HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XVI-1

δ´



Texte grec :

[16a,5] Ἡ δὲ Βαβυλὼν καὶ αὐτὴ μέν ἐστιν ἐν πεδίῳ, τὸν δὲ κύκλον ἔχει τοῦ τείχους τριακοσίων ἑξήκοντα πέντε σταδίων, πάχος δὲ τοῦ τείχους ποδῶν δύο καὶ τριάκοντα, ὕψος δὲ τῶν μὲν μεσοπυργίων πήχεις πεντήκοντα τῶν δὲ πύργων ἑξήκοντα, ἡ δὲ πάροδος τοῖς ἐπὶ τοῦ τείχους ὥστε τέθριππα ἐναντιοδρομεῖν ἀλλήλοις ῥᾳδίως· διόπερ τῶν ἑπτὰ θεαμάτων λέγεται καὶ τοῦτο καὶ ὁ κρεμαστὸς κῆπος ἔχων ἐν τετραγώνῳ σχήματι ἑκάστην πλευρὰν τεττάρων πλέθρων· συνέχεται δὲ ψαλιδώμασι καμαρωτοῖς ἐπὶ πεττῶν ἱδρυμένοις κυβοειδῶν ἄλλοις ἐπ´ ἄλλοις· οἱ δὲ πεττοὶ κοῖλοι πλήρεις γῆς ὥστε δέξασθαι φυτὰ δένδρων τῶν μεγίστων, ἐξ ὀπτῆς πλίνθου καὶ ἀσφάλτου κατεσκευασμένοι καὶ αὐτοὶ καὶ αἱ ψαλίδες καὶ τὰ καμαρώματα. ἡ δ´ ἀνωτάτω στέγη προσβάσεις κλιμακωτὰς ἔχει, παρακειμένους δ´ αὐταῖς καὶ κοχλίας δι´ ὧν τὸ ὕδωρ ἀνῆγον εἰς τὸν κῆπον ἀπὸ τοῦ Εὐφράτου συνεχῶς οἱ πρὸς τοῦτο τεταγμένοι. ὁ γὰρ ποταμὸς διὰ μέσης ῥεῖ τῆς πόλεως σταδιαῖος τὸ πλάτος, ἐπὶ δὲ τῷ ποταμῷ ὁ κῆπος. ἔστι δὲ καὶ ὁ τοῦ Βήλου τάφος αὐτόθι, νῦν μὲν κατεσκαμμένος, Ξέρξης δ´ αὐτὸν κατέσπασεν, ὥς φασιν· ἦν δὲ πυραμὶς τετράγωνος ἐξ ὀπτῆς πλίνθου καὶ αὐτὴ σταδιαία τὸ ὕψος, σταδιαία δὲ καὶ ἑκάστη τῶν πλευρῶν· ἣν Ἀλέξανδρος ἐβούλετο ἀνασκευάσαι, πολὺ δ´ ἦν ἔργον καὶ πολλοῦ χρόνου (αὐτὴ γὰρ ἡ χοῦς εἰς ἀνακάθαρσιν μυρίοις ἀνδράσι δυεῖν μηνῶν ἔργον ἦν), ὥστ´ οὐκ ἔφθη τὸ ἐγχειρηθὲν ἐπιτελέσαι· παραχρῆμα γὰρ ἡ νόσος καὶ ἡ τελευτὴ συνέπεσε τῷ βασιλεῖ, τῶν δ´ ὕστερον οὐδεὶς ἐφρόντισεν. ἀλλὰ καὶ τὰ λοιπὰ ὠλιγωρήθη καὶ κατήρειψαν τῆς πόλεως τὰ μὲν οἱ Πέρσαι τὰ δ´ ὁ χρόνος καὶ ἡ τῶν Μακεδόνων ὀλιγωρία περὶ τὰ τοιαῦτα, καὶ μάλιστα ἐπειδὴ τὴν Σελεύκειαν ἐπὶ τῷ Τίγρει πλησίον τῆς Βαβυλῶνος ἐν τριακοσίοις που σταδίοις ἐτείχισε Σέλευκος ὁ Νικάτωρ. καὶ γὰρ ἐκεῖνος καὶ οἱ μετ´ αὐτὸν ἅπαντες περὶ ταύτην ἐσπούδασαν τὴν πόλιν καὶ τὸ βασίλειον ἐνταῦθα μετήνεγκαν· καὶ δὴ καὶ νῦν ἡ μὲν γέγονε Βαβυλῶνος μείζων ἡ δ´ ἔρημος ἡ πολλή, ὥστ´ ἐπ´ αὐτῆς μὴ ἂν ὀκνῆσαί τινα εἰπεῖν ὅπερ ἔφη τις τῶν κωμικῶν ἐπὶ τῶν Μαγαλοπολιτῶν τῶν ἐν Ἀρκαδίᾳ „ἐρημία μεγάλη ´στὶν ἡ Μεγάλη πόλις.“ διὰ δὲ τὴν τῆς ὕλης σπάνιν ἐκ φοινικίνων ξύλων αἱ οἰκοδομαὶ συντελοῦνται καὶ δοκοῖς καὶ στύλοις· περὶ δὲ τοὺς στύλους στρέφοντες ἐκ τῆς καλάμης σχοινία περιτιθέασιν, εἶτ´ ἐπαλείφοντες χρώμασι καταγράφουσι, τὰς δὲ θύρας ἀσφάλτῳ· ὑψηλαὶ δὲ καὶ αὗται καὶ οἱ οἶκοι καμαρωτοὶ πάντες διὰ τὴν ἀξυλίαν· ψιλὴ γὰρ ἡ χώρα καὶ θαμνώδης ἡ πολλὴ πλὴν φοίνικος· οὗτος δὲ πλεῖστος ἐν τῇ Βαβυλωνίᾳ, πολὺς δὲ καὶ ἐν Σούσοις καὶ ἐν τῇ παραλίᾳ {τῇ} Περσίδι καὶ ἐν τῇ Καρμανίᾳ. κεράμῳ δ´ οὐ χρῶνται· οὐδὲ γὰρ κατομβροῦνται. παραπλήσια δὲ καὶ τὰ ἐν Σούσοις καὶ τῇ Σιτακηνῇ.

