HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-4

νευράν



Texte grec :

[16d,13] Μετὰ δὲ Εὐμένους λιμένα μέχρι Δειρῆς καὶ τῶν κατὰ τὰς ἓξ νήσους στενῶν ἰχθυοφάγοι καὶ κρεοφάγοι κατοικοῦσι καὶ κολοβοὶ μέχρι τῆς μεσογαίας. εἰσὶ δὲ καὶ θῆραι πλείους ἐλεφάντων καὶ πόλεις ἄσημοι καὶ νησία πρὸ τῆς παραλίας· νομάδες δ´ οἱ πλείους, ὀλίγοι δ´ οἱ γεωργοῦντες· παρά τισι δὲ τούτων φύεται στύραξ οὐκ ὀλίγος. συνάγουσι δὲ ταῖς ἀμπώτεσιν οἱ ἰχθυοφάγοι τοὺς ἰχθῦς· ἐπιρρίψαντες δὲ ταῖς πέτραις κατοπτῶσι πρὸς τὸν ἥλιον, εἶτ´ ἐξοπτήσαντες τὰς ἀκάνθας μὲν σωρεύουσι, τὴν δὲ σάρκα πατήσαντες μάζας ποιοῦνται, πάλιν δὲ ταύτας ἡλιάζοντες σιτοῦνται· χειμῶνος δ´ ἀδυνατήσαντες συνάγειν τοὺς ἰχθῦς τὰς σεσωρευμένας ἀκάνθας κόψαντες μάζας ἀναπλάττονται καὶ χρῶνται, τὰς δὲ νεαρὰς ἐκμυζῶσιν· ἔνιοι δὲ τὰς κόγχας ἐχούσας τὴν σάρκα σιτεύουσι, καταβάλλοντες εἰς χαράδρια καὶ συστάδας θαλάττης, εἶτ´ ἰχθύδια παραρριπτοῦντες τροφὴν αὐταῖς χρῶνται ἐν τῇ τῶν ἰχθύων σπάνει· ἔστι δ´ αὐτοῖς καὶ ἰχθυοτροφεῖα παντοῖα, ἀφ´ ὧν ταμιεύονται. ἔνιοι δὲ τῶν τὴν ἄνυδρον παραλίαν οἰκούντων διὰ πέντε ἡμερῶν ἐπὶ τὰ ὑδρεῖα ἀναβαίνουσι πανοίκιοι μετὰ παιανισμοῦ, ῥιφέντες δὲ πρηνεῖς πίνουσι βοῶν δίκην ἕως ἐκτυμπανώσεως τῆς γαστρός, εἶτ´ ἀπίασιν ἐπὶ θάλατταν πάλιν· οἰκοῦσι δ´ ἐν σπηλαίοις ἢ μάνδραις στεγασταῖς ἀπὸ δοκῶν μὲν καὶ στρωτήρων τῶν κητείων ὀστέων καὶ ἀκανθῶν, φυλλάδος δ´ ἐλαΐνης.

Traduction française :

[16d,13] Passé le port d'Eumène, toute la côte jusqu'à Diré et jusqu'au Détroit des six îles est occupée par des Ichthyophages, des Créophages et des Colobes, lesquels s'enfoncent même assez avant dans l'intérieur. On y rencontre aussi, avec un certain nombre de cynégies ou de chasses d'éléphants, plusieurs villes de peu d'importance. Ajoutons que quelques petites îles bordent cette partie de la côte. La plupart des peuples que nous venons de nommer sont nomades ; quelques-uns dans le nombre sont agriculteurs, et sur beaucoup de points du territoire de ces derniers le styrax croit en abondance. C'est à la marée basse que les Ichthyophages ramassent le poisson ; une fois qu'ils l'ont ramassé, ils le jettent contre les rochers et l'y laissent cuire au soleil. Puis ils le désossent, et, recueillant les arêtes, ils les entassent ; quant à la chair, ils la pétrissent avec les pieds, et en font ensuite des gâteaux ou des pâtes, qu'ils recuisent au soleil et qu'ils gardent comme provisions. Lors des gros temps, ne pouvant ramasser de poisson, ils broient les arêtes qu'ils ont entassées et les arrangent de même en pâtes qu'ils mangent ensuite. Ils aiment aussi beaucoup à sucer les arêtes fraîches. Bon nombre d'Ichthyophages engraissent dans des fondrières, qui sont autant de relais de mer, certains coquillages charnus, et cela au moyen de menus poissons ou de fretin qu'ils y jettent : autre ressource précieuse pour eux quand le poisson devient rare. Ils entretiennent d'ailleurs aussi des viviers de toute sorte pour y garder en réserve le poisson lui-même. D'autres tribus, de celles qui habitent la partie de la côte où l'eau douce fait défaut, se déplacent tous les cinq jours au grand complet, avec femmes et enfants, et en poussant des cris d'allégresse remontent vers les puits et aiguades de l'intérieur ; puis, à peine arrivés, tous s'élancent vers l'eau, et courbés, penchés au-dessus comme des bestiaux, ils boivent, boivent, jusqu'à ce que leur ventre, tendu et ballonné, devienne aussi dur qu'une peau de tambour, après quoi ils regagnent comme ils peuvent le bord de la mer. Ces populations habitent au fond de cavernes ou dans de grossières cahutes, que supportent des os et arêtes de cétacés en guise de poutres et de solives, et qui sont couvertes en branchages d'olivier.





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Dernière mise à jour : 26/03/2009