Texte grec :
[16b,23] Τύρος δ´ ἐστὶν ὅλη νῆσος σχεδόν τι
συνῳκισμένη παραπλησίως ὥσπερ ἡ Ἄραδος, συνῆπται
δὲ χώματι πρὸς τὴν ἤπειρον, ὃ κατεσκεύασε πολιορκῶν
Ἀλέξανδρος· δύο δ´ ἔχει λιμένας τὸν μὲν
κλειστὸν τὸν δ´ ἀνειμένον, ὃν Αἰγύπτιον καλοῦσιν.
ἐνταῦθα δέ φασι πολυστέγους τὰς οἰκίας * ὥστε καὶ
τῶν ἐν Ῥώμῃ μᾶλλον· διὸ καὶ σεισμοὺς γενομένους
ἀπολιπεῖν μικρὸν τοῦ ἄρδην ἀφανίσαι τὴν πόλιν. ἠτύχησε
δὲ καὶ ὑπ´ Ἀλεξάνδρου πολιορκίᾳ ληφθεῖσα·
ἀλλὰ τῶν τοιούτων συμφορῶν κατέστη κρείττων καὶ
ἀνέλαβεν αὑτὴν τῇ τε ναυτιλίᾳ, καθ´ ἣν ἁπάντων τῶν
ἀεὶ κρείττους εἰσὶ κοινῇ Φοίνικες, καὶ τοῖς πορφυρείοις·
πολὺ γὰρ ἐξήτασται πασῶν ἡ Τυρία καλλίστη πορφύρα·
καὶ ἡ θήρα πλησίον καὶ τἆλλα εὔπορα τὰ πρὸς
βαφὴν ἐπιτήδεια· καὶ δυσδιάγωγον μὲν ποιεῖ τὴν πόλιν
ἡ πολυπληθία τῶν βαφείων, πλουσίαν δὲ διὰ τὴν
τοιαύτην ἀνδρείαν. οὐχ ὑπὸ τῶν βασιλέων δ´ ἐκρίθησαν
αὐτόνομοι μόνον μικρὰ ἀναλώσαντες, ἀλλὰ καὶ
ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων βεβαιωσάντων τὴν ἐκείνων γνώμην.
τιμᾶται δὲ καθ´ ὑπερβολὴν Ἡρακλῆς ὑπ´ αὐτῶν.
τῆς δὲ περὶ τὰς ναυστολίας δυνάμεως τὸ πλῆθος καὶ
τὸ μέγεθος τῶν ἀποικίδων ἐστὶ πόλεων τεκμήριον·
οὗτοι μὲν οὖν τοιοῦτοι.
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Traduction française :
[16b,23] Tyr, au contraire, est bâtie presque tout entière dans une île,
situation qui rappelle assez exactement celle d'Aradus ; seulement l'île
qu'elle occupe est rattachée à la terre ferme par un môle qu'Alexandre fit
construire pendant qu'il assiégeait la ville. Des deux ports que possède
Tyr, l'un est fermé ; l'autre, appelé le port Egyptien, est ouvert. On dit
que les maisons y sont toutes très hautes et comptent encore plus d'étages
que les maisons de Rome, ce qui explique comment, à plusieurs reprises,
des tremblements de terre faillirent détruire la ville de fond en comble.
Une autre circonstance dans laquelle Tyr eut également beaucoup à
souffrir, c'est quand Alexandre, à la suite d'un assaut victorieux la mit
à sac ; elle surmonta néanmoins ces différentes épreuves, et, grâce à sa
marine (la marine, comme on sait, a toujours été la grande supériorité des
nations phéniciennes), grâce aussi à l'industrie de la pourpre, elle
réussit toujours à réparer ses pertes. Il est notoire que la pourpre de
Tyr est universellement réputée la plus belle : on la recueille à
proximité de la ville, et dans la ville même se trouvent réunies toutes
les conditions les plus favorables aux diverses opérations de la teinture.
Il faut convenir seulement que, si cette industrie enrichit la ville, le
nombre toujours grossissant des teintureries en rend le séjour fort incommode.
Tyr, qui avait acheté des rois de Perse sa pleine autonomie, la
conserva même sous les Romains, ayant obtenu d'eux, moyennant quelques
légers sacrifices d'argent, la confirmation des anciens décrets royaux. Le
culte que les Tyriens rendent à Hercule est empreint d'exagération et de
fanatisme. Leur puissance maritime est attestée par le nombre et
l'importance de leurs colonies. Nous ne pousserons pas plus loin le
portrait des Tyriens.
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