Traduction française :

[16a,5] Babylone est située, elle aussi, dans une plaine. Ses remparts ont 365 stades de circuit, 32 pieds d'épaisseur et 50 coudées de hauteur dans l'intervalle des tours, qui elles-mêmes sont hautes de 60 coudées. Au haut de ce rempart on a ménagé un passage assez large pour que deux quadriges puissent s'y croiser. On comprend qu'un pareil ouvrage ait été rangé au nombre des sept merveilles du monde, et le Jardin suspendu pareillement. Ce jardin, immense carré de 4 plèthres de côté, se compose de plusieurs étages de terrasses supportées par des arcades dont les voûtes retombent sur des piliers de forme cubique. Ces piliers sont creux et remplis de terre, ce qui a permis d'y faire venir les plus grands arbres. Piliers, arcades et voûtes ont été construits rien qu'avec des briques cuites au feu et de l'asphalte. On arrive à la terrasse supérieure par les degrés d'un immense escalier, le long desquels ont été disposées des limaces ou vis hydrauliques, destinées à faire monter l'eau de l'Euphrate dans le jardin, et qui fonctionnent sans interruption par l'effort d'hommes commis à ce soin. L'Euphrate coupe en effet la ville par le milieu. Sa largeur est d'un stade et le jardin suspendu le borde. Le Tombeau de Bélus, aujourd'hui détruit, était dans le même cas. Ce monument, qu'on dit avoir été renversé par Xerxès, avait la forme d'une pyramide carrée, faite de briques cuites au feu, et mesurant un stade de hauteur en même temps qu'un stade de côté. Alexandre avait eu l'intention de le rebâtir, mais c'était là un travail immense, et qui eût demandé beaucoup de temps, car, rien que pour élever la terrasse qui devait servir à déblayer le terrain, il fallut faire travailler dix mille ouvriers pendant deux mois. Alexandre ne put donc pas achever le travail commencé : la maladie l'ayant surpris, il mourut auparavant. Et de ses successeurs pas un ne songea même à reprendre son projet. Les autres monuments de Babylone furent également négligés, et la ruine de la ville elle-même, oeuvre à la fois des Perses, du temps et de l'incurie des Macédoniens en fait d'art, se trouva définitivement consommée, le jour surtout où Seleucus Nicator eut fondé Séleucie sur le Tigre à 300 stades tout au plus de Babylone. Séleucus et tous ses successeurs étaient intéressés vivement à la ville nouvelle et ils y avaient transporté le siège du gouvernement. Or, de progrès en progrès, Séleucie en est venue à être aujourd'hui plus grande que Babylone, et, de son côté, Babylone, actuellement, est presque entièrement déserte, au point qu'on serait autorisé à lui appliquer ce mot cruel d'un comique à l'adresse des Mégalopolitains d'Arcadie : «Un grand désert, votre grande ville !» Vu la rareté du bois dit de charpente, on n'emploie pour bâtir les maisons dans toute la Babylonie que des poutres et des piliers en bois de palmier. On a soin seulement d'entortiller chaque pilier avec des cordelettes de jonc qu'on recouvre ensuite de plusieurs couches de peinture. Quant aux portes, c'est avec de l'asphalte qu'on les enduit. Ces portes sont faites très hautes, ainsi que les maisons. Ajoutons que toutes les maisons sont voûtées, par suite du manque absolu de longues poutres. Le pays, généralement nu et découvert, ne produit pas de grands arbres, et, à l'exception du palmier, on n'y rencontre guère que des touffes d'arbrisseaux épineux. Le palmier, en revanche, est très abondant en Babylonie, de même qu'en Susiane, sur tout le littoral de la Perse et en Carmanie. De toits couverts en tuile il ne saurait être question dans un pays où il ne pleut pas, et tel est le cas de la Babylonie, aussi bien que de la Susiane et de la Sitacène.





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Dernière mise à jour : 25/03/2009