| [16d,6] Μετὰ δὲ τὸν κόλπον ἡ Ὀφιώδης καλουμένη νῆσος
ἀπὸ τοῦ συμβεβηκότος, ἣν ἠλευθέρωσε τῶν ἑρπετῶν
ὁ βασιλεύς, ἅμα καὶ διὰ τὰς φθορὰς τῶν προσορμιζομένων 
ἀνθρώπων τὰς ἐκ τῶν θηρίων καὶ διὰ τὰ τοπάζια. 
λίθος δέ ἐστι διαφανὴς χρυσοειδὲς ἀποστίλβων
φέγγος, ὅσον μεθ´ ἡμέραν μὲν οὐ ῥᾴδιον ἰδεῖν ἔστι
(ὑπεραυγεῖται γάρ), νύκτωρ δ´ ὁρῶσιν οἱ συλλέγοντες· 
περικαθάψαντες δὲ ἀγγεῖον σημείου χάριν μεθ´
ἡμέραν ἀνορύττουσι· καὶ ἦν σύστημα ἀνθρώπων 
ἀποδεδειγμένων εἰς τὴν φυλακὴν τῆς λιθείας ταύτης καὶ
τὴν συναγωγήν, σιταρχούμενον ὑπὸ τῶν τῆς Αἰγύπτου βασιλέων.
 | [16d,6] Passé le golfe Acathartos, on atteint l'île Ophiôdès, ainsi nommée du 
grand nombre de serpents qu'elle nourrissait, avant que le roi Ptolémée 
II, tant pour prévenir les cas de piqûre et de mort devenus trop fréquents 
parmi les équipages qui y abordaient, que pour donner toute sécurité aux 
chercheurs de topazes, l'en eût tout à fait purgée. La topaze est une 
pierre transparente qui a les reflets fauves de l'or, si bien que, le jour, 
aux rayons trop ardents du soleil, elle n'est pas facile à apercevoir ; la 
nuit, au contraire, rien n'empêche ceux qui la cherchent de la bien voir. 
Ils marquent alors la place de chaque topaze au moyen d'un petit godet 
solidement attaché, et, quand vient le jour, ils procèdent à l'extraction 
de la pierre. Il y avait autrefois un corps spécial, entretenu aux frais 
des rois d'Egypte, qui était préposé à la garde de ce précieux gisement 
ainsi qu'à la recherche des topazes.
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