HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-4

αὐτό



Texte grec :

[16d,4] Φέρει δὲ λιβανωτὸν μὲν ἡ Κατταβανία, σμύρναν δὲ ἡ Χατραμωτῖτις· καὶ ταῦτά τε καὶ τὰ ἄλλα ἀρώματα μεταβάλλονται τοῖς ἐμπόροις. ἔρχονται δὲ πρὸς αὐτοὺς ἐξ Αἰλάνων μὲν εἰς Μιναίαν ἐν ἑβδομήκοντα ἡμέραις· ἔστι δ´ ἡ Αἴλανα πόλις ἐν θατέρῳ μυχῷ τοῦ Ἀραβίου κόλπου τῷ κατὰ Γάζαν, τῷ Αἰλανίτῃ καλουμένῳ, καθάπερ εἰρήκαμεν· Γερραῖοι δ´ εἰς τὴν Χατραμωτῖτιν ἐν τετταράκοντα ἡμέραις ἀφικνοῦνται. τοῦ δ´ Ἀραβίου κόλπου τὸ μὲν παρὰ τὴν Ἀραβίαν πλευρὸν ἀρχομένοις ἀπὸ τοῦ Αἰλανίτου μυχοῦ, καθάπερ οἱ περὶ Ἀλέξανδρον ἀνέγραψαν καὶ Ἀναξικράτης, μυρίων καὶ τετρακισχιλίων σταδίων ἐστίν· εἴρηται δὲ ἐπὶ πλέον. τὸ δὲ κατὰ τὴν Τρωγλοδυτικήν, ὅπερ ἐστὶν ἐν δεξιᾷ ἀποπλέουσιν ἀπὸ Ἡρώων πόλεως, μέχρι μὲν Πτολεμαΐδος καὶ τῆς τῶν ἐλεφάντων θήρας ἐνακισχίλιοι πρὸς μεσημβρίαν στάδιοι καὶ μικρὸν ἐπὶ τὴν ἕω· ἐντεῦθεν δὲ μέχρι τῶν στενῶν ὡς τετρακισχίλιοι καὶ πεντακόσιοι πρὸς τὴν ἕω μᾶλλον. ποιεῖ δὲ ἄκρα τὰ στενὰ πρὸς τὴν Αἰθιοπίαν Δειρὴ καλουμένη, καὶ πολίχνιον ὁμώνυμον αὐτῇ· κατοικοῦσι δὲ ἰχθυοφάγοι. καί φασιν ἐνταῦθα στήλην εἶναι Σεσώστριος τοῦ Αἰγυπτίου μηνύουσαν ἱεροῖς γράμμασι τὴν διάβασιν αὐτοῦ· φαίνεται γὰρ τὴν Αἰθιοπίδα καὶ τὴν Τρωγλοδυτικὴν πρῶτος καταστρεψάμενος οὗτος, εἶτα διαβὰς εἰς τὴν Ἀραβίαν κἀντεῦθεν τὴν Ἀσίαν ἐπελθὼν τὴν σύμπασαν· διὸ δὴ πολλαχοῦ Σεσώστριος χάρακες προσαγορεύονται, καὶ ἀφιδρύματά ἐστιν Αἰγυπτίων θεῶν ἱερῶν. τὰ δὲ κατὰ Δειρὴν στενὰ συνάγεται εἰς σταδίους ἑξήκοντα· οὐ μὴν ταῦτά γε καλεῖται νυνὶ στενά, ἀλλὰ προσπλεύσασιν ἀπωτέρω, καθὸ τὸ μὲν δίαρμά ἐστι τὸ μεταξὺ τῶν ἠπείρων διακοσίων που σταδίων, ἓξ δὲ νῆσοι συνεχεῖς ἀλλήλαις τὸ δίαρμα ἐκπληροῦσαι στενοὺς τελέως διάπλους ἀπολείπουσι, δι´ ὧν σχεδίαις τὰ φορτία κομίζουσι δεῦρο κἀκεῖσε, καὶ λέγουσι ταῦτα στενά. μετὰ δὲ τὰς νήσους ὁ ἑξῆς πλοῦς ἐστιν ἐγκολπίζουσι παρὰ τὴν σμυρνοφόρον ἐπὶ τὴν μεσημβρίαν ἅμα καὶ τὴν ἕω μέχρι πρὸς τὴν τὸ κιννάμωμον φέρουσαν, ὅσον πεντακισχιλίων σταδίων· πέρα δὲ ταύτης οὐδένα ἀφῖχθαί φησι μέχρι νῦν. πόλεις δ´ ἐν μὲν τῇ παραλίᾳ μὴ πολλὰς εἶναι, κατὰ δὲ τὴν μεσόγαιαν πολλὰς οἰκουμένας καλῶς. τὰ μὲν δὴ τοῦ Ἐρατοσθένους περὶ τῆς Ἀραβίας τοιαῦτα· προσθετέον δὲ καὶ τὰ παρὰ τῶν ἄλλων.

