HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-4

παραλίᾳ



Texte grec :

[16d,14] Οἱ δὲ χελωνοφάγοι τοῖς ὀστράκοις αὐτῶν σκεπάζονται μεγάλοις οὖσιν ὥστε καὶ πλεῖσθαι ἐν αὐτοῖς· ἔνιοι δὲ τοῦ φύκους ἀποβεβλημένου πολλοῦ καὶ θῖνας ὑψηλὰς καὶ λοφώδεις ποιοῦντος, ὑπορύττοντες ταύτας ὑποικοῦσι· τοὺς δὲ νεκροὺς ῥίπτουσι τροφὴν τοῖς ἰχθύσιν, ἀναλαμβανομένους ὑπὸ τῶν πλημμυρίδων. τῶν δὲ νήσων τινὲς τρεῖς ἐφεξῆς κεῖνται, ἡ μὲν χελωνῶν ἡ δὲ φωκῶν ἡ δ´ ἱεράκων λεγομένη. πᾶσα δ´ ἡ παραλία φοίνικάς τε ἔχει καὶ ἐλαιῶνας καὶ δαφνῶνας, οὐχ ἡ ἐντὸς τῶν στενῶν μόνον ἀλλὰ καὶ τῆς ἐκτὸς πολλή. ἔστι δέ τις καὶ Φιλίππου νῆσος, καθ´ ἣν ὑπέρκειται τὸ Πυθαγγέλου καλούμενον τῶν ἐλεφάντων κυνήγιον· εἶτ´ Ἀρσινόη πόλις καὶ λιμήν, καὶ μετὰ ταῦτα ἡ Δειρή· καὶ τούτων ὑπέρκειται θήρα τῶν ἐλεφάντων. ἀπὸ δὲ τῆς Δειρῆς ἡ ἐφεξῆς ἐστιν ἀρωματοφόρος, πρώτη μὲν ἡ τὴν σμύρναν φέρουσα, καὶ αὕτη μὲν ἰχθυοφάγων καὶ κρεοφάγων· φύει δὲ καὶ περσέαν καὶ συκάμινον Αἰγύπτιον· ὑπέρκειται δ´ ἡ Λίχα θήρα τῶν ἐλεφάντων· πολλαχοῦ δ´ εἰσὶ συστάδες τῶν ὀμβρίων ὑδάτων, ὧν ἀναξηρανθεισῶν οἱ ἐλέφαντες ταῖς προβοσκίσι καὶ τοῖς ὀδοῦσι φρεωρυχοῦσι καὶ ἀνευρίσκουσιν ὕδωρ. ἐν δὲ τῇ παραλίᾳ ταύτῃ μέχρι τοῦ Πυθολάου ἀκρωτηρίου δύο λίμναι εἰσὶν εὐμεγέθεις· ἡ μὲν ἁλμυροῦ ὕδατος, ἣν καλοῦσι θάλατταν, ἡ δὲ γλυκέος, ἣ τρέφει καὶ ἵππους ποταμίους καὶ κροκοδείλους, περὶ τὰ χείλη δὲ πάπυρον· ὁρῶνται δὲ καὶ ἴβεις περὶ τὸν τόπον. ἤδη δὲ καὶ οἱ πλησίον τῆς ἄκρας τῆς Πυθολάου τὰ σώματα ὁλόκληροί εἰσι. μετὰ δὲ τούτους ἡ λιβανωτοφόρος· ἐνταῦθα ἄκρα ἐστὶ καὶ ἱερὸν αἰγειρῶνα ἔχον. ἐν δὲ τῇ μεσογαίᾳ ποταμία τις Ἴσιδος λεγομένη καὶ ἄλλη τις Νεῖλος, ἄμφω καὶ σμύρναν καὶ λίβανον παραπεφυκότα ἔχουσαι. ἔστι δὲ καὶ δεξαμενή τις τοῖς ἐκ τῶν ὀρῶν ὕδασι πληρουμένη καὶ μετὰ ταῦτα Λέοντος σκοπὴ καὶ Πυθαγγέλου λιμήν· ἡ δ´ ἑξῆς ἔχει καὶ ψευδοκασίαν. συνεχῶς δ´ εἰσὶ ποτάμιαι τε πλείους ἔχουσαι λίβανον παραπεφυκότα καὶ ποταμοὶ μέχρι τῆς κινναμωμοφόρου· ὁ δ´ ὁρίζων ταύτην ποταμὸς φέρει καὶ φλοῦν πάμπολυν· εἶτ´ ἄλλος ποταμὸς καὶ Δαφνοῦς λιμὴν καὶ ποταμία Ἀπόλλωνος καλουμένη, ἔχουσα πρὸς τῷ λιβάνῳ καὶ σμύρναν καὶ κιννάμωμον· τοῦτο δὲ πλεονάζει μᾶλλον περὶ τοὺς ἐν βάθει τόπους· εἶθ´ ὁ Ἐλέφας τὸ ὄρος ἐκκείμενον εἰς θάλατταν, καὶ διῶρυξ καὶ ἐφεξῆς Ψυγμοῦ λιμὴν μέγας καὶ ὕδρευμα τὸ κυνοκεφάλων καλούμενον, καὶ τελευταῖον ἀκρωτήριον τῆς παραλίας ταύτης, τὸ Νότου κέρας. κάμψαντι δὲ τοῦτο ὡς ἐπὶ μεσημβρίαν οὐκέτι, φησίν, ἔχομεν λιμένων ἀναγραφὰς οὐδὲ τόπων διὰ τὸ μηκέτι εἶναι γνώριμον ἐν δὲ τῇ ἑξῆς παραλίᾳ.

