HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-4



Texte grec :

[16d,15] εἰσὶ καὶ στῆλαι καὶ βωμοὶ Πυθολάου καὶ Λίχα καὶ Πυθαγγέλου καὶ Λέοντος καὶ Χαριμόρτου κατὰ τὴν γνώριμον παραλίαν τὴν ἀπὸ Δειρῆς μέχρι Νότου κέρως, τὸ δὲ διάστημα οὐ γνώριμον. πληθύει δ´ ἐλέφασιν χώρα καὶ λέουσι τοῖς καλουμένοις μύρμηξιν· ἀπεστραμμένα δ´ ἔχουσι τὰ αἰδοῖα καὶ χρυσοειδεῖς τὴν χρόαν, ψιλότεροι δὲ τῶν κατὰ τὴν Ἀραβίαν· φέρει δὲ καὶ παρδάλεις ἀλκίμους καὶ ῥινοκέρωτας· οὗτοι δὲ μικρὸν ἀπολείπονται τῶν ἐλεφάντων οἱ ῥινοκέρωτες, {οὐχ} ὥσπερ Ἀρτεμίδωρός φησιν, ἐπὶ σειρὰν τῷ μήκει, καίπερ ἑωρακέναι φήσας ἐν Ἀλεξανδρείᾳ, ἀλλὰ σχεδόν τι ὅσον ... τῷ ὕψει, ἀπό γε τοῦ ὑφ´ μῶν ὁραθέντος· οὐδὲ πύξῳ τὸ χρῶμα ἐμφερές, ἀλλ´ ἐλέφαντι μᾶλλον· μέγεθος δ´ ἐστὶ ταύρου· μορφὴ δ´ ἐγγυτάτω συάγρου καὶ μάλιστα κατὰ τὴν προτομὴν πλὴν τῆς ῥινός, ὅτι ἔστι κέρας σιμὸν στερεώτερον ὀστέου παντός· χρῆται δ´ ὅπλῳ, καθάπερ καὶ τοῖς ὀδοῦσιν ὁ σύαγρος· ἔχει δὲ καὶ τύλους δύο ὡς ἂν σπείρας δρακόντων ἀπὸ τῆς ῥάχεως μέχρι τῆς γαστρὸς περικειμένας, τὴν μὲν πρὸς τῷ λόφῳ τὴν δὲ πρὸς τῇ ὀσφύι. ἐκ μὲν δὴ τοῦ ὑφ´ μῶν ὁραθέντος ταῦτά φαμεν μεῖς, ἐκεῖνος δὲ προσδιασαφεῖ διότι καὶ ἐλεφαντομάχον ἰδίως ἐστὶ τὸ ζῷον περὶ τῆς νομῆς, ὑποδῦνον τῇ προτομῇ καὶ ἀνακεῖρον τὴν γαστέρα, ἐὰν μὴ προληφθῇ τῇ προβοσκίδι καὶ τοῖς ὀδοῦσι.

Traduction française :

[16d,15] Il est à noter cependant que, même sur cette côte ultérieure, on signale encore la présence de colonnes et d'autels, dits de Pytholaüs, de Lichas, de Pythangelus, du Lion et de Charimostus, et portant, comme on voit, les mêmes noms que telle et telle localité de la côte parfaitement connue et explorée qui est comprise entre Diré et le Notû-céras ; mais à quelle distance se trouvent ces colonnes, ces autels ? C'est ce qu'on ignore absolument. Tout le pays est plein d'éléphants et de fourmis-lions, animaux singuliers qui ont les testicules renversés, la couleur fauve de l'or et le poil tout à fait ras. Ceux de l'Arabie ne l'ont pas au même degré. Le pays nourrit aussi des léopards d'une force prodigieuse et des rhinocéros. Il n'est pas exact de dire, comme le fait Artémidore, un peu bien légèrement pour un homme qui affirme ne parler que d'après ce qu'il a vu lui-même à Alexandrie, que la longueur du corps des rhinocéros diffère à peine de celle des éléphants ; et, à en juger du moins par l'individu que nous avons vu, nous, il y a entre les rhinocéros et les éléphants sous ce rapport à peu près la même différence que sous le rapport de la taille. Il n'est pas exact non plus de dire que la couleur de leur peau soit celle du buis, elle rappelle beaucoup plus celle de la peau de l'éléphant. De même taille que le taureau, les rhinocéros ressemblent beaucoup extérieurement, par la forme de leur museau surtout, au sanglier, si ce n'est qu'ils ont sur le nez une corne courte et comme aplatie, mais plus dure que pas un os, qui leur sert d'arme et leur rend les mêmes services qu'aux sangliers leurs défenses. Ils ont en outre deux gros plis, partant l'un de la nuque, et l'autre de la région lombaire, qui les enveloppent depuis l'échine jusque sous le ventre, comme pourraient le faire les orbes ou anneaux d'un serpent. C'est toujours d'après l'individu vivant que nous avons vu que nous donnons ces détails. Mais Artémidore ajoute quelques renseignements intéressants, celui-ci par exemple qui est caractéristique, que le rhinocéros est perpétuellement en guerre avec l'éléphant à qui il dispute ses pâturages, et que sa manoeuvre pour le combattre consiste à glisser son museau sous le ventre de l'éléphant et à le lui labourer avec sa corne, à moins que de sa trompe et de sa double défense l'éléphant ne le prévienne.





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Dernière mise à jour : 26/03/2009