'elle reçoit en outre des pluies abondantes. J'ajouterai qu'il s'y trouve des mines d'or et que dans ces mines l'or ne se présente pas en simples paillettes, mais bien à l'état de pépites, grosses au moins comme un noyau, au plus comme une noix, mais le plus habituellement comme une nèfle, et n'ayant avec cela besoin que d'un très léger affinage. Les gens du pays percent ces pépites et les enfilent en les faisant alterner avec de petites pierres transparentes, puis ils s'en entourent les poignets et le cou. Ils vendent leur or aux populations voisines à un prix très bas, en donnant le triple pour du cuivre, le double pour du fer et le décuple pour de l'argent, ce qui s'explique, tant par leur inexpérience métallurgique que par cette circonstance, que les autres métaux qu'ils prennent en échange de leur or manquent absolument dans leur pays et sont bien autrement nécessaires aux besoins et aux usages de la vie.





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Dernière mise à jour : 26/03/2009