Traduction française :

[16d,4] Le nome de Cattabanie produit surtout de l'encens, et le nome de Chatramôtitide surtout de la myrrhe ; et ces deux précieuses denrées, jointes aux autres aromates, servent aux échanges que font les indigènes avec les marchands étrangers, soit avec ceux qui sont venus d'Aelana et qui ont mis soixante-dix jours à atteindre le nome de Minée (on sait qu'Aelana occupe le fond de cette autre branche du golfe Arabique qui tire vers Gaza et qu'on appelle la branche Aelanite), soit avec les marchands gerrhéens qu'un trajet de quarante jours a amenés dans la Chatramôtitide. Le côté du golfe Arabique qui part du fond de la branche Elanite et qui longe l'Arabie mesure, au rapport d'Alexandre et d'Anaxicratès, 14.000 stades, mais n'est là un calcul quelque peu exagéré. Le côté opposé, le même qui borde la Troglodytique et qu'on se trouve avoir à droite quand on range la côte depuis Héroopolis, mesure 9000 stades jusqu'à Ptolémaïs et jusqu'à la région où l'on chasse l'éléphant, et, dans cet intervalle, à l'exception d'un endroit où il incline légèrement à l'est, ce côté conserve sa même direction au midi; mais, à partir de là et jusqu'à la partie étroite du golfe, il mesure 4500 stades environ en inclinant à l'est d'une manière beaucoup plus marquée. C'est le cap Diré, avec une petite ville de même nom, habitée toute par des Ichthyophages, qui forme, sur la rive éthiopienne, le détroit {donnant accès dans le golfe Arabique.} On voit encore, paraît-il, à Diré une stèle ou colonne du roi d'Egypte Sésostris avec inscription hiéroglyphique commémorative du passage du détroit par le conquérant. Il y a toute apparence, en effet, que Sésostris, après avoir conquis, lui le premier, l'Ethiopie et la Troglodytique, passa en Arabie et partit de là pour parcourir triomphalement toute l'Asie, comme l'attestent et les retranchements dits de Sésostris qu'on rencontre en maint endroit de cette contrée, et tant de sanctuaires aussi, bâtis évidemment sur le modèle des temples égyptiens. Le golfe, à la hauteur de Diré, se rétrécit au point de n'avoir plus qu'une largeur de 60 stades. Toutefois ce qu'on appelle aujourd'hui le Détroit n'est pas à Diré : c'est plus loin qu'il faut le chercher, en un endroit où la distance, à vrai dire, d'un continent à l'autre est encore de 200 stades environ, mais où se trouve un groupe de six îles qui obstrue le golfe de manière à n'y laisser que des passes extrêmement étroites. C'est là, nous l'avons déjà dit, que se fait au moyen de radeaux le transport des marchandises entre les deux continents et que l'on place le Détroit proprement dit. Une fois ces îles dépassées, la navigation continue le long de la région Myrrhifère, et jusqu'à la Cinnamomifère, dans une direction sud-est, et ce trajet, quand on tient compte des moindres enfoncements de la côte, représente à peu près 5000 stades. Jusqu'à présent (c'est toujours Eratosthène qui parle) aucun navigateur n'a poussé plus loin que la Cinnamomifère. Eratosthène ajoute que les villes ne sont guère nombreuses sur la côte, mais qu'en revanche l'intérieur en compte beaucoup et qui pour la plupart sont très peuplées. Tels sont les renseignements qu'Eratosthène nous donne sur l'Arabie, mais certains géographes nous en fournissent d'autres, et nous croyons bien faire en complétant les siens par ceux-là.





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Dernière mise à jour : 26/03/2009