Traduction française :

[16d,14] Les Chélonophages profitent des dimensions énormes des chéloniens ou tortues de ces parages et avec leurs écailles se font des abris, voire même des embarcations. D'autres tirent parti des masses de fucus que la mer rejette ici sur la côte et qui y forment des espèces de tertres ou de hautes dunes, ils les creusent en dessous et s'y logent. Un autre usage particulier à ces peuples consiste à jeter leurs morts en proie aux poissons, encore laissent-ils au reflux le soin de les emporter loin de la rive. Parmi les îles qui bordent leur côte on distingue l'île des Tortues, l'île des Phoques et l'île des Eperviers, rangées toutes trois à la suite les unes des autres. Quant à la côte même, elle est couverte de palmiers et de plantations d'oliviers et de lauriers, et cela non pas seulement en deçà du Détroit, mais encore au delà sur un assez grand espace. Il y a aussi l'île de Philippe, qui se trouve située juste à la même hauteur que la chasse d'éléphants dite de Pythangelus dans l'intérieur. Puis vient la ville d'Arsinoé avec un port de même nom, précédant Diré et ayant aussi une chasse d'éléphants située juste au-dessus d'elle. A Diré commence alors la côte des Aromates, dont la première partie, encore occupée par des Ichthyophages et des Créophages, produit surtout de la myrrhe, mais beaucoup de persée aussi et de sycamin d'Egypte. Au-dessus, dans l'intérieur, est Licha, chasse célèbre d'éléphants, parsemée de ces immenses flaques d'eau qui se forment pendant la saison des pluies, et où les éléphants viennent s'abreuver jusqu'à ce que les ayant mises à sec ils n'aient plus d'autre ressource pour trouver de l'eau que de se creuser avec leurs trompes et leurs défenses de véritables puits. Sur la côte même, en deçà du promontoire de Pytholaüs, il y a deux immenses lacs, l'un d'eau saumâtre auquel on donne le nom de mer, l'autre d'eau douce qui nourrit force hippopotames et force crocodiles, et sur les bords duquel le papyrus croît en abondance. On rencontre aussi beaucoup d'ibis dans tout ce canton. Ajoutons qu'aux environs du promontoire de Pytholaüs, la pratique des mutilations corporelles commence à disparaître. Suit la région de l'encens, dite libanôtophore, dont le seuil est marqué par une pointe avancée que couronne un temple entouré d'une plantation de peupliers. Puis, à la même hauteur, dans l'intérieur des terres, courent l'Isidopotamie et une autre vallée (celle du Nil), couvertes l'une et l'autre de ces précieux arbustes qui donnent la myrrhe et l'encens. On y signale également la présence d'un grand réservoir qu'alimentent les eaux qui descendent des montagnes. Sur la côte, maintenant, on voit se succéder Léontoscopé, Pythangelû-limên, un canton qui, {outre la myrrhe et l'encens}, produit aussi beaucoup de fausse casse, puis, jusqu'au seuil de la Cinnamômophore, différentes vallées qui sont bordées d'arbres à encens dans toute leur longueur et qui portent les noms de leurs fleuves respectifs. Le fleuve qui marque la limite de la cinnamômophore offre cette particularité que le phloun croît sur ses bords en très grande quantité. Un autre fleuve fait suite à celui-là ; puis viennent le port Daphnûs et l'Apollonopotamie, qui produit, non seulement de l'encens, mais aussi de la myrrhe et du cinnamôme. Toutefois cette dernière plante croît en plus grande quantité dans les cantons de l'intérieur. Le mont Eléphas qu'on relève ensuite avance sensiblement dans la mer et précède : 1° une crique ou coupure formant une sorte de canal naturel ; 2° un port spacieux dit de Psyglatus ; 3° l'aiguade des Cynocéphales ; 4° le Notû-céras, qui est le dernier point saillant de toute cette côte. Car au delà, pour doubler ce promontoire et nous avancer au midi, «nous n'avons plus, dit Artémidore, ni relevés de ports, ni listes de noms de lieux, n'y ayant jamais eu d'exploration méthodique qui ait permis de ranger ce littoral extrême au nombre des terres connues».





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Dernière mise à jour : 26/03/2009