Texte grec :
[16b,16] Δύο δὲ ταῦτ´ ἐστὶν ὄρη τὰ ποιοῦντα τὴν κοίλην
καλουμένην Συρίαν ὡς ἂν παράλληλα, ὅ τε Λίβανος
καὶ ὁ Ἀντιλίβανος μικρὸν ὕπερθεν τῆς θαλάττης ἀρχόμενα
ἄμφω, ὁ μὲν Λίβανος τῆς κατὰ Τρίπολιν, κατὰ
τὸ τοῦ Θεοῦ μάλιστα πρόσωπον, ὁ δ´ Ἀντιλίβανος τῆς
κατὰ Σιδῶνα· τελευτῶσι δ´ ἐγγύς πως τῶν Ἀραβίων
ὀρῶν τῶν ὑπὲρ τῆς Δαμασκηνῆς καὶ τῶν τραχώνων
ἐκεῖ λεγομένων εἰς ἄλλη ὄρη γεώλοφα καὶ καλλίκαρπα.
ἀπολείπουσι δὲ μεταξὺ πεδίον κοῖλον πλάτος μὲν τὸ
ἐπὶ τῇ θαλάττῃ διακοσίων σταδίων, μῆκος δὲ τὸ ἀπὸ
τῆς θαλάττης εἰς τὴν μεσόγαιαν ὁμοῦ τι διπλάσιον.
διαρρεῖται δὲ ποταμοῖς ἄρδουσι χώραν εὐδαίμονα καὶ
πάμφορον, μεγίστῳ δὲ τῷ Ἰορδάνῃ. ἔχει δὲ καὶ λίμνην,
ἣ φέρει τὴν ἀρωματῖτιν σχοῖνον καὶ κάλαμον, ὡς δ´
αὔτως καὶ ἕλη· καλεῖται δ´ ἡ λίμνη Γεννησαρῖτις·
φέρει δὲ καὶ βάλσαμον. τῶν δὲ ποταμῶν ὁ μὲν Χρυσορρόας
ἀρξάμενος ἀπὸ τῆς Δαμασκηνῶν πόλεως καὶ
χώρας εἰς τὰς ὀχετείας ἀναλίσκεται σχεδόν τι· πολλὴν
γὰρ ἐπάρδει καὶ βαθεῖαν σφόδρα· τὸν δὲ Λύκον καὶ
τὸν Ἰορδάνην ἀναπλέουσι φορτίοις, Ἀράδιοι δὲ μάλιστα.
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Traduction française :
[16b,16] C'est la chaîne du Liban qui, par son parallélisme avec l'autre chaîne
appelée l'Anti-Liban, forme la Coelé-Syrie ou Syrie Creuse. Les deux
chaînes commencent à une faible distance au-dessus de la mer, le Liban
dans le canton de Tripolis, près de Théûprosopon précisément, et
l'Anti-Liban dans le territoire même de Sidon, pour aller se relier en
quelque sorte à la chaîne arabique (laquelle court au-dessus de la
Damascène) et à une autre chaîne que les gens du pays appellent les monts
Trachônes, mais en s'abaissant considérablement jusqu'à n'être plus qu'une
double ligne de collines et de mamelons verdoyants. Entre elles deux
s'étend une plaine très basse, dont la largeur mesurée dans le sens de la
côte est de 200 stades, tandis que sa longueur (à prendre celle-ci depuis
la mer jusque dans l'intérieur des terres) en mesure à peu près le double.
Bon nombre de cours d'eau arrosent cette heureuse contrée et lui
procurent une fertilité exceptionnelle. Le plus important de ces cours
d'eau est le Jourdain. Elle possède aussi un grand lac le Gennésaritis,
dans les eaux duquel croissent et le jonc aromatique et le roseau odorant,
et, indépendamment de ce lac, différents marécages. Ajoutons qu'elle
produit en abondance le balsamier. Un autre cours d'eau de la Coelé-Syrie,
le Chrysorrhoas, se dépense, pour ainsi dire, tout en canaux d'irrigation,
ayant à arroser un canton très étendu et très riche en terre végétale. Par
le Lycus et le Jourdain, les marchandises (celles surtout qui viennent
d'Aradus) peu-vent remonter dans l'intérieur du pays.
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