Texte grec :
[16b,24] Σιδώνιοι δὲ πολύτεχνοί τινες παραδέδονται καὶ
καλλίτεχνοι, καθάπερ καὶ ὁ ποιητὴς δηλοῖ· πρὸς δὲ καὶ
φιλόσοφοι περί τε ἀστρονομίαν καὶ ἀριθμητικήν, ἀπὸ
τῆς λογιστικῆς ἀρξάμενοι καὶ τῆς νυκτιπλοίας· ἐμπορικὸν
γὰρ καὶ ναυκληρικὸν ἑκάτερον· καθάπερ καὶ
τῶν Αἰγυπτίων εὕρεμα γεωμετρίαν φασὶν ἀπὸ τῆς χωρομετρίας, ἣν ὁ Νεῖλος ἀπεργάζεται συγχέων τοὺς ὅρους κατὰ τὰς ἀναβάσεις. τοῦτο μὲν οὖν παρ´ Αἰγυπτίων ἥκειν εἰς τοὺς Ἕλληνας πεπιστεύκασιν, ἀστρονομίαν δὲ καὶ ἀριθμητικὴν παρὰ Φοινίκων· νυνὶ δὲ πάσης καὶ τῆς ἄλλης φιλοσοφίας εὐπορίαν
πολὺ πλείστην λαβεῖν ἔστιν ἐκ τούτων τῶν πόλεων· εἰ δὲ δεῖ
Ποσειδωνίῳ πιστεῦσαι, καὶ τὸ περὶ τῶν ἀτόμων δόγμα
παλαιόν ἐστιν ἀνδρὸς Σιδωνίου Μώχου πρὸ τῶν Τρωικῶν χρόνων γεγονότος. τὰ μὲν οὖν παλαιὰ ἐάσθω·
καθ´ ἡμᾶς δὲ ἐκ Σιδῶνος μὲν ἔνδοξοι φιλόσοφοι γεγόνασι Βόηθός τε, ᾧ συνεφιλοσοφήσαμεν ἡμεῖς τὰ Ἀριστοτέλεια, καὶ Διόδοτος ἀδελφὸς αὐτοῦ· ἐκ Τύρου δὲ
Ἀντίπατρος καὶ μικρὸν πρὸ ἡμῶν Ἀπολλώνιος ὁ τὸν
πίνακα ἐκθεὶς τῶν ἀπὸ Ζήνωνος φιλοσόφων καὶ τῶν
βιβλίων. διέχει δὲ τῆς Σιδῶνος ἡ Τύρος οὐ πλείους τῶν
διακοσίων σταδίων· ἐν δὲ τῷ μεταξὺ πολίχνιον Ὀρνίθων
πόλις λεγομένη· εἶτα πρὸς Τύρῳ ποταμὸς ἐξίησι·
μετὰ δὲ τὴν Τύρον ἡ Παλαίτυρος ἐν τριάκοντα σταδίοις.
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Traduction française :
[16b,24] Pour ce qui est des Sidoniens, l'histoire de tous les temps nous les
représente comme un peuple industrieux, un peuple d'artistes (Homère déjà
leur donne ce nom), de philosophes, de savants, puisque, des plus simples
notions de calcul et de navigation indispensables au marchand pour
trafiquer et au marin pour se guider la nuit, ils surent s'élever
jusqu'aux abstractions de l'astronomie et de l'arithmétique, ni plus ni
moins que les Egyptiens, chez qui la géométrie est née, paraît-il, des
fréquentes opérations d'arpentage nécessitées par les inondations du Nil
et par les bouleversements qu'elles apportaient dans le bornage des
terres. On croit généralement que les Grecs ont appris des Egyptiens la
géométrie, mais il y a lieu de croire aussi que leurs connaissances en
arithmétique et en astronomie leur sont venues des Phéniciens. Aujourd'hui
encore quiconque veut s'instruire dans les différentes branches de la
science trouve à Tyr et à Sidon plus de ressource que dans aucune autre
ville. Il faudrait même, si l'opinion de Posidonius est fondée, faire
honneur de la théorie atomistique à un ancien philosophe de Sidon, Mochus,
antérieur à la guerre de Troie. Mais ne remontons pas si haut. Même de nos
jours, Sidon a produit d'illustres philosophes, nous nommerons par exemple
Boëthus, en compagnie de qui nous aristotélisâmes jadis, Diodote aussi, le
frère de Boëthus. Tyr de son côté a vu naître Antipater et cet Apollonius,
quelque peu notre aîné, qui a dressé le tableau des philosophes de l'école
de Zénon et le catalogue de leurs ouvrages. - La distance qui sépare Tyr
de Sidon n'est pas de plus de 200 stades, et les seuls points à relever
dans l'intervalle sont la petite place d'Ornithopolis et l'embouchure
d'une rivière tout près de Tyr. Au delà de Tyr, à 30 stades de distance
est la ville de Palaetyros.
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