HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-2

γὰρ



Texte grec :

[16b,38] Πέφυκε γὰρ οὕτω καὶ κοινόν ἐστι τοῦτο καὶ τοῖς Ἕλλησι καὶ τοῖς βαρβάροις. πολιτικοὶ γὰρ ὄντες ἀπὸ προστάγματος κοινοῦ ζῶσιν· ἄλλως γὰρ οὐχ οἷόν τε τοὺς πολλοὺς ἕν τι καὶ ταὐτὸ ποιεῖν ἡρμοσμένως ἀλλήλοις, ὅπερ ἦν τὸ πολιτεύεσθαι, καὶ ἄλλως πως νέμειν βίον κοινόν. τὸ δὲ πρόσταγμα διττόν, ἢ γὰρ παρὰ θεῶν ἢ παρὰ ἀνθρώπων· καὶ οἵ γε ἀρχαῖοι τὸ παρὰ τῶν θεῶν ἐπρέσβευον μᾶλλον καὶ ἐσέμνυνον, καὶ διὰ τοῦτο καὶ ὁ χρηστηριαζόμενος ἦν τότε πολὺς καὶ τρέχων εἰς μὲν Δωδώνην, ὅπως „ἐκ δρυὸς ὑψικόμοιο Διὸς βουλὴν ἐπακούσῃ,“ συμβούλῳ τῷ Διὶ χρώμενος, εἰς δὲ Δελφούς „τὸν ἐκτεθέντα παῖδα μαστεύων μαθεῖν, εἰ μηκέτ´ εἴη,“ αὐτὸς δ´ ὁ παῖς „ἔστειχε τοὺς „τεκόντας ἐκμαθεῖν θέλων πρὸς δῶμα Φοίβου.“ καὶ ὁ Μίνως παρὰ τοῖς Κρησὶν „ἐννέωρος βασίλευε Διὸς „μεγάλου ὀαριστής,“ δι´ ἐννέα ἐτῶν, ὥς φησι Πλάτων, ἀναβαίνων ἐπὶ τὸ ἄντρον τοῦ Διὸς καὶ παρ´ ἐκείνου τὰ προστάγματα λαμβάνων καὶ παρακομίζων εἰς τοὺς ἀνθρώπους. τὰ δ´ ὅμοια ἐποίει καὶ Λυκοῦργος ὁ ζηλωτὴς αὐτοῦ· πυκνὰ γάρ, ὡς ἔοικεν, ἀποδημῶν ἐπυνθάνετο παρὰ τῆς Πυθίας ἃ προσῆκεν παραγγέλλειν τοῖς Λακεδαιμονίοις.

Traduction française :

[16b,38] C'est qu'en effet ce sentiment est conforme à la nature des choses et commun à la fois aux Grecs et aux Barbares. Pour vivre en société, les hommes ont besoin de reconnaître une seule et même autorité ; autrement il serait impossible que les individus qui forment la masse du peuple agissent avec unité et concertassent efficacement leurs efforts en vue d'un but commun (ce qui est proprement l'objet de tout Etat), impossible même qu'ils continuassent à former une société quelconque. Mais il y a deux principes d'autorité : il y a l'autorité qui émane des dieux et l'autorité qui émane des hommes. Les Anciens étaient plus portés à consulter et à respecter la première, aussi voyait-on alors les mortels, tous également avides d'interroger la divinité, se porter en foule, les uns à Dodone, les autres à Delphes, comme ce père dont parle Euripide, «Qui brûle de savoir si le fils exposé par ses ordres vit encore ou ne vit plus» (Phoeniss. 36), ou comme ce fils lui-même, «qui, voulant enfin connaître ceux à qui il doit le jour, vole au temple de Phébus» (Phoeniss. 34), ou bien encore comme Minos le roi de Crète, de qui le Poète a dit : «Il régnait, et tous les neuf ans, confident intime du dieu, il s'inspirait des leçons du grand Zeus» (Od. XIX, 179). Minos en effet, si l'on en croit Platon, montait tous les neuf ans à l'Antre de Jupiter, et recueillait là de la bouche même du dieu ses prescriptions sacrées, qu'il rapportait ensuite parmi les hommes. Lycurgue, qui fut, on le sait, l'émule jaloux de Minos, agissait de même, et souvent, à ce qu'il semble, il fit le voyage de Delphes pour s'instruire auprès de la Pythie de ce qu'il convenait de prescrire aux Lacédémoniens.





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Dernière mise à jour : 25/03/2009