Texte grec :
[16b,13] Πρόκειται δ´ ἡ Ἄραδος ῥαχιώδους τινὸς καὶ ἀλιμένου
παραλίας μεταξὺ τοῦ τε ἐπινείου αὐτῆς μάλιστα
καὶ τῆς Μαράθου, διέχουσα τῆς γῆς σταδίους εἴκοσιν.
ἔστι δὲ πέτρα περίκλυστος ὅσον ἑπτὰ τὸν κύκλον σταδίων, πλήρης κατοικίας· τοσαύτῃ δ´ εὐανδρίᾳ κέχρηται
μέχρι καὶ νῦν ὥστε πολυορόφους οἰκοῦσι τὰς οἰκίας.
ἔκτισαν δ´ αὐτὴν φυγάδες, ὥς φασιν, ἐκ Σιδῶνος· τὴν
δ´ ὑδρείαν τὴν μὲν ἐκ τῶν ὀμβρίων καὶ λακκαίων ὑδάτων
ἔχουσι τὴν δ´ ἐκ τῆς περαίας· ἐν δὲ τοῖς πολέμοις
ἐκ τοῦ πόρου μικρὸν πρὸ τῆς πόλεως ὑδρεύονται πηγὴν ἔχοντος ἀφθόνου ὕδατος, εἰς ἣν περικαταστρέφεται κλίβανος καθεθεὶς
ἀπὸ τοῦ ὑδρευομένου σκάφους, μολιβοῦς, εὐρύστομος, εἰς
πυθμένα συνηγμένος στενὸν ἔχοντα τρῆμα μέτριον,
τῷ δὲ πυθμένι περιέσφιγκται σωλὴν σκύτινος, εἴτε ἄσκωμα δεῖ λέγειν, ὁ δεχόμενος τὸ ἀναθλιβόμενον ἐκ τῆς πηγῆς διὰ τοῦ κλιβάνου ὕδωρ. τὸ μὲν οὖν πρῶτον ἀναθλιβὲν τὸ τῆς
θαλάττης ἐστί, περιμείναντες δὲ τὴν τοῦ καθαροῦ καὶ
ποτίμου ὕδατος ῥύσιν, ὑπολαμβάνουσιν εἰς ἀγγεῖα
παρεσκευασμένα ὅσον ἂν δέῃ, καὶ πορθμεύουσιν εἰς
τὴν πόλιν.
|
|
Traduction française :
[16b,13] Aradus fait face à la partie de la côte comprise entre Carnus, son
arsenal, et les ruines de Marathus, côte qui se trouve bordée par une
chaîne de falaises que n'interrompt aucun port. Elle occupe là, à 20
stades de la terre ferme, un rocher battu de tous côtés par la mer, et qui
peut avoir 7 stades de tour. Toute la surface de ce rocher, aujourd'hui,
est couverte d'habitations, et d'habitations à plusieurs étages, tant la
population y a toujours été nombreuse et dense. Suivant la tradition,
c'est par des exilés de Sidon qu'elle aurait été fondée. La ville tire son
eau, en partie de puisards et de réservoirs destinés à recevoir l'eau de
pluie, en partie des aiguades de la côte voisine. Mais en temps de guerre,
on en va chercher dans le détroit même, un peu en avant de la ville, en un
point où a été reconnue la présence d'une source d'eau douce abondante. A
cet effet, on se sert d'un récipient ayant la forme d'une gueule de four
renversée, que du haut de la barque envoyée pour faire de l'eau on descend
dans la mer juste au-dessus de la source : ce récipient est en plomb ;
très large d'ouverture, il va se rétrécissant toujours jusqu'au fond,
lequel est percé d'un trou assez étroit. A ce fond est adapté et
solidement fixé un tuyau en cuir, une outre, pour mieux dire, destinée à
recevoir l'eau qui jaillit de la source et que lui transmet le récipient.
La première eau recueillie ainsi n'est encore que de l'eau de mer, mais on
attend que l'eau pure, l'eau potable de la source, arrive à son tour, et
l'on en remplit des vases préparés à cet effet en nombre suffisant, que la
barque transporte ensuite à la ville en retraversant le détroit.
|
|